Villepin fait la sourde oreille

Photo FREDERIC STUCIN. MYOPAlors que l’inspirateur Hulot de son patron séduit de plus en plus (voir Libé du jour), le premier ministre de la France continue de viser à côté: tandis que la publication du nouveau plan français de quotas de gaz carbonique a été reportée pour éviter un rejet par Bruxelles pour cause de laxisme, Villepin a annoncé quatre cents millions d’euros de soutien à l’industrie… automobile. Toujours pas plus de centimes pour la production d’énergie propre, pour la rénovation de l’habitat etc. Et on continue à construire des autoroutes à tour de bras… La voix de monsieur Hulot (Nicolas, pas son grand-père, inspirateur du génialissime Jacques Tati) porte mal…

Vous me direz, une partie du plan «Villepin-CO2 automobile» porte sur la
voiture propre. Mais notre ministre de choc oublie une chose: les
experts officiels travaillent sur le «facteur 4» où comment diviser par
quatre la contribution de la France au réchauffement climatique. Et ce
n’est pas un moteur «efficace» qui fera le boulot, c’est la réduction du nombre de moteurs… Jusqu’à présent,
tous les progrès sur les moteurs ont été effacés par la croissance du
nombre de moteurs: cela vaut autant pour les voitures que pour les
avions. Monsieur Chirac, du haut de vos soixante-quatorze ans tout frais, quand
allez-vous enfin écouter l’ami de la Terre, Nicolas Hulot?

8 commentaires

  1. Je ne vois pas en quoi la gauche serait plus productiviste que la droite depuis les années 70. C’est le néo-libéralisme qui génère des tonnes de déchets inutiles, non?

  2. Hulot étouffe Voynet. En quoi cela sert-il l’écologie?

  3. Les verts ne sont pas crédibles
    Ils se sont « rougis » les ailes
    L’écologie est une vision globale de la société
    et pas un condiment !

  4. bonne analyse, mais :
    1_ Chirac est mort/carbonisé/grillé. Place aux jeunes et à ceux qui ont des idées.
    2_ aux avions et voitures, vous pourriez rajouter tous les appareils electro-ménagers bouffeurs d’énergie, soi disant de plus en plus économes, mais aussi de plus en plus nombreux : micro-ondes, réfrigirateurs, etc…
    3_ pas d’accord avec vous Ratmanoff, être écologiste, c’est aussi penser modes de production, donc penser économie et social… forcément. On ne peut plus être le gentil écolo qui pense aux petits oiseaux, selon le cliché encore très répandu. Vous le dites vous-même : « vision globale de la société » ! ça veut donc bien dire que l’écologie est bien un projet de société.

    salade : la gauche a toujours été productiviste, oui, et c’est un vrai problème, car elle a toujours considéré les écolos comme une force politique d’appoint, un strapontin ministériel. C’est un vrai problème, aussi tenace que le libéralisme à droite. Et je ne parle pas des communistes, encore plus enfoncés dans le productivisme à tout crin.
    Il faut changer la donne pour 90% de la classe politique en matière de politique économique ! « Réinitialiser les logiciels » comme dirait Hulot.
    A propos de Hulot qui « étouffe » Voynet : so what ? Quel est le problème ? Hulot est efficace dans son discours, concret, posé. Les écologistes ont 10400 chapelles (voir encore le débat assez surréaliste dans les pages de Libé entre France Gamarre et Dominique Voynet !!), des projets aux contours flous, des prises de positions parfois à l’emporte-pièce. Bref, lisibilité très limité.
    Et ça donne 2% aux élections. ça me paraît normal : quand un responsable politique n’est pas clair, on ne vote pas pour lui. C’est le problème des écolos depuis 30 ans.
    je ne suis pas fan absolu de Hulot, mais il a le mérite énorme de poser un problème en termes clairs et d’utiliser sa popularité pour une cause juste et noble. On peut ricaner sur cela (et en France, on adore ricaner), on doit reconnaître qu’il faut un certain courage. je vous rappelle que Hulot pourrait aussi tranquillement capitaliser dans son coin sur le succès d’Ushuaia…

  5. J’ai moi-même écrit que Hulot avait du courage.

    J’ai parfois l’impression que au XXIème siècle, rassembler se résume à gommer tout plan stratégique plutôt que convaincre.

  6. Au train où vont les choses…
    Je vais finir par penser comme Isabelle Stengers:
    on a probablement raté le coche en 68.
    la barbarie bleue foncée devient reine.
    Et l’homme disparaitra.
    Mais au fonds, est-ce si grave?

    Etre humaniste se résumerait donc à garder confiance? Confiance ou aliénation?

  7. Menace l’extinction de l’humanité, sinon du genre humain, du moins d’une certaine forme d’humanité. Déjà certains s’en réjouissent et y voient une juste punition pour les dégâts commis envers les autres espèces. N’y a-t-il rien à sauver de cette aventure inachevée? Et qu’ils se rassurent: les grandes extinctions biologiques ont toujours été l’occasion d’un nouveau départ, dinosaures après les premiers vertébrés terrestres, mammifères après les dinosaures; la vie résistera toujours et une catastrophe de l’ampleur de celle que nous préparons et pouvons provoquer entre changements climatiques et agressions chimiques et radiologiques inédites peuvent donner lieu à des résultats inatendus et certainement très intéressant mais des millions d’années après que plus personne ne soit là pour les apprécier. En naîtra-t-il un être mieux doué que l’homme pour profiter de ce nouveau monde, que l’homme même dans son état actuel d’évolution inachevée?

    Sinon, c’est bien le néo-libéralisme qui génère des tonnes de déchets inutiles. Salade. Le capitalisme du XXIe siècle produit du déchet, de l’emballage aux prospectus inutiles, du rasoir jetable aux journaux sans nouvelles comme celui du XXe des armes: la nouvelle marchandise idéale, ce qu’a compris le premier Debord, celle que l’on n’utilise qu’une fois et protège les patrons de l’industrie toute crise de la surproduction: même plus besoin d’acheter, c’est gratuit! Et turbine la machine à produire et à exploiter! Il suffit de retourner le problème: la question essentielle n’est pas de savoir comment jeter, mais bien pourquoi on s’en encombre.

  8. Après moult études et maintes réflexions, notre association pense avoir trouvé LA solution pour lutter contre le réchauffement : réintroduire certains des grands herbivores du crétacé. Ces dinosaures fourniront de manière naturelle et quasi illimitée de l’énergie et de la nourriture à toutes les populations du globe.
    Tout est expliqué sur http://www.thedino.eu
    Bisous

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