Depuis une quinzaine de jours, ça polémique ferme aux Etats-Unis pour connaître la destinée du pétrole de la marée noire de Deepwater Horizon. Les premières études scientifiques “sérieuses” commencent à sortir. Comme des travaux publiés dans Science la semaine dernière, sur l’étude du fameux nuage de pétrole sous-marin qui se balade dans le Golfe du Mexique. Et mon petit doigt me dit qu’il y aura encore du nouveau dans la soirée aujourd’hui sur le front des grands fonds.
Une petite remarque, avant de vous inviter à lire le papier que j’ai publié dans les colonnes « virtuelles » de La Recherche. J’avais estimé il y a quelques temps la quantité de pétrole qui se trouverait dans le nuage sous-marin, en considérant une dilution de type « décroissance exponentielle », depuis la tête de puits. Ce qui donnait environ 15% du pétrole écoulé entre avril et mi-juillet. Après une campagne de mesure en mer, les travaux dans Science concluent que le nuage —à une profondeur d’environ 1200m— a été alimenté par 7% du flux de la fuite. On est bien dans le même ordre de grandeur, avec un avantage évidemment aux travaux relus par des pairs et non à mes calculs de coin de table! Des chiffres faibles, qui semblent pencher pour la thèse officielle (il resterait en mer 25% du pétrole, toutes formes confondues) et non le chiffre de 80% avancé par un groupe de chercheurs.
J’en profite pour vous signaler la publication dans le mensuel La Recherche de septembre 2010, d’un papier sur la marée noire et ses conséquences écologiques, fruit d’une enquête d’un mois que j’ai réalisée en juillet. (Et rafraîchie donc sur le site du journal ce matin). Le premier papier d’une nouvelle collaboration avec le mensuel que j’espère longue et fructueuse. Rendez vous le 28 août en kiosque et chez votre diffuseur de presse préféré!
J’ai lu, et apprécié, l’article de La Recherche.
Finalement, l’essentiel n’est-il pas que l’on puisse se baigner sans se salir les pieds sur les plages de Louisianne?
Le jour où l’on aura enfin compris que le pétrole est biodégradable en mer, çà commencera à aller mieux. Par contre, la biodégradation est beaucoup moins rapide, faute de surface de contact, s’il est enfoui sous des sédiments, témoin les sables bitumineux du Canada, qui sont d’anciens gisements de pétrole portés à la surface par l’érosion, et qui ont été altérés, mais pas détruits, par les eaux météoriques et les bactéries. On constate aussi que leur présence à la surface et à faible profondeur n’a pas empêché la vie ( forêt boréale) de se développer en surface.
Un compliment de BMD, et la journée est ensoleillée…