L’Atlantique tropical, un océan sous influences

© Denis Delbecq
© Denis Delbecq

Les modélisateurs de climat ont du pain sur la planche. Car les travaux publiés dans Science vendredi sur l’évolution de la température de le nord de l’Atlantique tropical sont décapants. Alors que depuis 1980, l’eau de cette région s’est réchauffée en moyenne de 0,25°C tous les dix ans, les chercheurs de l’Administration américaine de l’océan et de l’espace (NOAA), écartent le réchauffement climatique pour près de 70% du phénomène.

Pour expliquer les relevés de température de la partie tropicale nord de l’océan Atlantique, les scientifiques invoquaient plusieurs phénomènes qui sont probablement mêlés. Le réchauffement climatique, mais aussi les cycles de variations de températures dans l’hémisphère nord, des changements dans la circulation des courants et aussi dans la couverture nuageuse. Mais les travaux publiés vendredi explorent une nouvelle voie qui devra bien évidemment être confirmée.

Selon ces résultats, obtenus à partir des données de vingt-six ans d’observation par satellite introduites dans un modèle, c’est la diminution de la quantité de poussières dans le ciel qui expliquerait le gros du réchauffement de l’eau. Poussières qui ont tendance à réfléchir de l’énergie solaire vers l’espace. Privé de son filtre, l’océan recevrait plus de rayonnement et se réchaufferait de manière importante.

Au dessus de l’Atlantique, une bonne partie provient de poussières soulevées dans les déserts d’Afrique du nord, qui retombent sur l’océan à des milliers de kilomètres de là. Les chercheurs ont aussi tenu compte des retombées de grandes éruptions volcaniques, comme celle du Pinatubo. Verdict des chercheurs, 69% de la hausse de la température dans l’Atlantique tropical nord s’expliquerait par un ciel plus pur. Au passage, ces travaux expliqueraient pourquoi le nord de l’Atlantique tropical se réchauffe plus que d’autres bassins océaniques de la planète.

Pour autant, les chercheurs ne dédouanent pas complètement les changements climatiques en cours. D’abord parce que la modification des régimes de précipitations sur l’Afrique du nord est directement responsable des variations dans le tonnage de poussières expédiées sur l’Atlantique. De plus, soulignent les auteurs, plusieurs études prévoient qu’un doublement du taux de gaz carbonique réduirait de 40% à 60% la teneur atmosphérique en poussières dans l’Atlantique, apportant trois à quatre dixièmes de degrés à la température de l’Atlantique tropical nord.

Un commentaire

  1. Si je comprend, on sait qu’on ne sait rien ! Il faut vraiment que les scientifiques valident l’action globale de l’homme sur la planète, et pas uniquement sur le climat. De toutes façons le respect de la Pachamama devrait faire partie de l’éducation .

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.