«Un nouveau Spoutnik». C’est ainsi que le ministre américain de l’énergie Steven Chu a qualifié ce qui se passe sur la scène internationale en matières de technologies propres. Une manière de rappeler le choc des Américains, se découvrant distancés par l’URSS dans la conquête spatiale avec le lancement du premier satellite artificiel de la Terre en 1957. Mais cette fois, c’est la Chine qui est dans la tête du pouvoir américain. La Chine qui accentue un effort déjà spectaculaire pour développer les énergies renouvelables et la capture du gaz carbonique, entre autres technologies d’avenir.
En novembre 1957, deux semaines après le lancement de Spoutnik, rappelle Steven Chu, le président Eisenhower s’était publiquement inquiété de l’effort soviétique de formation de scientifiques dans toutes les disciplines. «Selon mes conseillers scientifiques, c’est le problème le plus critique pour les américains. Mes conseillers le placent au dessus de tout, de la production de missiles et du développement de techniques pour l’armée. Nous avons besoin de scientifiques pour les dix prochaines années.» Appel suivi d’effet, puisque les Etats-Unis ont alors consenti un effort colossal pour reprendre l’avantage, couronné par l’arrivée d’un américain sur la Lune en 1969.
Aujourd’hui, les USA s’inquiètent de la dégradation de leur compétitivité, et de la perte de leur leadership technologique, notamment en matière d’énergie. Et ce n’est pas le dernier rapport d’Ernst & Young sur l’attractivité des pays en matière d’investissements dans les énergies vertes qui contredira Steven Chu. Pour les auteurs, le coût de l’innovation en matière de green tech devrait être compensé par les bénéfices dans peu de temps, quelque part entre 2011 et 2013. Sans doute sitôt la récession achevée. Et le classement d’Ernst & Young est sans appel: la Chine confirme sa place de numéro un en terme d’attractivité, devant les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Inde, la Grande-Bretagne, l’Italie et la France (c’était avant l’étrange moratoire sur le photovoltaïque imposé par Fillon). La Russie ne figure pas dans cette liste des trente premières puissances renouvelables.
Il y a quelques jours, le Quotidien du peuple expliquait, à l’issue d’un forum sino-américain sur les énergies renouvelables, que l’industrie chinoise de l’éolien est prête à partir à la conquête du marché mondial, même si elle n’a pas encore franchi le pas; ce qu’a pourtant fait le secteur du solaire photovoltaïque, avec le succès que l’on sait. Mais les consignes de la dictature chinoise sont claires: après avoir été l’usine du monde pour les produits bas de gamme, la Chine fera tout pour inonder le marché de produits high-tech. Et la stratégie efficace: on développe un puissant marché national qui sert de base à une conquête du marché mondial. C’est ce que l’on verra aussi en matière de voitures, scooters et vélos électriques, ou de lignes électriques à faibles pertes.
Histoire de «rassurer» Steven Chu, la Chine progresse vite en matière de production scientifique, comme l’avait détaillé mon confrère Sylvestre Huet fin octobre. Elle serait aussi le quatrième pays de la planète pour les investissements en recherche et développement, après les Etats-Unis, le Japon et l’Allemagne. Et comme ces dépenses ne pèsent que 1,7% du PIB chinois, contre 3% aux Etats-Unis, la marge de progression est importante. Signe des temps, c’est un supercalculateur chinois qui occupe depuis un mois la tête du classement mondial des moyens de calcul. Pour l’instant, il s’appuie encore sur des puces Intel, de conception américaine, mais pour combien de temps?
La Chine fascine.
Ils sont intelligents, organisés, travailleurs et ils n’ont pas peur de leur ombre.
La Chine s’éveille depuis 20 ans, ce n’est pas fini et, cumulé avec les Indiens, ça va faire mal aux dents de l’Occident.
Le réveil va être douloureux.
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Il y a juste qu’il n’y a pas besoin de technologie de pointe pour chauffer une maison pour pas cher, ni pour l’isoler d’ailleurs.
Ni pour une voiture électrique urbaine qui fait 50 km / jour.
Il faut juste de la volonté politique pour prendre le virage.
Les chinois ont-ils une réglementation thermique sur les bâtiments, neufs et rénovation ?
Je serais curieux de la réponse.
Et sur leur politique de promotion des transports en commun ?
DDq: avez-vous remarqué qu’ils sont aussi en tête pour la construction de nouveaux réacteurs nucléaires de génération 3, et qu’ils seront bientôt autonomes dans ce domaine, après avoir bien décortiqué la technologie occidentale, de l’AP 1000 à l’EPR. Leur plan de développement dans ce domaine est dit-on de 400 GW installés d’ici 2050, soit plus que ce qui est actuellement en fonctionnement dans le monde. Il se dit aussi que la Chine va construire 2 surgénérateurs russes! Vous verrez, vous qui êtes jeune, que les Allemands, qui sont en train de perdre petit à petit tout leur savoir-faire dans ce domaine, achèteront des sugénérateurs chinois! A moins que d’ici-là les Grünen aient réussi à ouvrir une succursale en Chine!
L’Inde est en train de prendre le même chemin.
Les comparaisons France-Chine n’ont guère d’intérêt, étant donné l’énorme différence de population. Les comparaisons Europe-Chine sont plus instructives, l’Europe au sens large ayant une population à peu près moitié de celle de la Chine.
L’Europe, par sa politique énergétique désordonnée, va se trouver dans une position de plus en plus difficile. Les dirigeants Chinois ont compris depuis longtemps que la disponibilité d’énergie était la clef de leur développement futur. Ils ont compris également que leur charbon ( pic vers 2020 pour eux, aux dernières nouvelles) ne suffirait pas sur le long terme à leur assurer le niveau de vie auquel ils aspirent (légitimement ajouteraient les bien pensants). Ils font donc flèche de tout bois, et développent aussi bien les ENR que le nucléaire, sur lequel ils comptent pour les voitures électriques.
Pendant ce temps-là, les Européens sont incapables de construire une politique énergétique commune, et une large partie de l’opinion, en particulier en Allemagne, s’obstine à ne vouloir pas entendre parler du nucléaire et à croire qu’avec les ENR on rasera gratis, alors que l’Europe a par habitant des ressources énergétiques bien moindres que la Chine.
Et chacun défend bec et oncles son identité nationale, régionale,ou cantonale, sans arriver à prendre conscience que c’est la meilleure façon de perdre sur le long terme toute identité face aux blocs économiques et politiques du futur .
Comme dit le proverbe, Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre!
C’est vrai que la Chine fait feu de tous bois, et qu’elle développe le nucléaire de manière intensive (elle devrait peser 40% des nouvelles capacités installées dans le monde entre 2008 et 2035, selon le dernier rapport de l’AIE). Mais un graphique dans le rapport de l’AIE (WEO2010, page 233) semble contredire le chiffre que vous donnez, à moins d’une formidable accélération entre 2035 et 2050. Dans ce graphique, on voit que le nucléaire représenterait 100 GW en 2035, soit deux fois moins que l’hydro, et quatre fois moins que les « autres renouvelables ». La Chine dépenserait selon l’AIE 14% de ses investissements énergétiques prévus pour 2010-2035 dans le nucléaire, contre 20% dans le charbon et 62% dans le renouvelable (hydro compris). Leader dans le nucléaire, sans doute, mais avant tout dans les énergies renouvelables.
Donc la Chine est leader dans le développement du nucléaire, des énergies renouvelables et du charbon.
Pendant ce temps là en occident, certains s’interrogent toujours pour savoir si le nucléaire est durable, si le climat va être plus chaud et si la décroissance aurait d’éventuels bienfaits pour l’humanité.
Le mandarin va être la seconde langue d’avenir avec l’anglais (qui est déjà la langue mondiale), sachant que les Chinois instruits (ingénieurs, commerciaux, responsables d’entreprises, …) parlent déjà trés bien l’anglais qui reste encore un point faible des Français qui iront travailler en Chine…
C’est vrai ça : qu’est-ce qu’on se fait chier à demander leur avis aux gens…
Entre BMD qui transpire d’admiration quand il évoque le développement nuke chinois et vous qui êtes presque a regretter la démocratie on est servit ! Oui je sais vous n’avez pas dit ça mais à force de le répéter ça en devient louche…
Bonne semaine !
Extraits de La Tribune .
Source : La Tribune – 10/12/2010 | 23:00 – 151 mots | | Dans l’émission Green Business ce week-end
Peu d’investissements privés dans les énergies propres en France
Un rapport du Pew Institute sur les investissements dans les énergies renouvelables prévoit de 592 à 705 milliards de dollars d’investissements privés en Europe à l’horizon 2020. La France, qui arrive loin derrière l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie, est montrée du doigt pour ses politiques « incohérentes », sa bureaucratie, ses contraintes administratives et son système électrique centralisé. À lire sur Latribune.fr
Bosch se lance dans le solaire
Le groupe industriel allemand projette d’installer une production d’assemblage de modules photovotaïques dans son usine de Vénissieux, où sont actuellement employés 1.190 salariés.
Eh oui ! nous sommes gouvernés par des amateurs.
A partir du moment où l’on juge une politique énergétique sur un seul et unique critère, celui des investissements dans l’éolien et le solaire, discours qui est essentiellement un discours de propagande très marqué politiquement, on en déduit bien évidemment que la France est en retard par rapport aux pays dont vous parlez, encore que l’Italie soit plutôt à la traîne. Et il suffit de temps à autre aux affairistes verts de se payer une page de la Tribune ou d’autres journaux pour entretenir l’illusion.
Si l’on regarde maintenant la structure du mix électrique de ces trois pays, on observe qu’il est très en retard sur celui de la France pour les émissions de CO2, critère sensé justifier le développement des ENR dans la production d’électricité, et même que la contribution des ENR à cette production y est plus faible qu’en France. Les amateurs dont vous parlez, se trouvent plutôt dans ces pays, et çà va se voir dde plus en plus au fur et à mesure que le temps passe..
DDq , Il y a 58 réacteurs électronucléaires ACTUELLEMENTen construction dans le monde, dont 24 en Chine, soit déjà 40 % du total mondial.
A noter que 100 GW de nucléaire, çà produit en Chine comme ailleurs autant dans l’année que 200 d’hydro, 400 d’éolien ou 800 de solaire PV (pour l’instant au moins). Les investissements dans le nucléaire sont donc d’après vos chiffres beaucoup plus productifs que dans l’éolien et encore plus dans le PV. Mais on le savait déjà.
Je ne retouve pas dans l’immédiat la source pour 400 GW installés en 2050, mais le scénario Blue Map de l’AIE, qui fait la part belle aux renouvelables, c’est maintenant une figure imposée, parle quand même de 30 tranches nucléaires par an (1 GW pièce à peu près) d’ici à 2050, soit environ 1200 GW au total. Si vous en attribuez 40 % à la Chine, çà fait 480 GW en 2050.
Pendant ce temps les 400 réacteurs fonctionnant actuellement dans le monde seront démantelés. Resteront 800. Les réserves d’uranium actuellement connues devraient
suffire pour les alimenter sans problème.
Je signale en passant que le premier réacteur à neutrons rapides, appelé CEFR, construit avec l’aide des Russes, vient de diverger. Il s’agit d’un réacteur refroidi au sodium, comme Phénix et Superphénix. C’est un petit réacteur, mais il devrait être suivi de la réalisation de 2 BN-800.
Les Chinois se préparent donc rapidement au passage aux RNR, qui leur permettront d’avoir suffisamment d’électricité pour 1000 ans en utilisant de l’uranium appauvri, ce déchet dont l’Europe soi-disant « verte » ne sait pas comment s’en débarrasser. Suggestion: le vendre aux Chinois! Ou attendre d’avoir acheté des surgénérateurs chinois pour l’utiliser?
Je note aussi que le RNR de Monju au Japon est à nouveau opérationnel et qu’il y a maintenant dans le monde 6 RNR en fonctionnement ( 3 de puissance industrielle) et deux de puissance industrielle en construction.
Pendant ce temps là, nos employés du gaz ( je parle des écologistes intégristes), dont le silence est assourdissant dès que l’on aborde les dégâts produits par le charbon Allemand , ou les difficultés à venir pour l’approvisionnement européen en gaz, ont obligé Jospin à bousiller aux frais du contribuable le programme français de surgénérateurs.
contacte steven chu pour la stabilite dans le monde nouvelle énergitique @ bientot