Disposer encore de territoires issus de l’ancienne période coloniale n’a pas que des avantages: la France figure dans le Top 10 des pays qui hébergent le plus d’espèces menacées, notamment en Polynésie, Nouvelle-Calédonie, Antilles et Guyane. Au total, ce sont pas moins de 641 espèces animales et végétales qui sont en danger dans des contrées sous juridiction française, selon la dernière édition de la liste rouge émise par l’UICN (1).
Sur le sol européen, la France se retrouve en quatrième position, avec 124 espèces menacées dans l’hexagone, derrière l’Espagne, le Portugal et l’Italie.
On attend donc un geste de Jean-Louis Borloo. Non pas pour grimper dans un Airbus et se rendre en Guyane et constater la disparition rapide du mérou ou des tortues luth. Il n’a qu’à croire les experts de l’UICN sur parole. La France doit rapidement prendre des mesures pour arrêter l’hécatombe. Ça tombe bien, il a une tribune toute trouvée le 25 septembre lors de la prochaine, et dernière, réunion du groupe de travail sur la Biodiversité dans le cadre du très controversé Grenelle de l’environnement.
(1) La Liste rouge de l’UICN répertorie désormais 41 415 espèces dont 16 306 sont menacées d’extinction (contre 16 118 en 2006). Le plus atteint est le dauphin du Yangtze, qui aurait été classé «éteint» s’il n’avait —peut-être— été observé en août dernier. En Asie, c’est le gavial, un crocodile de l’Inde et du Népal qui est «en danger critique d’extinction» avec une population qui a décru de 436 adultes en 1997 à seulement 182 aujourd’hui. Plusieurs espèces de vautours ont également quasi-disparu en Afrique et en Asie. Dans les océans, le poisson-cardinal de l’île de Banggai, en Indonésie, paie un très lourd tribut a sa popularité chez les aquariophiles…
Image: Le dauphin du Yangtze. © Mark Carwardine / NHPA / Photoshot