Vive les pastèques

© Denis Delbecq
© Denis Delbecq

Le hasard m’a conduit dans les colonnes du Figaro.fr, sur le blog d’un éditorialiste, Ivan Rioufol. Qui s’est tellement intéressé aux mouvement des Verts ces dernières années qu’il n’a pas vu qui sont leurs militants: verts à l’extérieur et rouge à l’intérieur. Et fiers de l’être.

Ce billet sur le site du Figaro est un vrai cours de sociologie politique. On aurait presque l’impression que Rioufol est allé au zoo ce week-end. Rendez-vous compte, l’éditorialiste vient de découvrir un nouvel animal politique, Ecologicus militantus.

Il tombe de sa chaise, Ivan Rioufol. Il n’y a pas, chez les écologistes, que des doux rêveurs qui se promènent à vélo, protègent les araignées et nettoient les cours d’eau le week-end. Chez Ecologicus militantus, on trouve aussi des altermondialistes et des partisans de la décroissance. Incroyable! Et tout ce petit monde formerait un «creuset [où] se retrouvent les ayatollahs verts et leurs fatwas à venir». Bref, Ecologicus militantus adore se constituer en un mouvement «d’inspiration totalitaire»

Bien évidemment, Rioufol met en cause la diffusion du «film apocalyptique» d’Arthus-Bertrand, à la veille du scrutin. C’est faire trop d’honneur à cet opus aux images magnifique qui a laissé beaucoup de spectateurs sur leur faim, moi le premier. Je l’avais d’ailleurs dit à YAB après avoir assisté à une projection au début de l’année: «tes images sont tellement belles qu’on se croirait dans un autre monde.» De même, je suis très gêné de tout le merchandising qui accompagne la sortie du film dans la galaxie des marques de Pinault.

Mais plutôt que de laisser entendre, comme beaucoup de mauvais perdants de la soirée électorale, que la date de sortie de Home a été choisie par France 2 pour peser sur le cours des élections, Rioufol devrait plutôt se tourner vers Bruxelles, ou même vers l’Elysée. Vous vous rendez-compte… L’UE a choisi de faire voter le lendemain de la diffusion du film —prévue de longue date— et la présidence française n’a rien fait?

Pour finir, Rioufol y va de son petit conseil au petit Nicolas. Espérant qu’il «ne se laissera pas abuser par ce mouvement qui, sous prétexte d’écologie, combat la société libérale et sa confiance mise en l’homme». Je vous rassure, Ivan Rioufol, il n’y a pas de risque. Si le lider maximo verde a filé mardi visiter l’Institut national de l’énergie solaire et proclamer la France leader des énergies vertes, il est surtout un Président qui, comme ses prédécesseurs, se contrefiche de l’état de notre planète. Le petit Nicolas est d’abord un VRP multicartes, qui bosse à la fois pour l’industrie nucléaire, les constructeurs automobiles et déverseurs de bitume et les multinationales avides de biens publics. Le reste n’est que poudre aux yeux (ou greenwashing) si vous préférez.

4 commentaires

  1. Je traine justement sur l’article de ce blog depuis hier. J’ai halluciné sur les commentaires : tant de haine au mètre carré m’a laissé sans voix. Faut dire que j’ai pas trop l’habitude de trainer sur les blogs du Figaro… Pour résumer la pensée qui y domine : c’est pas de notre faute (le réchauffement), c’est de la faute à tous ces sales pauvres qui se reproduisent comme des lapins, faudrait les euthanasier (avec les vieux qui pullulent également). Les ayatollahs verts passent pour de gentilles danseuses à côté. Froid dans le dos je vous dit.

  2. <<- Tout ce que je leur demande, dit-il, c’est un décret interdisant la chasse à l’éléphant. Je me rendrais alors tout de suite. Ils pourront me mettre en taule. Je sais qu’il n’existe pas de tribunal français qui me condamnerait.
    <>

    Romain Gary – les Racines du Ciel

  3. Argh s****** de ***** de ******* de code html de ********

    bon on recommence

    -« Tout ce que je leur demande, dit-il, c’est un décret interdisant la chasse à l’éléphant. Je me rendrais alors tout de suite. Ils pourront me mettre en taule. Je sais qu’il n’existe pas de tribunal français qui me condamnerait.
    – J’étais indigné. Oui, j’étais vraiment scandalisé, outré, pris d’une exaspération prodigieuse, d’une terrible envie de lui casser la gueule, de le faire passer à tabac, rien que pour lui rappeler de quel bois on se chauffait. L’espace d’une seconde, je dus même penser à la baignoire de la Gestapo, aux fours crématoires, aux dernières explosions nucléaires, et à tous les autres engins radicaux et définitifs, pour reprendre pied et ne pas me laisser décontenancer. Car il nous faisait confiance, par-dessus le marché. Il croyait qu’il suffirait d’attirer notre attention sur le sort des derniers grands éléphants pour que nous prenions immédiatement les mesures nécessaires pour garantir leur immortalité. Ce qu’il y avait de plus révoltant, c’est qu’il paraissait tranquillement convaincu que nous y pouvions quelques chose, que nous tenions notre destinée et celle des éléphants entre nos propres mains, que la protection de la nature était une tâche pour les mains humaines, qu’il n’y a pas un temps pour durer et un temps pour finir, que nous pouvions encore nous en tirer. C’était clairement un salaud, une brute arriérée et rationaliste, un de ces éternels cocus qui ne se rendent compte de rien, même quand ils assistent à la cérémonie. Vous excuserez ce langage, mon Père, mais s’il y a une chose qui me met hors de moi, ce sont ces petits malins qui croient que la condition humaine, c’est une simple question d’organisation. Des maniaques, des vicieux, qui ne doutent de rien, et font toujours miroiter des solutions et des mesures à prendre devant vous, et vous empêchent d’avoir la paix. »

    Romain Gary – les Racines du Ciel

  4. J’avais déjà eu l’occasion de lire ce pamphlet de Mr Roufiol.

    J’ai moi aussi été impréssioné, comme Nimch, par la violence des propos.

    Le Figaro a un drôle de lectorat et on retrouve ces relents nauséabonds du genre de « Cohen-Bendit »…

    MH

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