Puisque c’est comme ça, il n’y a qu’à fermer les réseaux sentinelles sur les épidémies… Google vient de publier, par le biais de sa fondation Google.org, Google Flu Trends (GFT), un outil de prévision des outils de la grippe. Contrairement aux réseaux épidémiologiques, qui s’appuient sur les déclarations de médecins, GFT analyse les questions posées sur le moteur Google par les internautes.
L’idée, décrite dans un papier à paraître dans Nature dont une préversion est en ligne, c’est que lorsqu’il y a une éclipse, les internautes se ruent sur l’internet en quête d’informations sur le phénomène. De la même manière, quand la grippe approche, les internautes se rendent sur Google en posant des questions comme « grippe », « courbatures », « fièvre », etc.
Depuis 2003, en toute discrétion et en conservant l’anonymat (là-dessus, on est bien obligé de les croire sur parole), des chercheurs suivent donc les requêtes ayant trait à la grippe, au milieu des requêtes les plus fréquentes reçues chaque jour sur le moteur de recherches. A partir de l’adresse internet (la fameuse IP), ils remontent même, avec une précision pas si mauvaise, à la localisation de chacun des internautes. Ce qui permet de dresser des cartes, Etat par Etat, pour les Etats-Unis dans un premier temps.
Mieux, affirme Google, leur système a constaté de 2003 à 2007 les épidémies avant le Centre de contrôle des maladies d’Atlanta, chargé de la surveillance épidémiologique au pays d’Obama. Non parce que les internautes se ruent sur le net avant de consulter leur médecin, comme je l’ai lu ce matin sur le site d’un grand journal, mais parce que la collecte des données sentinelles du CDC d’Atlanta prend une à deux semaines…
Finalement, on peut bien se demander à quoi tout cela peut servir. Peut-être que la prévention de la grippe « ordinaire » pourrait être améliorée. Mais la collecte des données médicales aussi. Il reste à voir en tous cas ce qu’un outil comme GFT pourrait donner en cas de grande pandémie. Par exemple d’une grippe aviaire devenue transmissible entre humains. Car il y a fort à parier qu’avec le ramdam médiatique qui suivrait les premiers cas, tout le monde se ruerait sur le net avant que le virus n’ai traversé le Pacifique…
Pour connaître la situation épidémiologique en France, le Réseau Sentinelle publie des cartes avec semble-t-il une semaine de décalage. En ce moment, la varicelle a la cote dans le nord-est, la région de Rennes, de Lyon, et l’Aquitaine. Pour les asthmatiques, le Réseau national de surveillance aérobiologique publie des bulletins de prévisions. Et adresse, sur demande, des bulletins hebdomadaires de prévision, département par département.
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