L’énergie du vide au secours de l’éolien

Il y avait les antiparticules de la physique du tout petit. Il y a aura peut-être dans quelques décennies des anti-barrages. Des réservoirs de vide creusés au milieu de la mer. Quand le vent souffle, l’énergie en surplus des éoliennes servirait à vider ces lagons artificiels. Et quand le temps se calme, on laisserait l’eau de mer entrer et faire tourner des turbines hydroélectriques.

Les débats virulents sur Effets de Terre en attestent, l’irrégularité du vent pose un problème d’approvisionnement énergétique quand les fermes éoliennes se développent. Quatre ingénieurs proposent donc de construire une île artificielle au large des côtes néerlandaises. Ce lagon entouré d’une solide digue serait plein d’énergie quand il est vide… Le contraire des barrages!

Depuis des décennies, les producteurs d’électricité ont pris l’habitude de remonter de l’eau dans les barrages. Cela permet de consommer le surplus l’électricité produite aux heures creuses, pour en produire pendant les heures de pointe. Les ingénieurs néerlandais proposent l’inverse: vider la mer quand l’électricité est abondante, et la re-remplir quand le vent vient à manquer.

Le projet voit grand. Il consisterait à construire un bassin de six mille hectares, et de cinquante mètres de profondeur. Le long des 32 kilomètres de digues, seize groupes de turbines hydroélectriques seraient disposés, capable de délivrer une puissance de 2500 mégawatts. L’énergie du vide serait alors de 30 GWh. L’équivalent de deux heures et demie de consommation d’électricité de tous les Pays-Bas. L’ensemble fonctionnerait avec un rendement de 81%: pour chaque kilowatt-heure consacré à vider le lagon, ce dernier pourrait livrer 0,81 kWh au réseau quand le vent est aux abonnés absents.

Selon les auteurs du projet, une telle île énergétique serait économiquement viable. A condition que l’eau de mer ne s’immisce pas toute seule dans le réservoir… Avouez que c’est un peu compliqué cette affaire. D’ailleurs aucun chiffre n’a été donné sur le coût du projet. Déjà que le poisson est rare en Mer du Nord…

17 commentaires

  1. C’est un peu ce que faisaient déjà les Shadocks non?

  2. L’idée me plais, en tous cas c’est plus sain que le stockage chimique des batteries par exemple… Je pense quand même que le problème reste de réduire sa consommation et de produire sa propre énergie … ce qui n’est pas évident dans une société que je voudrais plus solidaire, surtout pour les citadins

  3. Les dispositifs de stockage de l’électricité existent classiquement dans les pays qui utilisent du nucléaire mais n’ont pas de capacités hydroélectriques suffisantes pour réguler ces centrales et pas de voisins capable de consommer les surproductions.

    Par exemple, c’est le cas de la Lituanie (point culminant un peu plus de 200m au dessus du niveau de la mer : pas évident pour faire un barrage…) qui a un stockage par pompage de l’eau capable de débiter 900MW à Kruonis ou de l’Allemagne qui opère également des stations de stockage par air compressé.

    Il est ruineux de construire une centrale classique uniquement pour faire les pointes. L’appel d’offre de RTE qui a eu lieu en Bretagne pour répondre aux besoins attendus en période de pointes a finalement donné lieu à la construction d’une centrale gaz opéré en semi-base parce qu’il est ruineux de faire tout un investissement en matériel et en moyen humain (operation et maintenance) pour ne l’utiliser que très peu de temps : grande puissance pendant peu de temps = pas beaucoup de kWh vendu même s’ils le sont très cher.

    Le stockage de l’énergie à grande échelle permet d’avoir un dispositif qui répond au cahier des charges… et contrairement à ce que pense miniTAX ceci est parfois réalisé par des partenaires privé car vendre un produit ou un service indispensable en période de pénurie c’est un bon moyen d’augmenter les bénéfices (demandez à Enron…).

    Le cas de l’éolien off-shore est à distinguer de l’éolien terrestre, dans l’éolien terrestre l’électricité produite est utilisée tout autour de l’éolienne et les couts de raccordement sont modérés il y a donc beaucoup de marge avant d’arriver à des puissances qui excède la consommation puisqu’on est dans une solution décentralisée. L’éolien off-shore est une production d’énergie centralisée : on est obligé de tout faire passer sur le même point de connection et les puissances obtenues sont supérieures à ce qu’on obtient pour une éolienne terrestre. On peut donc plus rapidement arriver à des puissances supérieures à ce qui est consommée localement ce qui oblige à faire intervenir le réseau de transport… Un tel type de stockage permet d’éviter ce problème de surproduction… J’ai mal au doigt à force de l’écrire mais le problème technique de l’éolien ce n’est pas quand le vent ne souffle pas puisque c’est un problème commun à toutes les centrales électriques (y compris les centrales nucléaires comme la récente coupure géante du sud est de la France a pu le montrer), mais quand il souffle trop.

    Personnellement je ne suis pas fan des solutions centralisées parce que je trouve ça trop fragile, comme l’a justement montré cette panne d’électricité : un peu d’orage et hop on se retrouve avec toute une partie du territoire totalement paralysée (ce fut le cas aussi lors de la tempête de 99) et en cas de guerre ou de terrorisme (cf les lignes TGV qui ont le même genre de problème) c’est encore pire… Mais les pouvoirs publiques aiment bien parce que ça permet de couper des rubans (et si j’étais mauvaise langue je dirais : et c’est plus facile de camoufler la corruption dans un gros budget), donc soit…

    Un point où le stockage de masse est nécessaire c’est quand on veut passer à des proportions importantes d’énergies fatales (nucléaire, charbon, varEnr, cogénération pour des besoins en chaleur), on le voit bien en France ou les réseaux électriques voisins agissent comme un stockage : on exporte 20% de la production nucléaire (équivalent du stockage) quand on ne consomme pas d’électricité et on en importe de l’extérieur quand on en a le plus besoin… En Allemagne, qui a privilégié le charbon pour des raisons politiques (et non technique) sous la pression de la gauche qui voulait acheter la paix sociale dans les régions minières et qui a en plus beaucoup de nucléaire, le bilan d’import/export ne doit pas être mal non plus vu que ces centrales ne sont pas plus pilotable que les centrales nucléaires (principe de fonctionnement identique)…

    Evidemment si on généralise une seule option non pilotable à une zone entière (et quand je dit « généralise » ça veut dire un choix massif dans une seule direction genre faire 70% de la consommation en électricité venant d’une seule source, je ne parle pas d’un pauvre 22% venant de sources diverses) que ce soit l’éolien, le solaire, le nucléaire ou le charbon avec séquestration il n’est plus possible d’utiliser les frontières comme stockage puisque derrière la frontière ils ont les mêmes problèmes que nous !

    Un exemple de tel réseau électrique est développé par Zweibel, Mason & Fthenakis qui propose un réseau électrique capable de remplir 69% des besoins électrique des Etats Unis avec de l’énergie solaire (photovoltaïque et thermique) des stockages par air comprimé et un réseau HVDC (courant continu)…

    http://www.sciam.com/article.cfm?id=a-solar-grand-plan

    Les discussions en dessous sont aussi intéressantes, il y a un moment d’ailleurs ou il évoque l’opposition de points de vue entre le centralisé (qui joue sur l’offre cas de leur solution) et le décentralisé (qui joue sur la demande) en expliquant que les jeux sont ouverts sur ce point.

    Mais là on parle d’une solution pour 2050… commencer à s’intéresser a la généralisation des moyens stockage de l’énergie en dehors des applications mobiles ce serait peut être mettre la charrue avant les boeufs… C’est pour ça que je crois plus à la maitrise de la demande qui permet d’avoir un déploiement d’énergie propre plus rapide (même si on parle de techniques techniquement un peu plus avancée) que dans le développement des systèmes centralisés, éolien off-shore compris (que je serais tout de même prêt à accepter intellectuellement si on avait pour but de passer en 100% renouvelable)…

  4. « J’ai mal au doigt à force de l’écrire mais le problème technique de l’éolien ce n’est pas quand le vent ne souffle pas »
    ——————————-
    @4, Tilleul, le biennommé,
    Le pire, c’est qu’à force d’écrire une telle ineptie, vous finissez même par y croire. C’est ce qu’on appelle la méthode Coué en infusion.

  5. euh je ne « crois » pas, ça c’est votre domaine quand vous vous persuadez qu’il existe un complots scientifique à l’échelle du monde… moi je constate ça a au moins le mérite de se baser sur des faits…

  6. @6
    C’est quoi ce délire ? Où est ce que j’ai dit ou laissé entendre qu’il y aurait un complot scientifique mondial ? Ah oui, ça doit être un de vos « faits constatés ».

    Au passage, si on devait parler de faits, il n’y a AUCUN problème technique avec l’éolien, vu que c’est une techno qui date de plus de 6 siècles. Le problème est économique, pas technique, qu’on retrouve toujours dans l’armada de vaporwares renouvelables sensée nous propulser dans « l’économie verte » (dixit Al Gore, Ban Ki Moon, Pachauri, l’UE,…).

  7. Author

    Vous n’avez pas écrit un jour que la thèse du réchauffement était soutenue par un quarteron de chercheurs financés par l’industrie nucléaire, miniTAX? J’ai du rêver alors.

  8. @DDQ

    81%, c’est le rendement habituel hors coûts de construction. Faire ça en mer permet d’éviter pas mal de terrassement mais… est-ce qu’on a une idée du coût du projet?

  9. Author

    Lecture est de retour, vous nous avez manqué… Eviter le terrassement, comme vous y allez, pas simple de vider la mer… Décidément, la décroissance de notre consommation serait peut-être plus utile, vous ne trouvez pas?

  10. @Denis,
    Ce que j’ai écrit concernant l’industrie du nucléaire n’a rien d’un complot, ce sont des faits que tout un chacun peut vérifier. D’ailleurs, je parlais de la France (et non du monde) car le fait qu’il y ait autant de « climatologues » venant de labo sous tutelle du nucléaire est une spécificité bien franchouillarde.

    Je l’ai dit maintes fois et je le répète, nul besoin d’argument conspirationniste, une convergence d’intérêts bien compris suffit amplement à entretenir l’hystérie du RC anthropique:
    – du gouvernement pour justifier des taxes vertes,
    – de l’ONU pour de multiples raisons comme le financement d’agences multiples et inutiles ou la supervision des échanges de carbone qui lui permet d’empocher des centaines de millions de $/an (et ce n’est qu’un début),
    – des bureaucrates pour pondre toujours plus de lois,
    – des scientifiques pour demander des budgets (j’ai été chercheur, je sais comment ça se passe) pour des recherches aussi stupides que l’influence du RC sur le taux de suicide en Italie ou sur le taux de reproduction de lemmings (si si, ce sont des exemples véridiques)
    – des écolos qui ont une cause célèbre pour prétendre « protéger la planète »,
    – des décroissants qui rêvent du Grand Soir pour le capitalisme,
    – des journalistes qui y trouvent une source inépuisable de catastrophes imaginaires pour remplir leur colonne et faire du sensationnalisme car c’est toujours plus vendeur de parler du chien écrasé que du chien qui va bien
    – des escrocs comme Al Gore ou Lehman Brothers pour brasser et vendre de l’air
    – etc, etc…

    Voyez, inutile de chercher un complot là où il n’y en a pas. Il n’y a pas plus de complot du RCA qu’il y a de complot sceptique, de complot anti-OGM ou anti-nucléaire. C’est juste une arnaque à grande échelle et une fois le train lancé, un max de monde essaye de monter pour se gaver avant que ça ne s’arrête. Ce n’est pas la première fois que ça arrive ni la dernière (cf l’hystérie du global cooling dans les années 60, la bombe démographique dans les années 70, du trou d’ozone dans les années 80, le bug de l’an 2000…).
    Le siècle des Lumières est loin mais hélas, l’obscurantisme sera toujours là.

  11. >la décroissance de notre consommation serait peut-être plus utile, vous ne trouvez pas?

    Décroitre la consommation d’énergie sans réorienter son utilité, non pas vraiment. Si on la réoriente, non pas du tout. 😉

  12. Je vous l’ai déjà dit miniTAX j’ai toujours un ami qui devrait pouvoir vous trouver de quoi vous héberger dans le sud du Chili, on verra bien si vous doutez encore du trou de la couche d’ozone à ce moment là : http://edition.cnn.com/2000/NATURE/10/10/radiation.chile.reut/index.html

    Votre raisonnement est quand même totalement incohérent, parce que tous les problèmes que vous donnez on donné lieu à des réactions mondiales, le traité de Montréal pour la couche d’ozone, 5 à 15 ans de travail sur les ordinateurs mainframes pour le bug de l’an 2000, les aides massives liées à la révolution « verte » (hum! pardon  »  »  » « verte »  »  » « ) pour l’augmentation exponentielle de la démographie mondiale… Si vous guérissez après qu’on vous donne un traitement médical c’est que vous n’êtiez pas malade ? Vraiment n’importe quoi vos arguments…

    Ca va être quoi la prochaine fois ? L’homme n’a jamais mis le pied sur la Lune ?

    Donc oui tout comme on a du se bouger pour Y2K, la couche d’ozone et l’augmentation de la démographie mondiale, il va falloir se bouger contre le réchauffement climatique et la destruction des écosystèmes…

  13. Et comment s’accommode-t-on de la poussée d’Archimède?

    Les Hollandais, au lieu de construire un vide au milieu de la mer, pourraient utiliser le Zuid’er Zee qui est déjà tout construit. Et fumer les anguilles récupérées lors du pompage.

    Il y a des moyens plus simples en France: construire des STEP comme celle de Grand’Maison.Il y aurait semble-t-il moyen de tripler la puissance disponible actuelle. Mais voilà, la FNE s’y oppose! Seraient-ils schizophrènes dans cette honorable association?

    @Tilleul,je suis bien d’accord avec vous, il n’y a pas de problème avec l’éolien quand il n’existe pas!

  14. Bien sur qu’ils sont schizophrènes comme beaucoup d’ailleurs. Vous avez pas remarqué ? Pour chaque source d’énergie, on va trouver un groupe quelconque qui est contre. Cherchez pas, c’est valable pour TOUTES les sources, qu’elles soient renouvelables ou pas.

    Par contre, tout le monde dit aussi qu’il faut pas qu’on réduise notre niveau de vie…la belle arnaque que voilà !!

  15. Denis a écrit : « aucun chiffre n’a été donné sur le coût du projet »

    Il existe plusieurs estimations indépendantes (Pays-bas, Danemark, USA, France) pour ce genre de projets : L’assistance par pompage-turbinage maritime conduit à un surcoût du kWh éolien de 2 à 3 €c.

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