Pas de chance. La logique des choses a rattrapé un pauvre guillemot de Troïl. L’animal, un petit pingouin qui niche notamment sur les côtes françaises, avait échappé à la glu noire de l’Erika. Sauvé in extremis dans le centre de soins de Saint-Vio, dans la baie bretonne d’Audierne, il avait été bagué et relâché il y a sept ans près de Douarnenez. Las, la folie des hommes l’a rattrapé.
Condamné à mort par l’industrie pétrolière, en quelque sorte, il n’a donc pas survécu au mazout relâché par le MSC Napoli,
échoué sur le littoral britannique. Un de ses congénères, sauvé comme
lui, avait subi une nouvelle fois les affres du brut flottant, en
Galice, après le naufrage du Prestige. Deux signes qui
confirment, s’il en était besoin, que l’espèce du guillemot de Troïl
n’est pas en bonne santé. Rien d’autre ne peut, statistiquement,
expliquer cette poisse noire. Quand à José Bové, condamné une nouvelle
fois aujourd’hui par la justice à connaître la cellule après le rejet
de son pourvoi en cassation, il y a fort à parier, si on étend aux
militants moustachus les statistiques sur la poisse des guillemots, qu’il soit aussi une
espèce en voie de disparition.