Les académies des sciences se penchent sur le Giec

© Denis DelbecqOn en sait donc un peu plus sur le processus engagé par l’ONU pour évaluer la manière dont travaille le Giec, son groupe d’experts sur le climat. Le secrétaire général de l’ONU, Ban ki Moon a annoncé mercredi qu’il a confié cette mission au Conseil interacadémies (IAC), une organisation qui fédère dix-huit académies et fédérations d’académies des sciences dans le monde (1). l’IAC va mettre sur pied un comité de scientifiques, choisis pour leurs compétences dans les domaines concernés par les travaux du Giec, et rendra ses conclusions et recommandations en août, pour que le rapport puisse être approuvé lors de la réunion du Giec prévue en octobre.

Que les choses soient claires. Il n’est pas question dans ce processus d’évaluer la teneur scientifique des rapports du Giec, et notamment du plus récent, AR4, publié en 2007 (2). L’évaluation portera sur les méthodes de l’organisation onusienne, avec dans l’idée de préparer un rapport détaillé qui proposera des recommandations pour améliorer le fonctionnement du Giec ainsi qu’un plan pour les mettre en œuvre.

Que comprendre de cette annonce? Que l’ONU a entendu le message adressé par certains gouvernements, inquiets de constater un risque grandissant de rejet du Giec. On imagine mal que le Comité puisse conclure à la nécessité de supprimer purement et simplement le Giec: la manière dont l’ONU engage le processus laisse penser que l’organisation —et bien évidemment ses états-membres— estiment nécessaire d’améliorer la crédibilité du Giec, en conservant son caractère supra-national. Rappelons d’ailleurs que le bureau de l’organisation est composé en majorité de scientifiques de pays du Sud, démentant de manière implacable les accusations d’une « machine de guerre occidentale contre le reste du monde » portée par certains, à commencer par Claude Allègre.

Bien évidemment, ce choix d’analyser en profondeur le fonctionnement du Giec et de le reformer ne satisfera pas ceux qui demandent tout simplement sa suppression. Mais si on le supprime, par quoi le remplacer? Peut-être faut-il découpler les différents rapports, et mieux séparer celui du groupe I du Giec, qui dresse l’état des connaissances scientifiques sur l’évolution du climat et les projections des climatologues, des autres (Groupe 2: impacts, adaptation et vulnérabilité – Groupe 3: Lutte contre le réchauffement et enfin le résumé à l’intention des décideurs). Voire de découpler totalement la science du climat de ses interactions avec la politique (qui ne sont pas si fortes que cela, sinon jamais l’administration Bush n’aurait laissé sortir le rapport de 2007).

Certains réclament des rapports d’étape plus fréquents. Mais de l’avis de Sylvie Joussaume, la responsable du Groupement français d’intérêt scientifique sur le climat (Gis-Climat) que j’ai croisée hier lors de l’enregistrement d’un débat sur Public-Sénat, ce n’est pas envisageable tant la tâche est déjà immense de produire le rapport complet tous les sept ans. Nombreux sont ceux qui, au sein du Giec, préfèreraient espacer les documents de huit voire dix ans.

Pour le reste —j’en vois qui réclament déjà mon opinion sur les conséquences du climategate—, laissons faire les procédures et enquêtes en cours. Michael Mann a été blanchi par un panel réuni à l’Université de Pennsylvanie, et Phil Jones fait l’objet de multiples enquêtes qui devront déterminer s’il a, oui ou non, manqué aux règles d’éthique en vigueur dans le monde universitaire. J’attends aussi avec intérêt les résultats de l’enquête policière sur l’intrusion dans les ordinateurs du CRU, qui a conduit à la révélation des emails qui font scandale. Après plus de trois mois, rien n’en est encore sorti.

J’attends enfin l’avalanche de papiers scientifiques sérieux promise par certain, qui démontrerait —preuves à l’appui— que le réchauffement climatique n’a rien à voir avec les gaz à effet de serre. Parce que jusqu’à présent, elles sont plutôt dans l’autre camp, comme le rappelait hier soir avec pugnacité la climatologue Valérie Masson-Delmotte sur France 2. Le show d’Allègre dans l’émission de Guillaume Durand sur un «Groenland» tout vert et quasi-privé de calotte glaciaire à l’optimum médiéval, un épisode de réchauffement autour de l’an 1000, dont il semble bien qu’il soit régional (dans une partie de l’hémisphère nord), était risible: car jusqu’à preuve du contraire, une calotte qui fond, ça élève le niveau des océans (rien qu’au Groenland, il y a de quoi le faire grimper de sept mètres). Et de hausse d’ampleur des mers, il n’existe aucune trace pour cette époque… Et si Eric le rouge a baptisé cette contrée « Pays vert » à l’époque, c’était du marketing pour attirer des colons islandais —dont le pays est bien plus vert que le Groenland—.

(1) Sont membres de l’IAC les académies de treize pays (Argentine, Australie, Brésil, Chine, France, Allemagne, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Inde, Indonésie, Japon, Afrique du Sud, Turquie), ainsi que l’Académie africaine des sciences, l’Académie des sciences du monde en développement et des représentants du comité interacadémies des académies scientifiques (IAP), du Conseil international des académies d’ingénierie et des sciences technologiques (CAETS) et le Conseil interacadémique médical (IAMP)

(2) L’ONU a donné quelques indications sur l’odre de mission que devra respecter le comité de scientifiques formé par le Conseil interacadémies:

Passer en revue les procédures du Giec pour préparer ses rapports, et notamment:

Le contrôle de la validité des données utilisées

– Les règles d’inclusion des travaux scientifiques dans les évaluations du Giec, et notamment celles qui concernent des documents qui n’ont pas été soumis à relecture par les pairs (rapports, études produites par des gouvernements, des ONG, travaux détaillés lors de congrès, etc.)

Les procédures mises en œuvre dans l’analyse des documents du Giec par les scientifiques et les gouvernements

– La manière dont les différentes opinions scientifiques sont prises en compte

Les procédures de correction des erreurs identifiées après publication des rapports

Analyse de l’ensemble des processus conduits au Giec

Notamment le fonctionnement de la direction et de l’administration de l’organisation, le rôle du Programme des Nations-Unies pour l’environnement et de l’Organisation météorologique mondiale, avec l’objectif de renforcer et d’améliorer l’efficacité du travail du Giec et de vérifier la bonne application des règles du Giec.

Déterminer les stratégies de communication et les interactions entre le Giec et les médias de manière à s’assurer que le public est correctement informé de ses travaux.

26 commentaires

  1. il me semble que toutes ces polémiques n’ont guère d’intêrets .il me semble que comme le dit c.Allègre elles servent surtout des gens qui sans elles n’auraient rien a dire,et je crois que Allègre en fait ,quoi qu’il dise PARTI .Dans la vrais vie les choses sont plus simples . . .
    avec la nouvelle technologie le monde ne consommera que des énergies renouvelables,réduira considérablement les émissions de CO2,ne sera plus beaucoup pollué..
    les pays émergents accéderons a l’indépendance énergétique, les revenus augmenteront ,le chaumage baissera . . . Tout le monde,même les pisse-vinaigre retrouverons le sourire .
    NB: si vous voulez je vous envoie mon projet de dossier de presse ?

  2. Pour a-l bernard: Dans le monde des bisounours, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil et l’agneau dormira avec le loup. Mais ça risque d’être trés dur pour l’agneau…

    1. Il me semble les erreurs du sieur Courtillot ont été suffisamment démontrées ici et ailleurs. Il n’a plus aucune crédibilité quand il parle climat récent.

  3. @Denis Delbecq
    D’abord bravo pour votre ouverture d’esprit.
    Plus généralement, dans l’histoire des sciences, y’a-t-il déjà eu une controverse aussi violente pour d’autres sujets que le climat ?

    Certaines avancées technologiques ont suscité le débat dans les journaux dès la moitié du XIXème siècle, comme par exemple l’introduction des levures « chimiques » dans la fabrication du pain, jusqu’aux disputes entre experts sur la vitesse des trains et ses effets sur le corps humain, jusque là rien de nouveau. Mais dans la controverse sur le climat, c’est la remise en cause radicale de l’expertise via internet qui me surprend. C’est étrange que le GIEC ne l’ait pas envisagé avant ses publications, il y’a comme un décalage historique entre la sphère des communicants du GIEC et la population qui s’informe. Cette population peut alors comprendre grâce aux blogs que des erreurs grossières parsèment certains rapports, ce qui fait un peu désordre.

    L’expression « opinion publique » apparait vers 1750, avant le pouvoir parlait de « rumeurs », ce sont les masses médias qui font l’opinion. Un historien de notre période pourra peut-être voir dans le GIEC un mélange des genres propre à notre époque « médiatique »: L’ambition d’exprimer un consensus scientifique par « principe de précaution », le besoin de trouver un marqueur définitif à l’activité humaine dans sa biosphère (le CO2), la nécessité absolue de dicter à la population un corpus scientifique simple (le CO2 comme marqueur définitif avec des arguments adéquats).

    Dès lors, les problèmes sérieux du GIEC ne viendraient-ils pas uniquement de sa patte folle, sa régie publicitaire qui exigeait un certain discours alarmiste des médias à l’adresse de la population pour se conformer aux trois principes exprimés plus haut ? Principes qui par ailleurs donneront toujours des arguments à une critique radicale de la science climatique, qui dépasse largement l’épistémologie puisque l’on parle uniquement d’opinions créés par les médias. Les controverses sur le GIEC sont alors un fait historique sans précédent par son ampleur et par l’angle d’attaque médiatique des sceptiques, dont le but avoué est de combattre une opinion répandue qu’ils jugent non fondée. Force est de constater que l’attaque à portée ses fruits, et que la philosophie des sciences devra prendre compte ce fait historique.

    1. Author

      Merci. Je ne suis hélas pas spécialistes de l’histoire des sciences, donc j’aurai du mal à vous répondre là dessus. Sur le climat, en revanche je le peux!

      Dès qu’elle interagit avec la société, la science est bien obligée de procéder par consensus. Bien sûr, il serait formidable d’attendre cinq cent ans, pour regarder le climat du XXe. Il n’y a pas de souci à attendre un siècle si nécessaire pour comprendre Higgs! Mais comme la société exprime une attente sur un certain nombre de sujets —comme le climat—, les scientifiques se doivent d’y répondre de la manière la plus rigoureuse possible. Et cela ne concerne pas que le climat. Les grands organismes scientifiques —je pense par exemple à l’Inserm pour la médecine— font souvent des « méta-analyses » sur des sujets importants: influence d’une substance sur la santé, effets des ondes électromagnétiques, etc. C’est en procédant comme ça qu’on a pu mettre sur pied une manière de lutter contre le sida, pas en donnant systématiquement la parole à ceux qui pensent encore à un obscur complot de la CIA.

      Pour en revenir au climat, effectivement, il y a eu un mélange des genres, qui n’était pas voulu par les scientifiques du Giec, du moins ceux que je connais. De mon propre point de vue, c’est le Comité Nobel qui a commis l’erreur la plus grave. Attribuer le Nobel en même temps au Giec et à Al Gore a été une catastrophe pour l’opinion publique et certains médias: l’ex-Président s’est retrouvé en situation de porte-parole des chercheurs, bien malgré eux. Et si quelque chose doit sortir du réexamen de l’organisation, c’est que le Giec devra avoir une voix qui porte, un climatologue de renom identifiable par le public, à charge pour lui de se faire connaître! Aujourd’hui, la mission assignée au patron du Giec (Pachauri) n’est pas vraiment celle-là.

      On s’est mis à confondre des scientifiques qui ont contribué honnêtement et bénévolement à un travail indispensable, avec un politicien qui —s’il a beaucoup oeuvré à l’ouverture des yeux américains— est pour le moins controversé en raison de ses excès.

      1. Voici deux textes plus que pertinents de Sapristi et de DD.

        Sur les controverses de Sapristi on pourrait ajouter celle de l’ulcère de l’estomac et la perte de revenus des gastro entérologues en conséquence, is fecit qui prodest bien souvent.

        Sur le sida évoqué par DD, il ne faut pas amalgamer origine et thérapies.

        Que le Nobel du parlement suédois (et non du comité Nobel) ait eu des effets pervers, j’en suis bien d’accord mais il n’est pas cause de bourrage de crâne.

        L’avalanche de crédits fléchés sur le réchauffement anthropique a été et est un moteur considérablement plus efficace. Il n’est que de lire combien de publications se terminant par le rattachement au RCA et à l’appel à contrats.

        Sur le bénévolement, il y aurait beaucoup à dire, en termes de carrière, de déplacements festifs, d’hypertrophie de laboratoires.

        Sur les porte-paroles, oui Gore a fait son beurre, Pachauri aussi, mais il est dramatique que le porte-parole actuel non contesté à ce que je lis soit Ehrlich, éminent spécialiste des lépidoptères ce qui est à son honneur, mais surtout auteur impénitent de prévisions aussi terrifiantes que ratées.
        Qui tient la vedette du NYT ? lui, et qui parmi les « climatologues », espèce encore en devenir, lui conteste cette fonction : personne.
        Ils l’ont cherché, ils ont gagné.
        La seule voix dissidente est celle de Judith Curry, quasiment inaudible, faites le test.

      2.  » Attribuer le Nobel en même temps au Giec et à Al Gore a été une catastrophe pour l’opinion publique et certains médias: l’ex-Président s’est retrouvé en situation de porte-parole des chercheurs, bien malgré eux »

        Effectivement, et cette affaire prouve aussi d’un point de vue plus général, que les « décideurs » n’ont pas le même agenda que les scientifiques et la population pour laquelle ils légifèrent. Cela va bien au delà des disputes scientifiques sur les blogs, parce que ce sont les fondations même de la philosophie politique qui se retrouvent sur un terrain mouvant, on le voit avec la controverse sur le climat et l’utilisation du « Nobel » qui avait à priori une bonne connotation auprès du public.

        Le politique veut l’adoubement du scientifique pour légitimer son action, y compris par « principe de précaution » ce qui fera date dans l’histoire des sciences puisque la climatologie est entrée en « philosophie politique » depuis l’attribution de ce prix Nobel. Un pas décisif avait été franchi ce jour là et pas forcément le plus judicieux. Décidément, les politiciens avocats ou économistes de formation ne sont pas encore adultes vis à vis des sciences, c’est en filigrane l’un des problèmes majeurs de notre civilisation : Si le public se met à se méfier des experts avec de vrais arguments, ce sont les principes philosophiques de notre civilisation technicienne qui vont vaciller.

      3. Je ne crois pas que ce soit une réponse. L’ancien patron remplissait vos critères, et a été démis de ses fonctions par un ancien alcoolique (GW Bush, ou un truc dans le genre), et remplacé par un de ses sbires.
        Donc on ne peut pas mettre un scientifique, c’est trop alarmant, on ne peut pas mettre un politique, c’est trop compromettant, on ne peut pas mettre un communiquant, il dirait trop de bêtises (« la taxe pour lutter contre le trou d’ozone »).
        Il ne reste guère que des personnages insignifiants qui font sombrer les résultats dans l’oubli.
        Comme cela, on peut couler en paix.

    2. Un peut reprendre la théorie de l’évolution, ou la théorie de la tectonique des plaques, ou la théorie des galaxies extra-galactiques.
      Il n’y a à peu près aucune théorie qui a été accepté sans heurts.
      Mais toutes ces théories n’ont guère émues les foules, la lutte restait à l’intérieur des académies des sciences.
      Pour un débat au sens large, il n’y a que la théorie de Darwin qui me vient à l’esprit. Et malgré des preuves physiques évidentes, cette théorie trouve après deux siècles quasiment autant de septiques et rejectionnistes que la théorie sur le réchauffement climatique.
      (Avant de vous exciter. Un labo américain maintient une colonie de bactéries depuis des milliers de générations, et leur colonie a développé – de façon anecdotique – une capacité à digérer le lactose, capacité normalement absente dans la famille)

      1. Ce qui n’en fait pas une espèce nouvelle.

      2. Qu’en savez-vous?

      3. @Toxymoron :
        Les théories de l’évolution et de la tectonique des plaques ne portaient pas en leurs seins de propos politiques propres à la démocratie : l’humanité ne peut rien changer de ses origines, c’est un point de vue à postériori. Le Darwinisme ne pouvait inquiéter que les tenants d’une conception biblique de l’évolution, au XXIème siècle ce sont effectivement les généticiens qui pourraient peut-être amender les vues de Darwin comme vous le mentionnez.

        Il n’en est pas de même avec la science climatique qui a pour finalité une certaine philosophie de la politique qui suivrait le principe de précaution à priori. Il s’agit d’un fait historique sans précédent dans l’histoire des sciences. L’humanité a choisi d’ajouter une nouvelle science à l’art de gouverner : Outre l’économie « scientifique », le climat de notre biosphère servira d’alibi à « l’ordre naturel », concept final de toute philosophie politique s’il en est. Je pense que ce fait historique dépassera tous les acteurs de la controverse sur le CO2 de ce début de XXIème siècle.

      4. Je crois que vous mettez un gros doigt dans l’engrenage. La science dit « on réchauffe la terre, l’atmosphère et les océans, et on acidifie les océans. A terme, cela ne présage rien de bon ». Cela n’est pas un message politique en soi. On peut décider d’ignorer la science, on peut décider des mesures réparatrices (évacuation par ici, rehaussement des digues par là ..) ou on peut décider des mesures préventives (forte baisse des émissions, capture du CO2 déjà émis…).
        A ma connaissance, la science ne dit pas quelle décision qu’il faut prendre, c’est le domaine de la politique, mais fournit les informations pour prendre une décision éclairée.
        Faisons une analogie.
        Les simulateurs de conduite ont montré qu’à partir d’une certaine vitesse, une collision est mortelle. C’est le rapport scientifique. Vient ensuite la décision politique: baisse de la vitesse maximale autorisée, port de la ceinture/airbag obligatoire, ou rien de tout. Les trois décisions, voire d’autres, se défendent.
        Mais dire qu’il ne faut surtout pas prendre des décisions, car la science rapporte aux vendeurs des mannequins, me paraît un peu léger, tout comme défendre l’absence de ceinture car cela rapporterait aux vendeurs de ceintures. En revanche, la non-décision permet de maintenir un taux d’accidents élevé, avec des heures sup’ aux urgences, un beau chiffre d’affaires aux pompes funèbres … qui ont tout intérêt à lutter contre une telle décision contre leurs intérêts.
        De mon point de vue, la science a rendu sa décision depuis ~40 ans, et tout ce qu’on observe confirme et renforce cette décision.
        Mais il n’y a toujours pas de décision politique. cela n’a rien de neuf non plus. On savait que l’amiante était cancérigène dans les années ’20, mais il a fallu 50 ans pour l’interdire. On savait que l’essence plombée ne valait pas un clou en 1950, mais il a fallu 50 ans pour l’interdire. Donc cela implique que les mesures sérieuses n’arriveront que vers 2020. Je crains qu’il soit trop tard.
        (on peut en outre se demander ce qui frapper en premier: le manque de ressources en eau, pétrole, métaux, le réchauffement planétaire, ou la destruction de la biodiversité)

    3. Il y a déjà eu une controverse aussi violente c’était sur le lien entre cigarette et cancer avec là aussi un « doute » fabriqué de toute pièce de manière industrielle…

  4. @Tilleul :
    Votre exemple sur la cigarette se fonde sur une comptabilité vérifiée et morbide, cependant il a fallu compter les morts, cet exemple illustre le fait scientifique « à postériori ». La différence avec la climatologie est philosophique : Si le CO2 est le marqueur définitif de l’activité humaine, ses affres se comptent « à priori ». Comprenne qui pourra …

    1. Déjà, et même si c’est une croyance très répandue chez les complotistes du climat, il n’y a personne qui prétend que le CO2 était un « marqueur définitif » et encore moins de l’activité humaine…

      Ensuite il faut attendre 20 ans pour avoir des victimes de la cigarette tout comme il faut un certain temps pour voir les effets du dégagement de gaz à effet de serre sur l’effet de serre… La pertinence de cette comparaison est d’ailleurs totale puisque ce sont les mêmes agences de communication qui ont créer le doute sur les méfaits du tabac, qui ont ensuite été embauché pour créer le doute sur l’influence des gaz à effet de serre sur l’effet de serre…

      Maintenant je suis désolé mais le réchauffement climatique c’est quand même un phénomène qui est connu et évalué depuis des dizaines d’années ! Il y a eu des tas de communications faites aux pouvoirs politique (spécialement aux états unis), des articles de journaux, des mentions dans la culture populaire… Tenez y a pas longtemps je relisais Charge d’âme de Romain Gary, je vous en cite un passage :

      « Il avait mis le moteur en marche mais n’arrivait pas à appuyer sur l’accélérateur. Il parvint enfin à surmonter cette paralysie qui le gagnait, démarré et, se tournant vers May, vit qu’elle était à son tour prise de malaise. Elle se mit à parler d’une voix bizarre, qu’il ne lui connaissait pas, comme sous l’effet d’une force extérieure, de choses qui ne paraissaient jamais l’avoir préoccupée auparavant. En quelques minutes, toute la litanie écologique se déversa de ses lèvres. L’empoisonnement chimique des fleuves, mer et océans, la destruction de la faune, la mort des grandes forêts, des sources d’oxygène, l’élévation de la température du globe par suite de l’activité industrielle, qui menaçait la vie sur terre. »

      Et quand on regarde en arrière on voit que c’est exactement ce qui se passait, dans les proportions qui était prévu dans les scénarios « augmentation des émissions de gaz à effet de serre et éruption volcanique »… Ca fait aussi quand même pas mal de temps que les modèles climatiques sont utilisés dans l’économie réelle (dans le secteur de l’énergie par exemple).

      Alors effectivement on peut remettre en cause les calculs mathématiques sous prétexte qu’ils sont réalisés par des ordinateurs et pas par un homme avec un boulier… mais bon à ce tarif là c’est comme si on en venait à douter de l’aéronautique sous prétexte qu’ils utilisent des modèles simplifiés de l’équation de Navier Stokes… Ben j’ai envie de dire : écoute gamin, eux arrivent à faire des avions qui tiennent dans l’air avec ça alors je veux bien que tu me dises que ce soit trop complexe pour que l’être humain puisse comprendre les mouvements des fluides mais en attendant je trouve qu’il se débrouille rudement bien alors si tu veux que je t’accordes de l’attention essaie d’en faire autant…

      1. J’ai oublié de mentionner que Charge d’âme était paru en 1977, il y a donc plus de 30 ans…

      2. @Tilleul :
        Vous me parlez de vos émotions, vous me traitez de « complotiste du climat », je vous parle de philosophie :

        Alors je vais illustrer le fait scientifique qualifié « d’à priori » autrement : Si l’humanité avait découvert une forme d’énergie ultime, se résumant en une équation dont parlerait les journaux, garantie sans métaux lourd, sans benzène cancérigène, de la forme :
        [Activité du Moteur] -> CO2 + H20

        Considéreriez-vous cette activité chimique comme polluante ?

        – J’espère que votre prochaine contribution démontrera que vos propos ne sont pas que politiques et orientés. Traiter un argument philosophique de « complotiste » sans en comprendre la substance, est le propre des petits soldats. Mon intention n’est pas de polluer le site de Denis Delbecq avec des gens qui pratiquent l’amalgame comme sport en chambre.

      3. Euh le qualificatif de complotiste du climat ne s’adressait pas à vous mais bon…

        Pour la question… Comme je pars du principe qu’il n’est pas possible de violer les lois de la physique comme la conservation de l’énergie, je vais vous dire que ça existe déjà votre truc par exemple c’est le cas d’une pile à combustible fonctionnant au méthanol… Si le méthanol est produit à partir d’hydrocarbure c’est polluant puisque qu’il faut polluer pour obtenir des hydrocarbures et qu’en ce moment l’humanité dégage trop de dioxyde de carbone et de façon trop rapide pour que les écosystèmes aient le temps de s’y adapter, s’il est produit à partir de biomasse il faut voir à partir de quelle biomasse et décider selon les circonstances et la situation…

        Je vous rappelle que polluant ça ne veut pas dire nécessairement toxique… Un milieu peu très bien être pollué par de l’eau douce (ou inversement par de l’eau salé…).

      4. @Tilleul,
        Relisez-vous c’est fumeux. Je vous apprécie et je sais que vous êtes de bonne volonté. N’oubliez-pas d’aller voter dimanche, la philosophie n’a pas besoin de vous.

      5. La question passe par un raccourci, mais le moteur serait quand même polluant pour deux raisons:
        – d’une part, il génère du CO2, qui finit par s’accumuler dans les océans et l’atmosphère. On connaît la suite (on peut faire une analogie avec une baignoire: si le robinet fait couler autant d’eau que le siphon élimine, tout va bien. Si on met un goute-à-goutte en plus, lentement mais surement, la baignoire finira par se remplir et déborder, même si le débit du goutte-à-goutte est infime comparé à celui du robinet)
        – d’autre part, ce moteur va servir à transporter du monde, donc nécessite de détruire des terres arables pour y coller une autoroute ou y planter un lotissement, ou il va servir à fabriquer et transporter des objets inutiles qui finissent par s’entasser dans les tiroirs et par épuiser nos ressources naturelles.
        Il convient de relire le rapport du club de Rome, qui avait déjà analysé le problème, pour conclure qu’une croissance infinie est impossible dans un monde fini. Donc il faut éliminer la croissance pour arriver dans un régime établi. Or, maints économistes ont reçu un prix Nobel pour avoir démontré que le modèle « capitaliste » ne fonctionne pas dans un régime établi.

        Donc on finit par un besoin urgent d’un nouveau modèle de société qui permet de (sur)vivre en régime stationnaire, et à un niveau plus faible que l’actuel (bien que « plus faible » dépend de la personne; pour mal de personnes, ce serait quand même un progrès).

      6. Vous voulez faire de l’ecologie, faites comme moi ne prenez plus la voiture. Vous ferez meme des economies… Par contre, n’allez pas vider mes tiroirs.



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