Quand on n’a pas de silicium, on le recycle. New Scientist signale une intéressante initiative d’IBM pour retraiter les rebuts de la fabrication de puces électroniques, et fournir les fabricants de cellules solaires. Selon IBM, ce sont l’équivalent de 13,5 MW par an de panneaux qui pourraient être réalisés à partir d’un silicium de récup. Un petit coup de pouce pour des fabricants de cellules solaires qui peinent à répondre à la demande explosive.
Leur principal obstacle est le manque (et le prix) de galettes de silicium. Des travaux sont notamment conduits, qui cherchent à réduire l’épaisseur des tranches sur lesquelles sont gravés les circuits.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, l’industrie électronique et celle des cellules photovoltaïques ont en commun l’usage de matériaux semiconducteurs, du silicium pour l’essentiel. Ce silicium est en principe inépuisable, puisqu’il est le composant principal du sable. Mais de la plage à l’ordinateur (et la cellule solaire), il y a un gouffre: le silicium doit être purifié à un niveau exceptionnel, puisque la moindre impureté bloque le fonctionnement des circuits que l’on grave dessus. La purification et la fabrication des lingots est une activité particulièrement gourmande en énergie.
Bref, le silicium arrive dans les usines sous forme de lingots, découpés ensuite en tranches: rien que le trait de scie provoque une jolie perte, ce qui accroît le coût des galettes. Chacune, dont le diamètre est le plus souvent de 300 mm, revient à plusieurs milliers de dollars. A multiplier par les 250 000 «wafers» produits quotidiennement dans le monde.
Les chercheurs d’IBM (voir la vidéo de démonstration du procédé) ont trouvé un moyen de «nettoyer» les galettes qui ne passent pas les tests après gravure des puces électroniques. Ce sont environ 3% des tranches consommées par l’industrie électronique qui pourraient être recyclées en panneaux solaires. Au passage, l’économie d’énergie apportée par une galette de réforme est comprise entre 50% et 90%…
Image © IBM