La voiture électrique, une question de vocabulaire

Ah le vocabulaire, c’est important le vocabulaire! En Californie une sacrée discussion est engagée pour savoir ce que vendront réellement les stations de recharge des véhicules électriques. Stricto sensu, elle vendent du courant électrique, pourrait-on dire. Puisque la différence entre une batterie pleine et une batterie vide, c’est l’énergie électrique consommée pendant le cycle de recharge. Mais ce n’est pas du goût des entreprises qui affutent leurs projets, à l’instar de l’israélo-américain Better Place.

Pour ces entreprises, reconnaître qu’elles vendent de l’électricité, c’est se retrouver sous l’armada administrative des textes qui régulent l’activité des producteurs d’électricité, des utilities. Pas question, donc. La coalition des fournisseurs de services au véhicules électriques propose donc qu’on classe son activité sous le vocable de «services aux véhicules électriques». Une condition indispensable pour que les investisseurs acceptent de miser —et de risquer— des capitaux dans cette industrie naissante. Oui, mais alors, si on marche dans la combine, EDF pourrait objecter qu’elle vend du service aux réfrigérateurs, aux ampoules et aux ordinateurs!

9 commentaires

  1. De toutes manières proposer de la recharge de voiture électrique est une aberration. Qui acceptera de passer 1h dans les stations service (ou de recharge qui seront blindées, on n’arrive déjà pas à se garer dans la plupart des grandes métropoles) ? La seule solution viable pour ce genre de véhicule c’est le pack de batteries interchangeables, et pour cela il faudra que les constructeurs définissent une norme.

    Bref, autant dire que c’est voué à l’échec, tant qu’il y aura encore du pétrole…

      1. Pas vraiment (et même pas du tout), le remplacement de batteries par better place n’est qu’une solution d’exception pour les conducteurs qui sont obligés de réaliser des gros trajets, c’est la charge normale qui est le business model.

        Faire du remplacement de batterie ça veut dire que la station de recharge se doit de posséder tout un stock de batterie inutilisée qui doivent être gardé en charge ce qui couterait très cher.

        Ca n’était pas réaliste à l’époque de la batterie plomb ça ne l’est toujours pas.

      2. L’avantage c’est que moi j’ai les données techniques alors je sais où sont les petites lignes du marketting :p

        http://france.betterplace.com/our-project/

         » La charge standard sera le principal mode d’alimentation »

        « La technologie d’échange de batterie (aussi appelée « Quick Drop » par Renault) est la méthode d’extension de la gamme des véhicules électriques préférée pour un large déploiement dans les années à venir. »

        « Dans les années à venir » ça veut dire que c’est pas pour tout de suite (tout comme le large déploiement)…

      3. On va pas chipoter Tilleul, c’est quand même le but de Better Place. D’ailleurs dans le paragraphe que vous citez, il est aussi écrit : « et la lance maintenant sur le marché par le biais d’un projet pilote avec une compagnie de taxi japonaise. ».

      4. taxi = flotte captive constamment surveillé par GPS…

        Et le but de better place pour l’instant c’est juste de réserver le pétrole en Israël pour les besoins de l’armée, ça facilite tout de suite la question du surcout.

        Le business model de Renault c’est de vendre une voiture SANS batterie pour pouvoir empocher intégralement les primes aux voitures électriques (ex prime de 5000 € du gouvernement français) sans avoir à la partager avec les vendeurs de batteries qui font une grande partie du surcout du véhicule. Derrière ça ils vont pousser à la mise en place d’entreprises de services à la batterie qui vont louer des batteries et organiser le marché secondaire des batteries usagées pour l’utilisation en réseau électrique.

        Par contre la location de batterie ce sera comme le téléphone mobile : un forfait pour les services de base (la recharge en 4 à 6 heures) et après des surcouts chaque fois qu’on veut faire une recharge rapide et des surcouts chaque fois qu’on veut faire un changement de batterie…

  2. Bref que des bonnes nouvelles pour ceux qui pense que la VE est une fausse bonne idée dans l’ètat actuel des choses puisque c’est une énergie secondaire issue du pétrole, du charbon ou du nucléaire

    en attendant que chacun ai son panneau solaire ou son éolienne ..

  3. Qu’en en soit satisfait ou non, il me semble que les véhicules électriques à batteries constituent l’avenir de nos déplacements dans 20 ou 30 ans quand le pétrole et le gaz se raréfieront ou deviendront trés (trop) chères. Même si la technologie est relativement maitrisée, la voie de l’hydrogène (en thermique ou via une pile à combustible) apparait encore pour longtemps cahotique aussi bien en termes de coûts que d’utilisation pratique.

    Croyant en l’avenir de ces VE, j’ai donc loué pendant deux jours une voiture électrique (une REVA) puis récemment un scooter électrique (e-max 110 s).

    Ayant vaguement dans l’idée d’utiliser la REVA en seconde voiture de ville pour mon épouse qui a actuellement une 206, je lui ai fait essayer pour aller faire les courses (4 km aller retour en ville et proche périphérie). Au retour elle m’a dit :
    « Tu ne m’achète pas ça : c’est bruyant, inconfortable et en plus c’est chére ».

    Bruyant parce qu’à partir de 40 km/h, le convertisseur continu-alternatif siffle et la petite voiture mal insonorisée laisse passer le bruit prédominant des roues et de la circulation.

    Inconfortable parce que le poids des batteries nécessite des armotisseurs durs pour la tenue de route. Chaque ralentisseur (il y en a beaucoup en ville) est un « tape-cul » et on a failli casser les bouteilles en verre dans le coffre.

    Chére parce qu’à 11900 € prime déduite pour la version « plomb » mon épouse préfère pour l’instant sa 206. Les versions « lithium » sont entre 15.000 et 22.000 €…

    Le scooter électrique m’a bien plu mais c’est encore un jouet de luxe. 4 h de recharge. Techniquement, c’est réussi. Il faudra voir la tenue des batteries à l’usage. De toute façon, financièrement ce n’est pas rentable mais un petit bateau de pêche ou de ballade sur un lac non plus. C’est agréable, c’est l’avenir, c’est aussi un peu « tape-cul » (toujours le poids des batteries au plomb : 91 kg).

    Pourvu que beaucoup de « fans aisés » achètent au début pour faire baisser les prix de la production en série dans quelques années.

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