On prend les mêmes, et on recommence. Comme chaque année en ce début d’été austral, la flotte japonaise se prépare à appareiller pour aller chasser étudier les baleines de l’Antarctique. Comme chaque année, un navire de la Sea Sepherd Conservation Society a pris la mer pour aller croiser dans les mêmes eaux et s’opposer, y compris par la force, aux harpons japonais. A bord du Steve Irwin, 41 volontaires prêts à l’abordage, au sens propre du terme, sous les ordres du désormais célèbre capitaine Paul Watson, considéré comme un dangereux pirate par les autorités de Tokyo. La Sea Sepherd a ouvert un blog depuis son navire pour raconter le quotidien de son «opération Migaloo» (1).
Comme chaque année, un navire de Greenpeace ira se joindre à la petite troupe pour tenter d’interposer ses canots pneumatiques entre les baleiniers et les mammifères. Le Tokyo a décidé d’étudier «très scientifiquement» les cadavres de 935 baleines mink, de 50 baleines à nageoire (classées sur la liste rouge des espèces en danger de l’UICN) et, c’est une nouveauté, d’une cinquantaine de baleines à bosse (classée “vulnérable“ par l’UICN).
Cette année, pourtant, quelque chose pourrait changer. L’Australie, qui régulièrement proteste auprès de Tokyo pour faire cesser le massacre «scientifique», devrait se mouiller un peu plus. Le nouveau premier ministre, qui a publiquement évoqué le problème, a donné l’ordre d’envoyer un brise-glace de surveillance des pêches dans les eaux où le Japon entend abattre des baleines. Canberra a pris la peine d’expliquer que les canons de pont du navire ont été enfermés dans la cale pour éviter que la confrontation ne dégénère. Une manière de se conformer au Traité de l’Antarctique de 1959 qui fait de la région une zone démilitarisée. Un avion à vocation scientifique équipé de caméras et appareils photo complétera le dispositif australien de surveillance. Les images recueillies seront précieuses.
Car l’Australie, non contente d’avoir enfin ratifié le protocole de Kyoto, affiche son intention de faire cesser les activités japonaises. Le dispositif de surveillance vise principalement à établir des preuves de ce que le ministre Australien des affaires étrangères qualifie de «massacre». Le nouveau gouvernement évoque désormais la possibilité d’une action en justice contre le Japon devant une Cour internationale.
Image: Le Steve Irwin dans l’Antarctique. © Seah Sepherd Conservation Society
(1) Migaloo est le petit nom donné à la seule baleine à bosse albinos connue.
J’espère que la campagne de cette année de Sea Shepherd connaitra le même succès que celle de l’an passé et que celle des japonais sera encore pire.
Je me suis toujours dit que les japonais mériteraient de se prendre un harpoon (http://en.wikipedia.org/wiki/Harpoon_missile) dans un de leurs navires, ce serait un juste retour des choses.