Depuis quelque mois, le Bisphenol A (BPA), une substance qui entre notamment dans la fabrication des plastiques en polycarbonate, défraie la chronique. Le Canada l’a interdit dans les biberons, tandis que de nombreux industriels ont, sous la pression du public, annoncé l’arrêt de la commercialisation aux Etats-Unis des biberons qui en contiennent. Le Bisphenol A est reconnu comme perturbateur endocrinien, susceptible de créer des troubles de la reproduction, et possiblement des cancers (sein, prostate). On le retrouve dans les objet en polycarbonate, mais aussi dans les films plastiques qui protègent de la corrosion l’intérieur des boites de conserve et les canettes de boisson.
Jusqu’à présent, les industriels du plastique ont contesté le risque lié au transfert du BPA dans les liquides ou les aliments. Et on pensait que cette mobilité était faible aux températures ambiantes. Mais une étude américaine montre que l’usage quotidien d’une gourde en polycarbonate fait grimper de 69% la teneur en BPA des urines en seulement une semaine. Des travaux conduits notamment à l’Université de Harvad, qui ont été publiés mi-mai dans la revue Environmental Health Perspectives.
Le verdict est sans appel. 77 volontaires, des étudiants américains payés 25 dollars, ont d’abord subi une période de «lavement» d’une semaine, pendant laquelle ils devaient éviter de boire un liquide susceptible d’avoir été en contact avec du polycarbonate, par exemple celui des bonbonnes de distributeurs d’eau. Puis, on leur a demandé de ne boire pendant une semaine que des liquides froids stockés dans une gourde en polycarbonate. Une semaine plus tard, leurs urines contenaient deux-tiers de BPA de plus. La substance n’a donc pas besoin d’être chauffée pour diffuser dans le liquide avec lequel elle est en contact. On la trouve principalement dans les bouteilles et récipients plastiques identifiés par le chiffre «7» dans le code de recyclage. Dans les canettes et boites de conserve, rien ne permet d’identifier sa présence.
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