«Ce sont les pauvres gens qui n’ont pas le bonheur de prendre le vélo»

«Ceux qui peuvent, le font. Ceux qui ne peuvent pas prennent leur voiture.» C’est le slogan d’un joli sujet vidéo qui m’a été adressé par Nicolas Lambert, un lecteur de l’Ariège. Il en avait assez des reportages des TV sur les cyclistes, «des fous qui grillent les feux rouges, risquent leur vie.» Alors il a décidé de montrer en filmant son trajet du matin que ce sont «les pauvres gens qui n’ont pas la chance et le bonheur de prendre le vélo». Il a installé son appareil photo sur son vélo couché, et a pris neuf cents images pour construire cette séquence de deux minutes. Un petit moment de bonheur pour le blogueur parisien que je suis.


Ride To Work from Nicolas Lambert on Vimeo.

16 commentaires

  1. Je suis content de voir ça ( un vélo couché ) , car je suis attristé depuis longtemps par l’emprise du cyclisme professionnel qui empêche toute évolution de cette locomotion aux noms de principes sportifs désuets et de toute la manne financiaro-économique qui s’y rapporte… Seul le VTT a permis une légère évolution de la bicyclette et il est vraiment temps de passer à autres choses. Sacré combat !

  2. Superbe! J’imagine la même avec la pluie verglaçante, ça doit pas être marrant tous les jours…

  3. Il n’y a pas de mauvais temps juste du mauvais équipement ! (proverbe cycliste)

  4. C’est presque ça Tilleul, moi qui fais 18km par jour à vélo, je le pense vraiment. A chaque fois qu’il pleut et que mes collègues me disent « eh ben, t’es courageux », je leur réponds « suffit d’être bien équipé ».

    Le vent est bien pire que la pluie.

  5. L’auteur de la vidéo est de l’Ariège, sans doute connait-il le tunnel du Val d’Aran creusé par les républicains prisonniers du fasciste Franco, et ou pas mal y ont laissés leur peau …
    Mon grand-père à son retour d’un séjour de 4 ans pesait moins de 35 kg …
    Lui aussi n’a roulé toute sa vie qu’en vélo, pas par choix ou snobisme parisien mais parcequ’il était pauvre.
    Les pauvres ne sont pas ceux qui roulent en voiture, les pauvres sont simplement ceux qui n’ont pas le choix.

  6. Bonjour Antoine,

    Je me permets de vous répondre car je suis l’auteur de la vidéo dont vous parlez. Votre réaction tout à fait légitime montre bien l’ambigüité du titre de l’article qui peut prêter à confusion, aussi je vais préciser ma pensée.

    Bien évidement, les personnes qui n’ont pas les moyens d’acheter une voiture roulent parfois en vélo par obligation. C’est d’ailleurs la vision de la plupart des automobilistes qui regardent avec dédain et parfois même de la pitié les cyclistes qu’ils croisent sur les routes. Les remarques classiques qui peuvent alors fuser sont : « T’a qu’a passer ton permis » ou bien « si tu avais les moyens tu te trainerai pas à vélo ».

    C’est précisément ce point de vue que j’ai voulu inverser. Et bien non, les cyclistes (ou plutôt « vélotaffeur », cf http://www.velotaf.com ) ne sont pas tous cyclistes « à défaut d’avoir une voiture » ou « parce qu’ils n’ont pas les moyens d’avoir une voiture ». Il y a de nombreux avantages à utiliser son vélo en terme de prix, de santé, de ponctualité, de détente, de dangerosité pour autrui. Cela peut-être un choix parfaitement justifié et non un « snobisme parisien ». Le coût exorbitant d’une voiture, de son entretien, de son carburant, de son assurance d’un part, et le stress généré par les bouchons, les accidents, les PV, les nuisances sonores et la pollutions sont autant d’argument objectifs en faveur du vélo comme mode de transport pour les distances courtes et moyennes.

    Alors, et toujours pour inverser la vision classique des automobilistes, je dis la chose suivante : aujourd’hui hélas un certain nombre de personnes n’ont pas le choix, elles sont obligées de prendre leurs voitures tout les jours pour s’entasser dans les bouchons car leurs trajets domicile-travail est trop long mettant ainsi une trop grande partie de leur budget dans cette auto au détriment d’autres choses plus importantes. Voilà ce que j’appelle des « pauvres gens » au sens non économique du terme.

    Pour ma part, l’argument qui m’a convaincu est le passage du pic pétrolier ou « peak oil » qui va radicalement changer nos mode de vie durant les 10 prochaines années. Et croyez moi, lorsqu’en 2012 le prix du carburant et de l’énergie en général aura explosé, vous ne trouverez plus que le choix du vélo comme mode de déplacement est un « snobisme parisien » mais plutôt un choix énergétiquement efficace et intelligent.

    Bonne journée,

    Nicolas Lambert

  7. Quand j’étais au lycée, nous avions fait un voyage au pays bas. Le rêve : un pays tout plat avec des pistes cyclables partout. On prenait le vélo comme les gamins des familles qui nous hébergeaient.
    Alors que chez moi, le vélo pour aller au lycée cela signifiait des cotes qui vous mettaient en nage (cool de transpirer comme un bœuf en cours pendant 3o mins) et aucune piste cyclable sécurisée. Total, hormis le samedi matin quand je n’était pas trop pressé, ben je prenais le bus comme la majorité des élèves domiciliés sur un autre commune que celle de mon établissement.

    Je travaille maintenant dans les Alpes Maritimes, sur Sophia Antipolis. C’est gavé de voiture. J’ai étudié la possibilité d’y aller en vélo (c’est a environ 20 km de chez moi donc sur du plat c’est vraiment rapide).

    Mais avec les dénivelés sur Sophia, cela signifie dégouliner au bureau, inacceptable dans un cadre professionnel. Et pourtant je viens au boulot en jean et t-shirt.
    Je n’imagine même pas les gens obligés de venir en tenue de ville ou pire en tailleur pour les femmes et en costard cravate pour les hommes.

    Je roule le plus souvent en moto, donc les intempéries je connais et j’ai l’équipement adapté.
    On ne rit pas. Primo il pleut plus (en quantité) à Nice qu’à Paris avec bien plus de jours d’ensoleillement, donc imaginez ce que donne les jour de pluie ici. Secundo le temps de chien j’y ai gouté pendant les 30 ans vécus en Ile de France depuis ma naissance :-).

    Et bien malgré l’équipement, rouler en moto sous la pluie n’est pas une partie de plaisir. Alors j’ai du mal à croire que pédaler sous la pluie et mariner dans son jus avec le bon équipement soit là aussi du pur bonheur. Donc je ne suis pas certain qu’il suffise « d’être bien équipé ».

    Mais bon, le problème vient du fait que le parc a été initié il y a 30 ans, et que ce qui comptait c’était le cadre et non de favoriser les déplacements doux et l’usage des transports en commun par les dizaines de milliers de salariés venant quotidiennement.

    1. J’ai bossé 6 ans sur Sophia, et je compatis, le vélo là-bas, c’est faisable si t’habites à Garbejaire,…mais faut vraiment avoir envie d’habiter là.

      Depuis je suis à Nantes, et c’est l’inverse d’Antibes, 300 jours de pluie par an. Je fais mes 18 km quotidiens à vélo, et suffit d’être bien équipé.

      Pour moi, à Nantes, le plus gros problème n’est pas la pluie, mais le vent, car celui-là, il t’empêche d’avancer et te déséquilibre quand il est fort. Et à Nantes, le vent, c’est assez souvent quand même.

      1. Tu habites sous la douche?
        Je suis vers Nantes aussi, mais je parlerai plus volontiers d’un déficit de pluviométrie (hormis ces derniers jours).
        Mais je suis d’accord pour le vent. Et tu n’as même pas parlé des voitures qui ne respectent rien, surtout pas un cycliste. pour moi, il est là le vrai danger.

    2. Bonjour,

      Je suis l’auteur de la vidéo et avec mon assistance électrique j’arrive sans être en sueur malgré de TRES FORTES côtes de sur mon trajet. Donc je pense qu’avec le bon équipement, on y arrive avec le sourire. Maintenant faut être prêt à y mettre le prix. Je considère que j’ai investit dans un véhicule au même titre qu’un voiture même si ses possibilités sont différentes.

      Coté pluie en Ariège on est pas mal gatés aussi :-D. Le tricycle me sécurise et je n’ai pas peur des chaussées glissantes sous la pluie.

      Je pense toujours que l’équipement y fait pour beaucoup. Beaucoup de personnes à qui j’ai fait essayer mon trike on été conquis instantanément (alors qu’ils trouvaient ça débile 2 minutes avant).

      1. Je sais, la réponse est bien tardive au regard de la date d’origine de mon premier post 🙂
        Mais cela m’a permis de mûrir ma réflexion. Effectivement, le vélo électrique est peut-être la solution. Le prix est certes élevé au regard d’un vélo classique mais cela ne me dérange pas outre mesure puisqu’il sera compensé par les économies de carburant.

        Reste à trouver un vélo électrique fiable et performant avec des batteries qui vivent longtemps et un démarrage progressif (et non du tout ou rien). J’ai commencé à me documenter sur le sujet mais je n’ai pas encore trouvé mon bonheur…

      2. Avant de franchir le pas et d’acheter un vélo électrique après ma petite étude de marché, j’ai testé le vélo depuis chez moi jusqu’à Sophia (Carrefour Saint Philippe pour ceux qui connaissent). C’était un dimanche, et malgré le faible nombre de voiture, je me suis fait tailler pas mal de shorts sur Biot. En plus, les pentes sont impressionnantes quand on les descend en vélo alors qu’en moto ça ne me fait rien. La largeur des pneus je suppose…

        Bref, je me suis fait peur, je préfère en rester là. Le jours où j’ai un trajet domicile – travail assez plat et sécurisé, je me convertis. Mais pour le moment, c’est niet.

      3. Avec tout le respect que je dois à Pierre Laffitte, Sophia Antipolis ayant été à l’origine spécifiquement conçue autour du principe à la mode de l’époque « la ville doit être adapté à la voiture », je doute que ce coin puisse survivre longtemps au XXIe siècle…

      4. vpo,

        «  » » »En plus, les pentes sont impressionnantes quand on les descend en vélo alors qu’en moto ça ne me fait rien. La largeur des pneus je suppose… » » » »

        On appelle ça la trouille, rappelez vous vos débuts à moto…. Juste comme ça, les coureurs du tour de France arrivent à semer les motos dans certaines descentes et pourtant les pilotes ne sont pas des manches.

  8. Ca ressemble à ça un site mort ? Même son auteur le déserte ….

    Beau sabordage mon cher Denis.

    1. Author

      Mort? Non. Une pause salutaire pour moi, qui a aussi le mérite de calmer les esprits qui s’échauffent un peu vite.

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