L’étourneau chante les œstrogènes

Il y a donc des castrats dans la gent volatile. C’est en tous cas constaté chez l’étourneau sansonnet, que de vilains humains ont chargé en contaminants environnementaux, pour la bonne cause (1).

Bon, j’exagère. Les mâles ne sont pas vraiment des castrats. Mais exposés à des doses d’œstrogènes correspondant à ce qu’ils ingèrent à proximité des stations d’épuration, leur chant n’est plus le même. Il est plus complexe, plus long, plus élégant, sexuellement plus attirant pour les femelles. Et c’est là que le bât blesse: car les femelles iront plus facilement vers ces mâles contaminés pour se reproduire.

Cette étude très sérieuse vient alourdir la longue liste des espèces modifiées par l’exposition aux œstrogènes naturels et artificiels dans la nature. Les étourneaux se contaminent en avalant des vers de terre, qui accumulent dans leur organisme les substances qui ne sont pas éliminées dans les processus de traitement des eaux.

Le chant des étourneaux n’est pas la seule chose modifiée par l’exposition aux perturbateurs sexuels. Leur réponse immunitaire aussi et la région cérébrale qui gère leurs mélodies est notablement agrandie. Bref, ces animaux ne sont plus vraiment comme ils sont nés. L’histoire ne dit pas si ces perturbations cessent quand les oiseaux migrent et se nourrissent ailleurs. Mais je n’écouterai plus jamais les étourneaux comme avant et je ne peux que réitérer mon éloge de la capote!

(1) Pollutants Increase Song Complexity and the Volume of the Brain Area HVC in a Songbird, PLoS ONE, 27 février 2008

Image sous licence Creative Commons

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