Le deux-roues a la cote, jusqu’en Californie

La hausse du prix du pétrole transforme les habitudes des américains. La presse se fait l’écho depuis quelques jours de la hausse des ventes des deux roues, notamment en Californie. Depuis 2002, les ventes de scooters ont doublé sur le continent, rapporte le Mercury News. Depuis le début de l’année, la hausse est déjà de 24%.

C’est le prix des carburants qui dope les ventes. Le super sans plomb a atteint les 4,57 dollars le gallon en Californie (0,8 euros le litre), effaçant le mythe de l’essence peu chère aux Etats-Unis. Ce qui reste deux fois moins cher, ou presque qu’en Europe. Le Mercury raconte qu’un revendeur a vu ses ventes tripler depuis le début de l’année. L’essence a augmenté de 30% en moins de six mois. Chez Vespa, on clame un mois de mai en hausse de 105% sur un an! Le constructeur ne se prive pas d’utiliser le prix du pétrole et les émissions de gaz à effet de serre dans sa communication.

Dans la même veine, l’étonnant deux roues (parallèles celles-là, pas alignées) de Segway connaît un renouveau. L’engin électrique, lancé en 2001 par l’extravagant Dean Kamen, n’avait connu qu’une diffusion confidentielle. La croissance devrait atteindre cette année les 50%. L’engin coûte tout de même cinq mille dollars, et doit se recharger tous les jours, puisque son autonomie n’est que de 40 kilomètres…

Bien évidemment, le million et quelque de deux-roues motorisés vendus chaque année doit être comparé avec les seize millions de quatre roues immatriculés dans le même temps. Mais la tendance est là, et le record de vente, qui remonte à 1973, est en passe d’être égalé voire dépassé cette année. En 1992, seulement 278 000 deux roues avaient été commercialisés. En 2007, 238 000 deux-roues à moteur se sont vendus en France, en hausse de 4,2%, dont environ 100 000 scooters. Mais 1155 conducteurs de cyclomoteurs et motos ont été tués sur les routes (+6%). En revanche, la baisse atteint 21% pour les cyclistes tués (142 en 2007).

13 commentaires

  1. En fait, l’électricité est en train de remplacer le pétrole. Pourquoi pas, mais comment répondre à cette hausse potentiellement énorme sans recourir aux énergies fossiles, alors que le renouvelable reste marginale ?
    On voit bien que la solution, c’est avant tout de réduire ses déplacements et de se tourner vers des modes de transport vraiment propres… (vélo, marche)

  2. Et le nucléaire, pourquoi pas ? On voit le désastre écologique que l’Allemagne est en train d’opérer à cause de soi-disant écolos qui ont voulu abandonner cette énergie au profit du développement d’énergies vertes. Le problème, c’est que le développement qui est actuellement en cours, c’est celui des centrales au charbon étant donné que l’éolien ne suit pas.

    La situation des déchets nucléaires est une question sur laquelle de nombreuses personnes sont en train de travailler et à laquelle les futures centrales à fusion répondront en partie. Le risque d’accident est aujourd’hui un argument presque obsolète (mais, c’est vrai, le risque zéro n’existe pas).

  3. Author

    Petite précision @ gwix. Comme le soulignait Tilleul, il n’y a pas de décision d’Etat de développer le charbon en Allemagne. C’est sans doute la dérégulation qui fait que des opérateurs décident de choisir la source la moins chère, sans se préoccuper de son impact. L’Allemagne n’est pas en désastre écologique, et fait beaucoup plus que la France (il est vrai qu’elle part de beaucoup plus loin) pour réduire ses émissions.

  4. C’est vrai, l’Etat Allemand a parfaitement le droit d’abandonner le nucléaire comme il l’entend, c’est son choix. Je suis conscient qu’il ne veut pas de ces usines que les opérateurs construisent parce qu’elles sont rentables. Quand je parle de désastre écologique, je ne parle que de cette opération : les centrales thermiques construites émettent beaucoup plus de gaz nocifs que l’éolien, l’hydraulique ou le nucléaire, c’est un fait. Néanmoins, les industriels font part d’une volonté pour réduire ces émissions avec de nouveaux procédés de traitement des fumées et l’enfouissement du CO2, et c’est tant mieux.
    Je sais que l’Allemagne fait des progrès, mais elle en a encore à faire (nous aussi d’ailleurs !).

    Pour revenir au sujet de l’article, et en restant sur l’Allemagne, il convient de voir quand même qu’elle est assez autiste au niveau des projets européens concernant l’automobile. C’est dommage, car ses constructeurs progressent. En effet, même en étant amateur d’automobile comme je le suis également, on doit se dire que l’on ne peut plus se permettre de faire comme l’on faisait jusqu’alors. Pour moi, il y a quand même deux problèmes qui se posent :
    – Le premier est que la grande partie des écologistes donnent l’impression qu’il n’existe qu’UN SEUL gaz polluant émis par les moteurs : le CO2. Le moteur Diesel par exemple, émetteur de NOx, particules et SO2 – gaz dangereux pour la santé, ce que n’est pas le CO2 même s’il faut s’en préoccuper – est avantagé dans les aides gouvernementales alors qu’il est dans certaines situations plus à craindre que le moteur essence. Il est pourtant interdit dans certains pays, notamment dans des métropoles Japonaises ou nord-Européennes. Son développement en Europe a vraisemblablement mis un frein à celui d’autres types de moteurs sobres et propres puisque l’on pensait avoir trouvé le Graal. Ce retard est en phase d’être rattrapé avec diverses études technologiques : moteurs CAI et HCCI (dont Diesotto de Mercedes), deux-temps à injection directe (que Peugeot n’utilise bizarrement plus sur ses 50 cc au profit des versions à carbu), etc. Je ne crois pas au « complot du lobby pétrolier » et je sais que les constructeurs vont s’en préoccuper.
    – Le deuxième est que l’on stigmatise beaucoup les personnes utilisant pour voyager l’avion ou la voiture. S’ils sont pleins, leur utilisation est rentable écologiquement ; leurs passagers ou propriétaires vont payer une taxe (expliquez-moi en quoi payer peut faire améliorer la situation écologique ?) et pendant ce temps, on va encourager le transport maritime, premier émetteur de CO2 dans le monde bien avant l’aviation, pratiquement le double en matière d’émissions. Et on donnera gentiment un bonus écolo à une personne prenant sa voiture pour aller travailler à 1 km de chez elle parce qu’elle aura choisi une citadine « peu polluante » alors qu’elle aurait pu y aller à pied, en vélo ou en bus (j’ai parcouru cette distance à pied deux fois par jour pendant deux ans pour aller en cours, et je ne m’en porte pas plus mal).

    Bref, tout ce que je dis n’est pas forcément cohérent ou vrai, mais c’est l’opinion que je me suis faite tout au long de mes lectures de divers magazines et articles. L’automobile a encore de l’avenir, mais pas telle qu’elle existe actuellement.

  5. @DDq, Il n’y a peut être pas de décision d’Etat sur le charbon en Allemagne, mais l’Etat a le pouvoir d’édicter des règles et des lois. Il y a donc complicité et lâcheté de l’Etat. Le point clef est bien évidemment la pression incessante d’une partie de l’opinion, et d’un certain nombre de partis politiques dont c’est le gagne pain, pour démanteler le nucléaire. Or, à moins d’avoir constamment la tête dans les nuages, il est devenu évident que les électricités renouvelables ne peuvent pas assurer la production électrique de l’Allemagne.

    Le démantèlement du nucléaire impose donc le développement du charbon dans les faits et les producteurs d’électricité Allemands poussent bien évidemment dans cette direction! Ce développement ne faisant pas l’objet d’oppositions très fortes, les politiques préfèrent çà à un affrontement sur le nucléaire.L’Allemagne fait certes de gros efforts pour diminuer les GES, mais les limites seront bientôt atteintes et le développement du charbon va entraîner une réaugmentation de ces GES.

    D’autre part, comme je l’ai dit maintes fois, cette lâcheté va bloquer le développement des voitures électriques ou des VHR en Europe, qui serait pourtant une superbe occasion de se sevrer du pétrole et de diminuer considérablement les émissions de CO2!

  6. À mon avis, le pétrole a quand même un intérêt à court terme (pour les 10-15 ans à venir), en tant que transition au tout-électrique/pile à combustible via les technologies hybrides et consommant peu.

    Pour l’Allemagne, elle a certes le droit d’édicter des règles, mais alors, qui voudra se préoccuper des énergies renouvelables ? Actuellement, elles sont encore (et le seront toujours) moins rentable que le charbon ou le fioul, et de ce fait, peu d’entreprises accepteront de l’utiliser durablement dans le réseau électrique étant donné que leur but est de faire du profit et non de l’écologie.

  7. @Gwix, le développement du charbon n’amènera rien de plus aux énergies renouvelables. Il permettra simplement de se passer du nucléaire. Que fera l’Allemagne quand 80 % de ses besoins énergétiques devront être assurés par du charbon, ce qui va arriver bientôt avec la politique qu’elle mène? Car le problème des énergies renouvelables est qu’en l’état, hormis quelques pays très favorisés de ce point de vue par la nature, on ne peut pas les produire en quantités suffisantes pour se passer à la fois du nucléaire et des combustibles fossiles, même en faisant décroître considérablement notre consommation d’énergie. Cela ne peut changer que si nous sommes capables de stocker beaucoup mieux l’électricité. Si vous savez le faire, prenez vite le brevet!

  8. @BMD : je n’ai jamais dit le contraire, et c’est exactement ce que je pense. Ce que je disais, c’est que les groupes s’occupant de l’électricité ne veulent pas investir dans le renouvelable parce que cela ne leur rapporte pas assez d’argent. D’ailleurs, en France, Poweo est sur le point de mettre en chantier plusieurs centrales au charbon… Mais le bon côté des choses est que le captage et l’enfouissement du CO2 ainsi que le retraitement des fumées va permettre de diminuer leur impact écologique. Ceci dit, à l’heure actuelle, je suis persuadé que le nucléaire est la seule énergie utilisable pour produire proprement de l’électricité en attendant l’amélioration des énergies renouvelables (éolien et solaire, l’hydraulique étant déjà au point mais ses freins sont les possibilités d’implantation).

  9. @Gwix, l’enfouissement du CO2 est pour l’instant un serpent de mer. Il est prévu de construire 50 nouvelles centrales à charbon en Europe dans les 5 ans à venir! Elles ne seront de toutes façons pas équipées et elles seront là pour un minimum de 40 ans! Elles seront par contre probablement équipées de retraitement des fumées. Mais cela suffira-t-il à arrêter le radon et le mercure, les NOx, et même la totalité du SO2 et des cendres volantes?

    Et quelle est la durabilité à long terme de ce système étant donné que l’on anticipe un Peak Coal pour dans 40 ans environ!

    Ces centrales auront la puissance d’un réacteur nucléaire et coûteront presqu’autant. Elles produiront un kWh nettement plus cher que le kWh nucléaire français, parce que le charbon est beaucoup plus cher que l’uranium par unité d’énergie contenue. Mais par le jeu de la libéralisation du marché de l’électricité, le kWh sera plus cher même en France.

    Vraiment,merci les Allemands et en particulier les écologistes allemands qui sont à l’origine de ce micmac par leur intégrisme antinucléaire!

  10. Hum… Le charbon est beaucoup moins cher… Ce n’est pas un hasard si le nucléaire n’a jamais réussi à s’imposer sans que la puissance publique soit là pour supporter l’essentiel des couts et des risques. Business Week a récemment fait paraitre un article qui rappelait les limites physiques qui empêche toute « renaissance » du nucléaire sur le court et moyen terme (http://www.businessweek.com/magazine/content/08_27/b4091024354027.htm). Si le nucléaire ne s’est pas imposé c’est parce qu’il coute très cher, et la situation ne peut que se détériorer : MidAmerican Energy Holdings (Warren Buffet) a déjà renoncé à construire une centrale atomique dans l’Idaho parce que le nucléaire n’avait aucune justification économique… En France entre les subventions de l’état, la fixation du prix du kWh, la reprise de la dette d’EDF par les finances publiques, la garantie AAA+ lié à la responsabilité de l’état sur les comptes des EPIC qui permettait d’emprunter à des taux ultra préférentiels (dénoncé comme une forme de subvention par Mario Monti) et l’utilisation des crédits militaires, n’essayer pas de me faire croire que le prix de l’électricité ait quoi que ce soit à voir avec le cout de production…

    Je pense que tous les gens qui s’imagine un avenir nucléaire ferait mieux d’arrêter de vivre dans les fantasmes des années 1950 et d’avoir des idées un peu plus modernes…

    « Vraiment,merci les Allemands et en particulier les écologistes allemands qui sont à l’origine de ce micmac par leur intégrisme antinucléaire! »

    Oups j’avais dit les années 50, mais on est peut être même plutôt dans l’esprit de 14… Vous n’aurez pas Fessenheim et Cattenom ! Car malgré tout nous resterons français… (ça c’est sur y a pas de danger parce que faut quand même ne pas manquer d’arrogance nationale pour donner des leçons aux allemands alors que la France est bonne dernière dans le respect des lois environnementales communautaires avec une bonne quarantaine de manquements majeurs)

    Moi je dirais plutôt merci aux technocrates intégristes de l’atome qui ont installé la France dans une impasse technologique alors que dans les années 70 ce pays avait un leadership dans la recherche dans les énergies renouvelables…Mais bon c’est sur à cette époque il fallait avoir des structures centralisées aux ordres du pouvoir et que tout soit bien clair avec « l’électricien », « le gazier », etc, etc…

  11. Tilleul : on voit ce que la recherche sur les énergies renouvelables donne. Pendant que l’on recherche et recherche encore, les centrales au charbon poussent comme des champignons. Alors qu’un pays comme la France qui a choisi la voie du nucléaire produit une énergie relativement propre et peut parallèlement développer cette voie.

    Les Allemands produisent proportionnellement plus d’électricité issue des énergies renouvelables que nous, certes. Mais technologiquement, ils ne sont pas plus avancés : nous avons les mêmes éoliennes, entre autres…

    Dire que le nucléaire est dépassé ou pas moderne me fait rire. Les Allemands sont en train de bâtir des centrales aux charbons qui sont dites propres par ceux qui les commandent (j’ai aussi assez rigolé quand j’ai lu « charbon propre » dans une présentation de Poweo trouvée sur Google) car ils sont munis de filtres et dispositif de retraitement. Mais ils polluent quand même, comme le dit BMD. Dans le même temps, la France expérimente via l’EPR et les Tokamaks les prochains moyens pour produire de l’électricité en utilisant encore moins d’uranium, plus efficacement et en faisant le moins de déchets possibles.

    Par ailleurs, les réserves d’uranium sont estimées à au moins 50 ans aujourd’hui (et encore plus demain vu l’évolution des technologies liées au nucléaire) alors que le charbon, lui, va voir ses quantités disponibles diminuer. Et il ne se passera pas la même chose que pour le pétrole (que l’on dit en manque mais dont les coûts ne justifient rien et servent juste aux pétroliers à gagner encore plus d’argent d’autant plus que l’on découvre des nouveaux gisements en permanence) car la population ne l’utilise pas : quand il n’y aura plus de charbon, il n’y en aura plus du tout !

  12. « d’autant plus que l’on découvre des nouveaux gisements en permanence »

    Ben là, pas vraiment, tout du moins pas dans des proportions qui nous permettront de repousser l’échéance. Même le patron de Total évoque le pic autour de 2010.

    Plus d’infos sur le lien suivant :
    http://www.manicore.com/documentation/reserve.html

  13. « Mais technologiquement, ils ne sont pas plus avancés : nous avons les mêmes éoliennes, entre autres… »

    Mouarf ! Essayez de trouver une entreprise capable de vous garantir les standards d’étanchéité d’une maison passive en France (voir capable de vous faire une maison en ossature bois ce serait déjà pas mal) et comparez ensuite avec le savoir-faire technique qu’ont acquis les allemands… Jusqu’ici tout va bien mais l’important c’est pas la chute c’est l’atterrissage…

    « Par ailleurs, les réserves d’uranium sont estimées à au moins 50 ans aujourd’hui (et encore plus demain vu l’évolution des technologies liées au nucléaire) alors que le charbon, lui, va voir ses quantités disponibles diminuer. »

    Le charbon c’est 200 ans on serait déjà tous mort de pollution qu’il y en aura encore… Par contre quelqu’un pourrait me dire en quoi l’extraction de l’uranium est elle plus propre que l’extraction du charbon (limite je me satisfais d’un « aussi propre que le charbon » vu comment cette activité pollue) ?

    Sinon les réserves du soleil sont estimés à quelques milliards d’années et ça au moins on sait l’exploiter dès maintenant…

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