Pourquoi ne pas provoquer une hausse de l’essence?

Et si c’était le moment? Alors que le baril a plongé sous les quarante dollars, et que l’essence tutoie à nouveau la barrière d’un euro le litre, il serait peut-être bon de revoir la politique fiscale des carburants. Aux Etats-Unis, plusieurs medias se sont récemment penchés sur la question. Le Boston Globe note par exemple que la consommation de carburants en Europe a baissé de 22% entre 1992 et 2007, grâce à la hausse des taxes sur le carburant, que le quotidien américain évalue à plus de 40% sur cette période.

Évidemment que la question se pose plus aux Etats-Unis où les carburants ne connaissent qu’une très faible taxation. Ce qui rend les prix d’autant plus sensibles aux fluctuations du cours du brut, quand notre TIPP hexagonale, fixe, amortit les chocs.

Mais si la question se pose aux Etats-Unis, elle se pose peut-être aussi chez nous. On pourrait profiter de cette bulle d’air sur les cours du pétrole pour proposer un calendrier de hausse de la TIPP. En y allant doucement pour ne pas trop fragiliser l’économie maltraitée du moment. Et en utilisant le produit de cette taxe pour multiplier les crédits d’impôts ou les baisses de TVA sur les équipements les plus efficaces (frigos A+, ampoules basse consommation).

Je sais qu’on me rétorquera, comme à chaque fois que j’aborde la question, que c’est facile pour un parisien qui prend le métro de proposer une hausse de l’essence. Mais expliquez-moi comment, sans frapper au portefeuille, on parviendra à baisser notre empreinte énergétique? En abolissant l’industrie automobile française?

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15 commentaires

  1. Je partage votre conviction quant au besoin de valoriser les ressources d’énergie fossile qu’il nous reste. Néanmoins, une hausse de la TIPP ne me semble pas être la meilleure des solutions.
    Celle-ci impacterait tous les conducteurs, que ce soit le possesseur d’un véhicule économe, obligé de recourir à la voiture pour aller travailler -ce qui est mon cas: 35 Km de distance, et pas d’alternative au covoiturage que je pratique- que le possesseur de 4×4 effectuant un parcours parallèle à une voie de RER.
    Afin de ne pas perdre l’effet bénéfique au niveau de la consommation de carburant du pétrole cher, un seuil minimum du prix à la pompe (1,2 € me paraît raisonable), ainsi qu’une très lourde pénalisation fiscale, sous forme de droit de voirie annuel des grosses cylindrées, me semblerait plus efficace.
    Une hausse de la TIPP, si elle n’est pas flottante, exposerait les classes modestes à un étranglement économique lors du retour inéluctable des prix du barril.

    Par ailleurs, j’aurais une question: après avoir orchestré la hausse vertigineuse des prix, les pays producteurs et raffineurs n’orchestrent-ils pas cette baisse subite?

    Ce répit vient à point pour contrer le vaste changement d’état d’esprit amorcé, et pourrait aider à sauver les constructeurs automobiles actuels, dont la faillite me semble nécessaire. Leur faillite permettrait en effet la refonte du secteur automobile autour de nouveaux constructeurs, dont la chaine de valeur ne serait pas forcément axée sur la maitrise du moteur thermique. Ce bouleversement logique et nécessaire serait catastrophique pour l’industrie pétrolière. La baisse des cours actuelle me semble comparable à du dumping.

  2. J’ai idée que oui pour cette intuition la baisse est bien orchestrée ! Comme plein de choses, mais chut bientôt on va nous accusez d’être des adeptes de la théorie du complot !

  3. @Simonsays, la baisse n’est pas orchestrée, elle est simplement le fait d’une réduction très rapide de la demande en ce moment, sous l’effet de la crise économique. Il y a un exemple pourtant totalement oublié, alors qu’il date de 10 ans seulement, c’est celui de la crise asiatique de 1997-1998. Elle a été due à des causes identiques à celle actuelle des subprimes, c’est-à-dire l’accumulation de créances sur des débiteurs insolvables par des banques, asiatiques celles-là. Le prix du pétrole a été alors divisé par 3 en un an, provoquant des licenciements massifs dans les compagnies pétrolières et des fusions-acquisitions. Cette crise a été beaucoup moins importante que l’actuelle, car cela ne concernait qu’une proportion assez modeste de l’économie mondiale, et le total des créances douteuses était bien moins important. Elle n’a duré officiellement que deux ans, mais le Japon, 10 ans après, ne s’en est pas totalement remis.
    Cet exemple rend particulièrement scandaleux la crise actuelle, puisque les mécanismes sont identiques. Malgré cet avertissement, rien n’a été fait par la » Communauté Internationale » pour éviter que cela ne se reproduise! Les mécanismes de la crise ont même été perfectionnés par la titritisation des créances douteuses. Cela montre que la « Communauté Financière » devrait être maintenue très serrée par les politiques. On peut toujours rêver!

    En ce qui concerne le prix du pétrole, une augmentation régulière au cours du temps, un peu au-dessus de l’augmentation du coût de la vie, me paraîtrait bien préférable à ce jeu de yoyo pernicieux. Il indiquerait la direction à suivre à tout le monde, ce qui permettrait des anticipations rationnelles, sans que les gens soient pris à la gorge par des augmentations trop rapides, où mis à la rue par des baisses brutales.

  4. Cette idée de taxe me semble très bonne à condition que les fruits de la taxe ne soit pas rediriger dans le pot commun de la ficalité mais ailmente un fond qui finance les TC.

    De plus l’aspect injustice sociale peut paraître effectivement choquant mais je pense que cette taxe doit être complémentaire de la vignette et des taxes sur les émissions et cylindrée. La redistribution peut se faire sous forme de financement TC ou d’aide aux ménages les plus fragiles pour des aides dans le domaine économie d’énergie et efficience.
    De plus, la taxe se paye au litre donc plus la voiture consomme plus on paye, cela pénalise donc les grosses voitures.

    Et puis la solution miracle n’existe pas, il vaut mieux un système imparfait qu’aucun système du tout et en l’occurence quelques petits inconvénients qu’un grand clash quond on sera face à une pénurie de pétrole et les conséquences que cela engendrerait.

  5. C’est une idée de plus en plus récurrente… Bien sûr qu’il y aurait injustice à taxer supplémentairement les carburants, mais je ne vois rien d’équitable en ce monde, et les choses ne vont pas en s’arrangeant ! Jean-Marc Jancovici a très bien démontré l’absurdité de nos systèmes et l’absolue nécessité d’instaurer une taxe importante sur les carburants; je vous recommande son livre : « Le plein s’il vous plaît » paru au Seuil. L’état des lieux est clair.

    Emmanuel Hussenet
    http://blog-de-glace.org/

  6. En Europe les politiques sociales se basent sur l’impot et les politiques publiques à destination des citoyens et pas sur la garantie de prix les plus bas possible au consommateur, donc la question de l’injustice sociale ne s’applique pas forcément.

    Par contre il y a quand même une question éthique à se poser, parce que cette taxe repose sur un argument moral profond qui implique qu’on fasse payer une activité humaine proportionnellement à ces émissions de gaz à effet de serre et non plus à son utilité sociale.

    La taxe sur le carburant c’est un changement philosophique profond qui revient à nier encore plus la part d’humain qu’il y a dans la mise en place d’une politique, puisqu’on va mettre sur le même plan la dépense de carburant pour faire fonctionner une ambulance et le chauffage d’une piscine extérieure en plein hiver… Il y a un débat démocratique qui doit se faire sur le thème de savoir quelles sont les activités que nous jugeons les plus fondamentales et celles qui le sont moins. Une taxe carburant revient à voler les citoyens de ce débat et de cette liberté, pour voir l’essentiel de leurs activités décider par un mécanisme comptable automatisé.

    De plus dans le cas qui nous intéresse il nous faut des mesures efficaces, la taxe (et donc le mécanisme de l’offre et de la demande), on ne sait en prévoir ni l’impact, ni la réussite.

  7. Ah et puis un autre commentaire sur l’intervention de Seb, un des points fondamentaux de l’économie c’est qu’il impossible de dédier une somme d’argent à un usage. Stiglitz l’explique très bien avec cet exemple : vous avez un dictateur qui a assez d’argent pour faire une route vers un village et une route vers un palais et vous lui donner de l’argent en prenant toutes les garanties du monde pour que l’intégralité de cette somme soit nécessairement utilisé pour faire la route vers le village… et bien de fait vous venez quand même de lui permettre d’avoir une ligne budgétaire en moins ce qui lui permettra de dégager assez de ressources pour faire la route du palais…

  8. Tilleul, je suis d’accord avec vous, mais ce débat n’aura jamais lieu, vous le savez bien, ou alors vous attendez avec impatience le 25 décembre (il arrive bientôt on m’a dit) 😉

    Ce sera comme avec tant d’autres choses, le projet de société qu’on nous prépare c’est de faire de la France un grand magasin ouvert 7 jours sur 7.

    Dormez braves gens…

  9. Ah bon ? J’avais plutot l’impression que ça se mettait en place, à l’UE par exemple… Le seul problème que je vois c’est les politiciens nationaux qui se mettent d’accord à Bruxelles sur une certaine vision et qui dès qu’elles retrouvent leur territoire national se mettent à jouer les gagne-petits pour protéger les intérêts de leurs amis industriels… C’est quand même assez navrant de voir que d’un coté on décide à l’UE de favoriser l’intermodalité des transports en commun (billet commun train + taxi, accès des vélos au métro et tram, etc) et l’urbanisme planifié plutot que la voiture individuelle mais de l’autre on cherche à renflouer les constructeurs automobiles nationaux sans aucune contrepartie plutot que de leur commander des bus…

    Ceci dit j’attends beaucoup du concept de « précarité énergétique » qui a été introduit par les députés à l’occasion de la loi d’orientation sur le Grenelle de l’environnement… Je pense que ça a beaucoup plus d’intérêt de distinguer ce qui est essentiel de ce qui relève du luxe que d’essayer sous couvert d’environnement de trouver des moyens fiscaux de subventionner son économie en taxant celle des autres.

  10. @Tilleul, un débat éthique? çà ne ferait peut-être pas de mal, parce que cela serait source d’information et cela mettrait en lumière bien des contradictions. Si vous suivez l’actualité, vous savez sans doute qu’un débat éthique sur le réchauffement climatique est organisé à l’Ecole Pirandello, le 27 Janvier je crois ( voir le site de Sauvons le climat) .
    Mais j’ai bien peur que s’il y avait accord, il s’agirait d’un accord sous contrainte, genre politiquement correct ou pire, imposé par une minorité bruyante à une majorité silencieuse dont on ne saura pas si elle se sent réellement concernée. On est assuré de cette façon de n’arriver jamais à rien, tant les opinions divergent. Il suffit de lire les déclarations contradictoires des spécialistes patentés ou autoproclamés de la chose. Et Il y a des gens dont l’éthique personnelle consiste à voler leurs voisins et quelquefois leurs amis ( cf certains financiers) ou à l’assassiner rituellement ( cf certains intégristes) , à rouler à 150 à l’heure là où la vitesse est limitée à 90 quels que soient les risques pour les autres( les guerriers du bitume), ou à faciliter par leurs actes le retour du nazisme.Il y en a aussi qui choisiront toujours la piscine personnelle pour eux plutôt que l’ambulance pour les autres. Et quelles que soient les conclusions de ce débat, il restera au delà de toute éthique les contraintes des lois de la nature: on ne peut par exemple consommer plus de matières premières qu’il n’y en a, quelle que soit son éthique personnelle, et la transformation de toute forme d’énergie en une autre chaleur exceptée a un rendement inférieur à 100 %.

    L’avantage d’une taxe carbone progressive sur la consommation d’énergie, à la source et modulée selon le CO2 produit est qu’elle s’impose à tous quelle que soit l’éthique personnelle, et qu’elle a un caractère doublement rationnel: elle freine la consommation de ressources maintenant rares, et elle freine les émissions de CO2 dans l’atmosphère. D’autre part, elle est beaucoup plus simple à appliquer qu’une taxe sur les produits de consommation en fonction du carbone utilisé à les produire, qui est pratiquement impossible à calculer a posteriori. Les statistiques sur la consommation d’énergie sont relativement bien faites et disponibles dans tous les Etats, sauf quelques uns qui sont de toutes façons très peu consommateurs. Et pour les « éthiciens », elle a un caractère moral puisqu’elle défavorise les gros consommateurs, qui sont aussi les plus riches. Son application entraînerait une discussion permanente à l’échelle mondiale sur la base d’expertises , peut-être source de concorde et d’harmonie,et non de discours. Pour vous faire plaisir, on peut aussi taxer le nucléaire au titre de la consommation de ressources rares, et bien sûr les énergies renouvelables ne seraient pas taxées!
    Et les sommes collectées peuvent être utilisées à financer les ambulances, si le débat éthique conclut que c’est ce qu’il y a de mieux à faire!

  11. Bonjour

    Bien sûr, une taxe sur le carbone, et pas seulement sur les carburants de voiture, est à mettre en Oeuvre, comme proposé par Jancovici, et soutenu par « Sauvons le Climat ». Cette taxe doit évidemment toucher toutes les émissions de CO2, y compris le gaz que j’utilise pour chauffer ma maison qui a besoin d’améliorer son isolation et le chauffage au fuel, qui est loin de rester marginal.

    Mais il faut prévoir de compenser les difficulté que cela induit pour les ménages modestes. De plus, on peut imaginer consacrer le produit de cette taxe à supprimer les causes d’émissions de CO2: améliorer les isolations des logements et substituer l’électricité aux émetteurs de CO2 dans les véhicules (voitures électriques) et dans l’habitat (interdire les chaudières au fuel et au gaz, leur subsituer l’électricité, de préférence avec pompes à chaleur). Mais il peut paraître moins important, contrairement à ce qui est suggéré dans le post de Denis, de diminuer la consommation d’électricité (frigos, lampes), dans la mesure où notre électricité est faite avec peu d’émissions de CO2.

    En fait, donc, si on met en place cette taxe, utilisons la à bon escient! Evidemment, on devrait faire cela au niveau européen, et on laisserait libre chaque pays de la répartir pour financer les investissement nécessaires à diminuer les émissions. Il faudrait juste que chaque pays montre qu’il a utilisé au mieux cette manne. Il faudrait de plus que l’on puisse taxer les importations en fonction du contenu réel de CO2 de chaque marchandise, pour encourager les exporateurs à améliorer leur input énergétique.

    Cela me semble cependant difficile à faire, il n’est que de voir les embrouillaminis de Varsovie…

    Si je puis me permettre de commenter un peu plus, je suis très sceptique sur les appels à l’éthique (encore Tilleul?) qui sont à la mode. Plus généralement, je trouve assommant le ton moralisateur de beaucoup d’écolos auto-proclamés. Ca me rappelle les jésuites de mes années d’enfance. Je pense que les débats de société devraient être consacrés à trouver des solutions aux problèmes, en faisant abstraction des religions, comme les débats sur la procréation ou la génétique gagneraient à mettre de côté les interdits religieux. Mais je vais me faire traiter de matérialiste…naivement confiant dans le progrès humain.

    Bonne fêtes: je fête toujours la Noel avec mes enfants…et petits enfants. Un peu de tradition ne fait pas de mal et n’empêche pas d’avoir confiance dans le progrès!

  12. « Mais je vais me faire traiter de matérialiste…naivement confiant dans le progrès humain. »

    Ca veut dire que vous vous en remettez à une superstition (le deus ex machina du « progrès humain »), plutot qu’aux faits objectifs… C’est pas du tout matérialiste.

    « Si je puis me permettre de commenter un peu plus, je suis très sceptique sur les appels à l’éthique (encore Tilleul?) qui sont à la mode. »

    Au contraire personne n’en parle… Puisqu’on se rend compte que nous vivons dans un monde fini et que nos ressources le sont également, il faut bien qu’il existe des moyens de juger de ce qui relève de l’essentiel et de ce qui relève de l’accessoire. On est quand même dans des libertés fondamentales comme celle de se déplacer, des débats stratégiques important comme l’indépendance alimentaire… Excusez moi d’être grossier mais la façon dont l’information est organisée tient purement et simplement du foutage de gueule…

    « -Bon alors monsieur Pro, vous en pensez quoi, vous avez 30 secondes
    – Oui!
    -Monsieur Anti ? Une réponse à monsieur Pro ? Je tiens à vous prévenir que les règles du CSA et notre rôle d’observateur objectif nous obligent à respecter le temps de parole de chacun des intervenants alors vous avez 30 secondes également, pas plus pas moins.
    – Non !
    – Voilà qui concluera notre article/émission/débat, rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel éclaircissement de la situation mondiale ».

    Les confrontations pro/anti, c’est bien pour ceux qui veulent vendre du temps de cerveau disponible mais quand on veut faire un peu avancer les choses on se plutot la question : quel monde veut-on construire avec (ou sans) … ?

    En plus la taxe comme remède universelle aux passions tristes, je vois pas dans quelle situation ça marche… Soit vous la faite peu élevée et dans ce cas ça ne change rien (ça pourrait même augmenter la consommation).

    Soit c’est une taxe élevée et dans ce cas il y a des morts, parce que rien n’est prêt à l’heure actuelle. Expliquez moi comment une taxe sur le CO2 va faire pour améliorer l’isolation de votre maison… elle va prendre ses petites papattes pour aller chercher des plaques de cellulose et les appliquer dans votre salon ? Elle va écrire un livre « l’isolation pour les nuls » et former des artisans et des ouvriers ?

    Quant à la question de dire qu’il suffit de mettre en place des mesures d’aides contre la précarité énergétique, je veux bien… mais dans ce cas on met le curseur où ? Est-ce que l’argent récolté par une taxe sur la consommation des français doit servir à faire des projets pour réduire les dégagements de gaz à effet de serre en France ? en UE ? dans le monde ?

     » Et pour les “éthiciens”, elle a un caractère moral puisqu’elle défavorise les gros consommateurs, qui sont aussi les plus riches. »

    Principe de base des politiques fiscales : les taxes sont payés par les acteurs économiques qui sont dans la position la plus faible… La taxe va donc se répercuter sur une cascade d’acteur jusqu’à ce qu’on trouve celui qui est prêt à se serrer encore plus la ceinture… généralement toujours le même… Comme dit le proverbe africain « les lumières des villes sont payées par l’obscurité des campagnes ». De plus, autant un riche en a rien à faire de voir le pétrole augmenter de quelques cents, autant pour un pauvre ça fait des morts… Il y a une part énorme de la population mondiale qui dépend de générateur diesel : et pour eux une petite augmentation ça fait une énorme part de leur revenu pour réfrigérer les vaccins, pomper de l’eau propre ou faire de la lumière… Et je passe sur les couts du carburant qui sont une part énorme des denrées alimentaires… Les riches n’ont pas de problème avec les taxes parce qu’ils sont riches et peuvent se permettre de les payer.

    Les engrais azotés c’est une part significative de la consommation d’énergie primaire mondiale… On augmente encore leur cout ? Alors que beaucoup d’agriculteurs ne peuvent même pas se les payer ?

    Le seul argument pour la mise en place d’une taxe ce serait sa facilité, mais si on commence à vouloir faire attention au coté social ça devient en fait extrèmement compliqué et ça va nécessairement créer des frustrations sur le thême « pourquoi eux et pas moi »…

    Enfin et c’est le point le plus important, avant toute discussion dites moi en combien de temps est-ce que cette taxe va faire son effet, 1 an ? 2 ans ? 5 ans ? 10 ans ? 50 ans ? Et quel va être l’ampleur de cet effet ?

    C’est très vieux cette discussion sur l’impossibiltié totale de faire confiance aux mécanismes du marché pour donner un résultat dans des délais fixés.

    « The long run is a misleading guide to current affairs. In the long run we are all dead. Economists set themselves too easy, too useless a task if in tempestuous seasons they can only tell us that when the storm is past the ocean is flat again.  » Keynes.

    Or le facteur limitant dans la mise en place d’une réduction massive des gaz à effet de serre c’est pas l’argent, c’est pas la technologie mais c’est bel et bien le temps…

    Remarque technique :

    « Mais il peut paraître moins important, contrairement à ce qui est suggéré dans le post de Denis, de diminuer la consommation d’électricité (frigos, lampes), dans la mesure où notre électricité est faite avec peu d’émissions de CO2. »

    IL N’Y A PAS D’INDEPENDANCE ENERGETIQUE AU NIVEAU DU RESEAU ELECTRIQUE EUROPEEN. Répétez dit le maitre…
    Et ceci est d’autant plus vrai qu’il est quasiment acté qu’on va construire un réseau continental européen et nord africain.

    Même si on produisait la totalité des nos besoins énergétique avec des énergies renouvelables (y compris les besoins de pointe), ça ne serait pas une excuse pour ne pas économiser l’électricité… Toute l’électricité des éoliennes françaises qui n’est pas utilisée par la France, c’est de l’électricité propre qui peut être exporté dans les autres pays pour éviter la mise en route des centrales les plus sales chez eux. Je rappelle que le protocole de Kyoto c’est un objectif global pour l’UE de -8% par rapport à 1990… La possibilité pour la France de se contenter d’un 0%, c’est conditionné au fait que les autres pays doivent s’engager à faire un effort plus important… Si la France plombe les autres pays en jouant les égoïstes plutot que de choisir la coopération, elle se plombe tout autant elle même… L’exemple récent de la Pologne montre que si on laisse un pays pauvre devant le fait accompli en disant : tu te débrouilles tout seul pour faire ta réduction de CO2, t’auras qu’à dire à ta population de manger des patates et de s’éclairer à la bougie… et ben ils répondent « non je veux pas ». Et à moins d’envahir le pays façon guerre de l’opium, je vois pas trop comment on peut faire pour les convaincre du contraire…

  13. Pauvre Tilleul!

    avec sa loghorrée, il s’étonne qu’on n’arrive qu’à extraire 2-3 mots de ses posts! Donc il n’a pas l’exclusivité des « valeurs » ou de l’éthique, c’est vrai, il y a Sarko qui entend renouveler la laicité…

    Donc je suis désolé, je n’ai absolument pas le temps de lire et d’argumenter sur tout avec Tilleul.

    J’imagine qu’il est normal d’interconnecter des réseaux, mais je ne vois pas comment cela peut empêcher de faire des choix énergétiques intelligents et écologiques, comme je maintiens que la France a faits en son temps.

    Quant aux rêves de se connecter à l’Afrique du Nord, j’ai l’impression qu’ils ne peuvent se justifier que parce qu’il est moins cher de produire de l’électricité sur le lieu de production du gaz et de le transporter avec des lignes HTDC que de faire de très longs ogazoducs. On va parer cela de quelques projets solaires en disnat que c’est hybride pour faire passer cela auprès des gogos écolos. C’est le dernier fantasme germanique, TREC je crois…

    Je vous souhaite une bonne année, et ne passez pas trop de temps sur le web!

  14. Connecter l’Afrique du Nord avec l’UE est tellement un rêve que c’est déjà le cas depuis très longtemps puisqu’il existe des interconnections entre le Maroc et l’Espagne… On aura bientôt Italie/Tunisie, Grêce/Turquie et Algérie/Espagne. Faut se renseigner de temps en temps ça fait pas de mal…

    PS: « Donc je suis désolé, je n’ai absolument pas le temps de lire et d’argumenter sur tout avec Tilleul. »

    C’est comme ça qu’on reconnait les utilisateurs de transport en commun de ceux qui doivent garder les yeux sur la route…

  15. Tilleul, le principe de la taxe carbone telle que préconisée par le groupe Hulot c’est :
    – uniquement en France voire dans les pays Occidentaux, ça exclut donc l’Afrique
    – une taxe qui commence tout doucement, sans douleur
    – une taxe qui augmente avec le temps
    – une enveloppe qu’on reverse à la population et aux entreprises et/ou qu’on utilise pour développer les infrastructures publiques.

    Je vois pas où est le mal.

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