Vu du ciel, le volume des glaces Arctiques maigrit à vue d’œil

L'épaisseur de banquise l'hiver 2008-2009 © Nasa
L'épaisseur de banquise l'hiver 2008-2009 © Nasa

Dans les sempiternels débats qui agitent la blogosphère —plus que les milieux scientifiques— sur l’ampleur de la débâcle de la banquise Arctique, la Nasa apporte cette année la troisième dimension. Après cinq années d’observation à l’aide d’un laser embarqué sur le satellite IceSat, l’Agence spatiale américaine dresse un bilan des observations d’épaisseur à l’issue de l’hiver: en moyenne, les glaces flottantes de l’Arctique ont perdu 66 centimètres de hauteur en seulement quatre ans. Plus inquiétant, les glaces pérennes, qui résistent d’une année sur l’autre, fondent aussi comme neige au soleil. Leur volume aurait diminué de 40% en quatre ans…

Tous ces résultats sont publiés par les chercheurs de la Nasa dans le Journal of Geophysical Research Oceans (1). Les chercheurs y expliquent que les observations d’IceSat, qui mesure la hauteur de glace par rapport à la surface de l’eau, est bien corrélée avec les observations de bouées dans deux régions arctiques, ainsi qu’avec les mesures faites par sous-marin en novembre 2005.

L'épaisseur de banquise l'hiver 2003-2004 © Nasa
L'épaisseur de banquise l'hiver 2003-2004 © Nasa

Forts de cette assurance, ils calculent que dans l’océan Arctique, il y a désormais plus de glaces juvéniles, formées il y a moins d’un an, que de glaces pérennes. Entre octobre 2003 et octobre 2008, le volume de ces dernières aurait baissé de 6300 kilomètres (2). L’essentiel de cette perte s’est produite au cours des étés 2005 et surtout 2007. Ces deux année-là, la débâcle estivale s’était traduite par deux records successifs de baisse de l’étendue de banquise. En 2008, la banquise a frôlé le record établi en 2007, mais finalement laissé un peu plus de glace que l’année précédente.

Les chercheurs de la Nasa reconnaissent les imperfections de leur méthode de détermination, et notamment les difficultés de calibration des instruments. Mais ces premiers résultats semblent confirmer que la réduction de surface de banquise s’accompagne aussi d’une perte de volume, confirmant le sentiment de nombreux glaciologues.

Le lancement prévu cette année du satellite européen Cryosat-2 (qui remplace Cryosat perdu lors de son lancement en 2005) devrait permettre d’améliorer cette connaissance de la troisième dimension, cruciale pour avoir une idée précise de ce qui se passe dans le Grand Nord. En attendant, les données quotidiennes recueillies sur la surface de banquise montrent un été 2009 qui ne déroge pas à la tendance. Après avoir suivi la moyenne d’évolution calculée pour 1979-2000, la courbe tutoie désormais celle de l’année 2007. Mais tout peut encore changer d’ici la fin de l’été. Réponse prévue fin septembre.

(1) Edition du 7 juillet 2009
(2) Contrairement aux glaces continentales, la fonte de la banquise ne contribue pas à la montée des océans. Il suffit d’observer la fonte d’un glaçon dans un verre d’eau pour s’en rendre compte.

17 commentaires

  1. Mr Delbecq, vous écrivez:
     » (2) Contrairement aux glaces continentales, la fonte de la banquise ne contribue pas à la montée des océans. Il suffit d’observer la fonte d’un glaçon dans un verre d’eau pour s’en rendre compte.  »
    Excusez-moi de ne pas comprendre. La banquise est plus haute que niveau de la mer ( même si c’est bp moins que le Groenland). Je suppose que le raisonnement est vrai même si on ne tient pas compte de la différence de densité entre les deux phases, donc la partie immergée, certes ts majoritaire, prendra, une fois fondue, « sa » place originelle. La partie émergée sera bien au dessus, non ?

  2. Oups ! La partie émergée appuie sur la partie immergée, et fait monter le niveau d’autant. Excusi mille.

  3. Icesat est un satellite altimétrique et ne permet en aucun cas de mesurer l’épaisseur de la banquise. Vous confondez calculs par ordinateur et mesures expérimentales physiques, c’est très grave.

    L’ironie dans l’histoire, c’est que le soi-disant amincissement de la banquise « observé » par (les modèles de) la NASA depuis 4 ans a correspondu à … un refroidissement global depuis 8 ans.
    Cette année, après les pertes de la calotte groenlandaise en 2006 (souvenez-vous des « canards de la Nasa »), le recul « sans précédent » de la banquise en été 2007, l’effondrement des plateformes glaciaires en Antarctique en 2008, nos brillants climatologues d’état n’ont rien trouvé de mieux, pour faire tourner la machine médiatique à catastrophe, que de se tirer une balle dans le pied ! Mais bon, on n’en est plus à une aberration logique validée cachère par les médias près.

    Au passage, les vraies mesures d’épaisseur qui existent réellement à grande échelle pour la banquise arctique, elles ont été faites par l’institut Alfred Wegener, avec l’EM-Bird, de la bonne vraie instrumentation allemande & suisse. Leur conclusion (provisoire): la banquise est « plus épaisse que prévue ».
    Game over.

    1. Tu ne sais toujours pas de quoi tu parles, mais cela ne t’empêche pas de causer. Les satellites savent estimer l’épaisseur de la glace, car la glace ‘ancienne’ (et donc épaisse) a une autre signature en micro-ondes que la glace récente (et mince).

    2. Et toi mon petit Koen, tout ce que tu as, c’est une affirmation vague, illogique (on sait distinguer la glace ancienne de la glace jeune donc on sait « estimer » (sic) l’épaisseur de la glace, dixit super Koen, ouh, hou !) sans la moindre trace d’argument et encore moins de preuve. Pour ne pas changer.

  4. Pour être plus précis, l’expédition a montré une forte diminution de l’épaisseur dans la zone centrale de l’arctique et des épaisseurs plus importantes que prévu au niveau des glaces pluri-annuelles près des côtes nord-canadiennes.

    Ceci n’empêche pas que l’étendue de l’artique est plus faible que l’année passée à la même période. Vu que nous sommes dans une période de fonte importante, cela pourrait signifier que l’étendue en fin d’été pourrait être plus basse que l’année dernière – qui était la deuxième plus basse de l’ère satellitaire.

    De plus, certaines glaces pluriannuelles au nord du Groenland sont en train de se fissurer…
    http://arctic.atmos.uiuc.edu/cryosphere/NEWIMAGES/arctic.seaice.color.000.png
    et ça, je ne l’avais jamais vu auparavant…

    1. « Pour être plus précis, l’expédition a montré une forte diminution de l’épaisseur dans la zone centrale de l’arctique et des épaisseurs plus importantes que prévu au niveau des glaces pluri-annuelles près des côtes nord-canadiennes. »
      —————-
      Bah non, c’est faux, il n’est nulle question de « forte diminution » et encore moins de comparaison à des « épaisseurs prévues » (prévues par qui et par quoi d’ailleurs ???).

      Tout ce que les chercheurs ont dit, c’est que la banquise en 2009 est, plus épaisse que les années précédentes dans les mêmes régions mesurées (« the ice was somewhat thicker than during the last years in the same regions, which leads to the conclusion that Arctic ice cover recovers temporarily » http://www.awi.de/en/news/press_releases/detail/item/ende_pam_arcmip/?cHash=ff957775e4 ). Ils n’ont rien dit de ce que tu prétends qu’ils ont dit. Tu es si désespéré d’avoir tort au point de devoir mentir à chaque fois ?

      1. Author

        Donc désormais la science se fait avec des communiqués de presse. Le papier de la Nasa évoqué dans ces colonnes est passé par le filtre d’une des meilleurs revues dans ce domaine. MiniTAX, vous êtes décidément un drôle de scientifique. Les expéditions comme celles-ci, ça sert à calibrer les instruments par satellite qui seuls peuvent donner une vision globale des choses. Il ne vous vient pas à l’idée que la glace flotte et se déplace sous l’influence des courants et des vents? On ne parle pas ici de glaces continentales! Que l’épaisseur soit plus élevée en un point, ou sur un transect entre deux campagnes de mesures peut tout autant signifier que la glace s’est déplacée.

      2. « Les expéditions comme celles-ci, ça sert à calibrer les instruments par satellite qui seuls peuvent donner une vision globale des choses. »
        ————————————————
        Désolé, mais ça ne calibre rien du tout puisque, si tant est que ça ait été fait, on aurait calibré un modèle de l’Arctique entier (de la Nasa) sur des données partielles et localisées (de l’Institut Wegener). Et de toute façon, les données d’Icesat n’ont en aucun cas la résolution nécessaire pour reconstituer l’épaisseur de la banquise, faut arrêter de faire prendre aux gens les vessies pour des lanternes.

        C’est comme si vous montez sur un avion marqué : « cet appareil a été conçu à partir d’un modèle global validé dont les équations sur l’empenage ont été validées en soufflerie. Ne vous inquiétez pas pour sa capacité à voler, le modèle global a été peer reviewed dans le plus grand magazine spécialisé d’aéronautique ». C’est ce que font les climatologues mais ce n’est pas une raison pour prétendre que c’est de la science.

      3. Oui, je suis un gros menteur qui a la mauvaise idée d’aller chercher l’information à sa source. Puisque je suppose que vous n’avez pas accès aux revues payantes, j’imagine que cet extrait devrait vous suffire

        « The joint sea ice team of the Alfred Wegener Institute for Polar and Marine Research in the Helmholtz Association and the University of Alberta are the only researchers worldwide who have carried out Arctic ice thickness measurements recently. Their results show a strong decrease of ice thickness in the central Arctic which was sporadically surveyed from RV Polarstern. However, nothing is known about changes in other regions. »

        J’ai trouvé ça (quelle idée me direz-vous) sur le site de l’institut Wegener
        http://www.awi.de/en/news/press_releases/detail/item/pam_arcmip/?cHash=17cb2bdafa
        ce qu’ils ont observé est donc une légère augmentation locale faisant suite à une diminution importante des années précédentes. Si vous aimez tant le Wegener, vous serez heureux d’apprendre qu’ils prévoient avec une probabilité d’environ 30% que le record de 2007 du minimum pourrait être battu…

      4. Le communiqué que tu cites date du 26 mars 2009, donc AVANT la campagne de mesure de 2009 qui avait commencé en avril et qui avait justement montré que la glace en 2009 est plus épaisse que les années précédentes. Le lien est là, c’est public, ça n’a aucun rapport avec une revue payante : http://www.awi.de/en/news/press_releases/detail/item/pam_arcmip/?cHash=17cb2bdafa
        Si tu n’avais pas montré ce lien pour pouvoir continuer de mentir en faisant une citation hors contexte, c’est que tu sais que tu mens.

  5. MjniTAX : plus que pas grand chose, ce n’est toujours pas énorme. Comme le dit le communiqué, l’épaisseur est plus grande que les quelques années précédentes, qui elles-mêmes montraient une rapide diminution par rapport aux années 90. Voici un petit rapport sur les mesures précédentes par l’EM-bird, prises par le polarstern par le même groupe
    http://epic.awi.de/Publications/Haa2004d.pdf
    c’est entre autres à ces résultats qu’il est fait référence dans la revue de presse. Leurs autres travaux plus récents sont publiés dans des revues à comité de lecture payantes, auxquelles vous n’avez probablement pas accès comme je le mentionnais. Vous y’en a comprendre ?

  6. D’aprés vos cmmentaire je suis convaincu que vous etes des scientifiques donc jai une question à vous poser merci davance de mavoir répondu :je veux savoir comment peut on mesurer l’evolution de la banquise arctique?C’est à dire les appareils qui permettent de mesurer son évolution merci encore une fois

    1. Un avis d’un non-scientifique.
      On fait des mesures par satellite. On balance des micro-ondes de la satellite vers la ‘terre’ et on regarde l’écho. Cet écho nous apprend deux choses:
      1. L’intensité du signal indique la quantité de glace: est-ce que la zone couverte contient 0, 30%, 50% ou 100% de glace. Cela donne une indication relative de l’étendue de la glace. En corrigeant pour les trous (une étendue à 30% de glace compte pour moins qu’une étendue à 60% et ainsi de suite), on arrive à estimer la surface de la glace.
      2. Le rapport entre les intensités à différentes fréquences donne une indication de l’épaisseur de la glace. Typiquement on distingue la glace (mince) du premier hiver, de la glace (épaisse) qui a survécu à des hivers successifs. A partir de là, on arrive à estimer le volume de la glace.

      Alternativement, on fait des excursions polaires (par bateau, sonde ou sous-marin) qui donne des mesures très exactes, mais pour un nombre de points limités. C’est en croisant les deux types de mesures que l’on obtient les estimations publiées sur Internet, ou dans des les revues scientifiques.

  7. Bonjour Monik,

    l’évolution de l’étendue de la banquise arctique est suivie par satellites. Il y a différents satellites et les données obtenues par ceux-ci peuvent être traitées de différentes manières – en d’autres termes il existe différents indicateurs. Je fais personnellement surtout confiance aux mesures et analyses du National Snow and Ice Data Center (NSIDC) aux Etats-Unis :
    http://nsidc.org/arcticseaicenews/
    Les japonais aussi ont un satellite, mais lancé plus récemment (donc pas moyen de comparer l’étendu actuelle à celle d’il y a 20 ans, par exemple)
    http://www.ijis.iarc.uaf.edu/en/home/seaice_extent.htm
    Finalement, à l’Université de l’Ilinois (Urbana-Champaign) il stiennent une page internet regroupant plusieurs indicateurs intéressants et de jolies images
    http://arctic.atmos.uiuc.edu/cryosphere/

    Tu pourras y voir que nous sommes pour le moment dans le négatif partout : l’étendue de l’arctique et (plus rare) celle de l’antarctique sont en-dessous des moyennes du 20ème siècle.

  8. A sujet des mesures par micro-ondes : une récente recherche semble indiquer que les mesures sont faussées par une lecture identique de la glace ancienne et de la glace « pourrie »… Donc la situation serait pire qu’on ne le pensait.

    Voir http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2921, en français et anglais ; présentation de Barber, un ancien sceptique, ici http://www.innovationcanada.ca/fr/articles/walking-on-thin-ice (Barber est un ancien sceptique, alors que l’insulteur minitax est décidément une vraie xxxx septique).

  9. je ne suis pas chercheur mais curieux.
    1) Connait-on, actuellement le volume approximatif moyen, cela va de, des glaces artiques.
    2) Et connait-on, toujours approximativement, le volume des glaces « continentales permanentes » et neige associée actuellement.
    Cette 2ème donnée permettant de calculer la montée moyenne des eaux si elles fondent toutes, et d’estimer la superficie des terres inondables de fait.
    A mon avis, ce n’est pas la « CATA »
    Avec leur superficie de 360 700 000 km² et leur volume de 1 400 millions de km3, ça devrait faire comme on dit chez nous.
    M’adressant aux spécialistes, merci de remettre l’église au milieu du village pour fermer le bec aux écologistes d’Opérette, Nicolas et consorts…

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