Que vaut la certification des forêts?

Ça barde dans le petit monde des ONG. Jeudi, à New York, plusieurs organisations d’écologistes ont manifesté pour dénoncer la Rainforest Alliance, une organisation qui lutte pour la préservation des forêts. Elles accusent l’ONG de pratiquer le «greenwashing», en certifiant des bois exotiques produits en abattant des forêts primaires.

Rainforest Alliance (RA) est devenue le plus important organisme de certification de bois, sous le label FSC du Forest Stewardship Council. Un label qui s’est développé dans l’ensemble des circuits de distribution de bois et de meuble. Même Castorama et Carrefour, entre autres, s’y sont mis. Selon ses détracteurs, RA tire 30% de ses revenus de ce processus de certification qui est facturé aux exploitants de forêts sans se poser de questions sur ses conséquences.

Selon les activistes, le label FSC n’est pas refusé aux exploitants de forêts primaires, dont les arbres n’ont jamais été abattus. Au point que de nombreux membres, dont un des fondateurs du FSC, Simon Counseil, se sont regroupés en association pour surveiller les activités de l’organisation, et dénoncer ses abus et manque de transparence sur un site internet, FSC-Watch. Il y a deux jours, ils ont dénoncé la certification d’une partie de la forêt de Bialowieza, en Pologne, l’une des dernières primaires en Europe centrale. FSC-Watch proteste régulièrement contre le renouvellement du label accordé à certains industriels en dépit de ce qu’ils qualifient de violation des règles d’exploitation des forêts.

Les activistes marquent parfois des points. Il y a une dizaine de jours, le conseil municipal d’Ocean City, dans le New Jersey, a ainsi annulé l’achat d’un million de dollars d’ipé, un bois exotique d’Amérique du sud qui provenait pourtant d’une exploitation certifiée FSC. Une brindille dans la forêt du business des forêts exotiques.

Comment dans ces conditions le consommateur peut-il s’y retrouver? Après avoir acheté longtemps du bois, et des meubles, sans se poser de question, les consommateurs ont appris à connaître le principe de la certification et la pression des ONG a forcé les vendeurs à se procurer du bois labellisé. Mais maintenant que le doute s’installe sur le sigle FSC, le plus répandu au monde, comment être sûr qu’un bois, un parquet, une table de jardin ne proviennent pas d’une forêt ancienne, dont la destruction est catastrophique pour la biodiversité? Faut-il abandonner le bois et revenir au plastique?

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