La lutte biologique, ça ne marche pas à tous les coups

Harmonia axydiris? Vous ne la connaissez pas, à moins de l’avoir observée, agglomérée dans votre maison à l’arrivée de l’hiver. C’est une adorable coccinelle, importée d’Asie dans de nombreux pays, pour chasser le puceron sans pesticides. Mais voilà, elle a échappé à tout contrôle, et après avoir « muté » en Amérique du nord, elle est partie à la conquête de plusieurs continents. Une saga racontée il y a quelques temps par des chercheurs de l’INRA, que vous pourrez découvrir sur le site du quotidien suisse le Temps. Premier  article d’une collaboration engagée, je l’espère pour longtemps, avec nos amis suisses, dont la rubrique Sciences & Environnement est tout simplement épatante (1).

6 commentaires

  1. A mon avis, il y a un abus de langage ici.
    La coccinelle n’a jamais servi dans la « lutte biologique », mais bel et bien dans la « lutte industrielle avec armes biologiques ».

    1. Author

      L’objectif, en Amérique du nord, était de l’acclimater, car trop cher à répandre massivement. La coccinelle est toujours vendue en France (une variété qui ne vole pas) mais à destination des jardiniers.

      1. Le glyphosate aussi est vendu en France à destination des particuliers, pourtant personne ne pense à appeler cela un produit ‘biologique’.
        Le choix des mots est toujours important. Dans votre article « lutte biologique » s’oppose à « lutte chimique », où ce dernier a une connotation plus négative. Pourtant cette « lutte biologique » est loin d’être agréée par une « agriculture biologique ». Si on faisait l’opposition entre « lutte naturelle » et « lutte contre-nature », cela éclaircirait le discours, et le « contre-nature » est un mot-valise assez large pour englober les coccinelles, les pesticides et tout le reste, mais politiquement beaucoup moins correct 🙁

      2. C’est passionnant de discourir de manière savante sur le bon usage des mots (Ah! le subtil distinguo entre « lutte naturelle » et « lutte contre nature »). Mais plus que de spécialistes de la sémantique agricole, il serait peut-être plus utile de trouver un bon remède pour détruire efficacement les parasites sans pesticides ou sans coccinelles « proliférantes ».
        Le fait-divers cité par cet article, sous un aspect futile, traduit bien l’angoisse et l’impuissance de l’homme pour concilier une agriculture « écologique », c’est à dire relativement inefficace, et l’obligation de nourrir de plus en plus d’hommes sur la planète. Sans produits chimiques, sans pétrole pas cher, sans coccinelles, le ramassage à la main ne sera-t-il pas finalement la seule solution vraiment « naturelle »? (C’est ce que faisaient nos paysans dans des temps récents). Mais pour de telles tâches, je parie qu’il y aura très peu de volontaires. D’où ma crainte que l’écologie ne se transforme en totalitarisme un jour ou l’autre… Monsieur Bidasse, vous serez de corvée de pucerons…rompez! Un « effet de terre » possible et inattendu insuffisamment pris en compte dans les rangs des verts.

      3. Pourquoi vouloir à tout pris détruire les « parasites » plutôt qu’accepter qu’une partie de la récolte (5% – 10% ?) sert à nourrir les bestioles environnantes qui, si on regarde de plus près, ne sont pas que des parasites ou des nuisibles ?

        Mano : « concilier une agriculture « écologique », c’est à dire relativement inefficace, et l’obligation de nourrir de plus en plus d’hommes »

        Pour l’inefficacité, ceux qui pratiquent une agriculture « écologique » (très peu nombreux – permaculture et bio) disent que c’est faux et les autres (très nombreux) ne veulent pas essayer. Pour la deuxième partie, je pense que se dire que l’on doit nourrir toujours plus d’hommes, c’est raisonné à l’envers : il y a bien un moment donné où sa coince ! Une question importante que vous n’abordez pas c’est la durabilité. Si un jour nous ne disposons plus de produits chimiques à mettre dans les champs il se passe quoi ?

        Pour ce qui est des volontaires, personnellement entre la semaine devant la presse à l’usine ou surveiller une récolte dans les champs y’a pas photo !


Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.