Pour la bonne cause

Une petite question philosophique… Faut-il mentir pour la bonne cause? Depuis quelques semaines, de nombreuses grandes surfaces expliquent à leurs clients qu’une loi interdit la distribution des sacs de caisse. J’ai pu le constater dans une demi-douzaine de sites, et de nombreux autres témoignages m’ont été rapportés. Apparemment, les caissiers et caissières ont été briefés à ce (certes petit) mensonge pour faciliter l’acceptation d’un changement de stratégie des enseignes vis à vis des sacs de caisse. Car, en dépit de la pression d’associations et de lobbys, aucune loi n’interdit les sacs plastiques jetables.

Que la distribution des sacs plastiques cesse ne fera de mal à personne. Mais j’ai quand même l’impression qu’on prend les consommateurs pour des imbéciles. Pourquoi ne pas en expliquer les raisons, comme l’ont fait certaines enseignes et de nombres associations? Pendant ce temps, personne, du moins chez les distributeurs, ne se bagarre pour faire cesser une pratique bien plus lourde de conséquences: la multiplication des suremballages inutiles.

20 commentaires

  1. Mentez, puisque vous avez raison (cfr mon post dans « pour la mauvaise cause »)
    Puisqu’on est sur d’avoir raison on a tous les droits.
    (ça me rappelle un certain OUI)

  2. cfr sujet du bac.
    (voir blog carnet de correspondance)

  3. De Nietzche: « l’ennemi de la vérité n’est pas le mensonge mais la conviction ».

    De cela découlent:
    – la fin justifie les moyens;
    – la fin justifiée justifie les moyens;
    – puis enfin, mécanisme inéluctable pour les « gens de conviction »: la fin autojustifiée justifie les moyens injustifiables !

    Ps pour salade: moi c’est marrant ça me rappelle plutot un certain « non » lol !!!

  4. Je visais la position du PS, Polh.
    C’est Rorty qui disait que la vérité est une conversation.
    Faut encore vouloir la commencer, et vite, avant les tranchées.
    Je vois que les verts français sont dans la mélasse:
    mais mieux vaut la mélasse que le béton.
    (voir les articles de Alain Auffray)

  5. Bof les verts…

    Les écolos n’ont jamais encore tranché le noeud gordien: changer le monde par la révolution verte (radicalisme) ou le transformer de l’intérieur (réformisme).
    Quand on voit ce débat resurgir au sein du ps réformiste, on se dit que le débat sera aussi long que le monde lol!

    Bref c’est pas demain que le courant écologiste pèsera sur l’avenir du monde !
    Rajoutons, pour nos amis écolos, que leurs théories politiques sont bien plus hétéroclites que la gauche: ça s’étalonne de l’extrème droite à l’extrème gauche…

    Et le pire: le débat écologie courant politique (= parti, élection) versus écologie courant apolitique de lobbying n’est même pas encore tranché et ne le sera sans doute jamais !

  6. Je ne peux pas vous laisser dire que le courant écologiste n’a aucune influence sur le monde.
    Rien qu’à cause de Kyoto.
    Les questions environnementales deviennent incontournables.

    Je peux vous dire qu’à long terme seul un courant idéologique fort subsistera tant les dégats occasionnés à l’environnement pénaliseront lourdement la vie quotidienne (à commencer par les problèmes d’eau potable)

  7. Petite diatribe contre le pragmatisme.

    J’ai été informaticien (je ne le suis plus – dégouté).
    J’ai connu des chefs d’entreprises informatiques qui ne nous permettaient pas de mettre à jour correctement la documentation des programmes (problème de coût), ne décidaient jamais de refonte importante du noyau de l’applicatif, n’écoutaient que les besoins court-terme des clients du moment, négligeant la partie « vache-à-lait » du produit. Bref, ne prenant aucun risque en allant dans le sens du vent.
    De même certains ont préféré la méthode « AGIL programming » qui a pour principe de ne rien investir dans un plan, et espère par brain-storming progressif de générer par miracle du code.
    Il va sans dire que le code du produit finit par ressembler à un spaghetti, quand ça marche encore.
    Pour les partis politiques, c’est pareil: aucune décision risquée n’est prise, tout va très bien pendant longtemps et on se retrouve dans le cul de sac pragmatique des problèmes alimentaires quand le corps électoral fout suffisamment le camp pour qu’on ose une autre trop tard politique quand l’élu risque de lui-même sauter. Seule solution : respecter sa ligne idéologique quitte à être dans l’opposition.
    Au final, idéologisme ou pragmatisme, Darwin se charge de vous.
    Heureusement on ne construit pas les A380 encore comme ça. Mais là, on peut retrouver et condamner les responsables du crash.

  8. Précision:

    Dans les derniers retranchements du pragmatisme, il y a la mise au frigo, ou pause.
    En toute logique, les vrais pragmatiques devraient rejeter l’idéologie démocratique quand ça les arrange (pléonasme).

  9. l’arrêt de la distriubtion de sacs plastiques présente sans doute un risque pour les entreprises qui les fabriquent. Il serait intéressant d’avoir un vrai reportage sur ces entreprises et sur ce risque.
    Voir par exemple les déclarations du député dans la circonscription duquel des usines de ce type sont implantées et emploient 500 personnes.
    http://www.blogvert.org

  10. L’arrêt de l’usage de l’amiante a aussi généré des pertes d’emplois.

    idéalisme= on arrête parce que c’est dangereux, quelles que soient les autres raisons.
    pragmatisme = on ne voit pas les dégats directement donc faut encore faire des test supplémentaires de toxicité (jusqu’à l’infini), ça coute trop cher de désamianter, d’indemniser, c’est contre le progrès, la croissance, l’emploi, etc…

    Idem pesticides, etc…

    —-
    Autre sujet:
    Reglement de compte à OK Corrall (Style Giscard dans Le Monde -> j’ai luuuuuuuuuu)

    Voyons ce qui va aboutir à Bruxelles:
    des positions pragmatiques ou idéologiques???
    A dimanche.

  11. Bonjour à tous,

    La raison de cette attitude est simple : il y a beaucoup d’argent à économiser !

    Pour les suremballages, c’est le contraire : le suremballage est la clef de voute de la vente forcée.

    La solution déballez en chargeant votre voiture et laissez les suremballages dans le caddie. Les super marchés seront obligés de s’organiser pour évacuer leurs déchets.

    Les lecteurs du Meuil de Ré s’organisent à cet effet : http://www.lemeuil.net/modules.php?name=News&file=article&sid=232&mode=flat&order=1&thold=-1

  12. En ce qui concerne les entreprises, il me vient deux points que je voudrais soumettre à vos avis :

    1. Si l’on veut que l’écologie soit acceptée justement dans les régions où il y a des entreprises de fabrication des sacs jetables, ne devrait on pas mettre en place une politique de reconversion étalée sur deux ou trois ans ? Cela laisse le temps à l’entreprise de se reconvertir (Sauvegarde des emplois) et permet effectivement une réalisation ayant du sens sur le plan environnemental (Suppression des sacs jetables par exemple). Dans le même ordre, je suis pour la quasi suppression des 4×4 routiers (Quid de la reconversion ?)

    2. Et si les contraintes environnementales étaient génératrices d’emplois ? On imagine systématiquement une perte immédiate d’emplois. Ne peut on imaginer le développement d’entreprises spécialisées dans l’amélioration des conditions sanitaires, environnementales des entreprises existantes sur des sujets sensibles (Par exemple celles qui rejettent des effluents toxiques). Ne peut on imaginer que ce temps de reconversion (Cité ci dessus) soit aussi un temps de réflexion stratégique permettant un redéploiement vers des activités qui vont générer de nouveaux emplois.

    Je ne crois pas que ce soit une utopie, compte tenu de mon expérience des réorganisations d’entreprise. Il y a souvent beaucoup de bonnes idées à trouver auprès du personnel d’une entreprise … Mais là je risque de partir sur un autre sujet.

    Cordialement

  13. Les chefs d’entreprises ne se posent pas toutes ces questions lorsqu’ils délocalisent.

  14. CAUSE TOUJOURS
    — Message ouvert de discussion – et réconciliation ? – avec les modérateurs du forum « Espace de discussion (et de réonciliation) entre le oui et le non de gauche :
    http://www.liberation.fr/forum.php?Forum=467

    Nous avions déjà rendu compte de notre étonnement quant aux critères de modération de ce forum, nous demandant s’il était « réservé aux empoignades entre sosdems et stals, pour choisir le meilleur candidat pour 2007, et interdit aux prises de positions alternatives, libertaires et associatives ? » http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=39286

    Esapce de liberté bien réduit donc, concluons-nous, « surtout quand on connaît les poulains que les principales écuries peuvent aligner : après le match Chirac-Le Pen, qui d’entre nous aura le coeur de voter pour un Fabius un peu trop contaminé par de facheuses histoires de transfusion et de terrorisme contre des militants anti-nucléaire pour nous sauver d’un Sarko ou d’un autre affreux du même genre ? Et qui donc ont-ils à proposer d’un peu propre sur lui après des années de compromission avec le pire ? »

    Et « de rappeler qu’il y avait peut-être d’autres moyens de s’investir dans la politique, d’autres options, et que les menchevicks n’avaient pas été les seuls à souffrir des bolchevicks, ni peut-être les plus maltraités… Déjà ils ont encore voix au chapitre quand d’autres ne l’ont plus, et leurs pratiques discréditées et combattues à outrance par tous les fanatiques de l’appareil… »

    Pourtant parmi les non de Gauche et ceux qui ont le plus milité pour le rejet du TCE, nombreux sont ceux qui n’appartiennent et ne se reconnaissent, ni dans un camp ni dans un autre et qui pratiquent d’autres formes d’engagements politique, proposent d’autres solutions qu’une simlpe réponse à une échéance électorale. La politique se fait aussi au quotidien et c’est ce que le non rappelait malgré tout…

    Depuis si nous nous limitons à une ironie facile, cela passe, mais décidément il y a des choses qui fâchent. Comme il s’agissait quand même d’écologie, je me permets de vous soumettre ici un message refusé:

    > Fabius crédible? Après Mittérand en 1981? Une nouvelle grande messe à la Bastille! Chouette! Des places à prendre à nouveau? Re-chouette! — Mais justement les années Mittérand, nous pouvons en parler et Fabius n’est plus un candidat si jeune, même si son passage au sommet du pouvoir ne réveille plus que quelques vagues souvenirs. L’affaires du sang contaminé, son attitude dédaigneuse vis-à-vis de tous les autres scandales qui ont émoussait le règne tranquile de Tonton Dieu… Génération Mitterand, ce n’était déjà pas triste, mais génération Chirac? A pleurer, de honte… Misère ou zermi, comme cela te chante.

    Donc Fabius pour nous sauver de la droite? C’est cela le raisonnement, d’un argumentaire très pragmatique. Mais deux ans c’est long et déjà le sujet s’essoufle un peu dans la moiteur estival. Marie-Georges Buffet a donné rendez-vous à tout le monde à la fête de l’Huma de septembre, puis elle est allé faire un petit coucou à Hollande pendant que les nonistes s’étripaient sur les forums d’Indymedia Paris, et tchao, c’est les vacances. Destination? Petits curieux!

    A tard plus

    Rosalie
    +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
    (En revanche, a été retenu et même mis en exergue dans l’édition d’hier comme « Mesasge du jour », un texte que je ne retrouve plus sur le forum (pas de moteur de recherche aussi, si quelqu’un à l’obligence de me le signaler), un texte sans argument mais particulièrement infamant à l’égard de José Bové renvoyé à ses biquettes. Comme c’est bizarre…)

  15. Je l’ai retrouvé !

    sujet Fantasme
    auteur ragot
    vendredi 15 juillet 2005 12:49

    « Vous voulez sans doute parler du moustachu dont le troupeau de biquette est un programme à lui tout seul

    « D’ailleur qui va s’occuper des chêvres de Bové durant sa campagne électorale ???

    « Ce qui a de bien avec la mouvance anarcho-ruralo-troskyste, ce qu’elle tend à imaginer que le monde entier est aligné sur ses théories et ses fantasmes

    «Or je n’ai pas le sentiment que la France est envie de se retouver ds une société collectiviste de petits producteurs paysans trimant du matin au soir sur un champ à couper le blé à la faucille, le tout encadré par de jeunes gardes rouges faisant récité les textes sacrés du progressisme prolétarien […] »
    ++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

    Une erreur de ma part, daté du 15 ce superbe document de haute politique a dû être mis en exergue comme mesasge du jour avant l’édition d’hier, mais il l’a été. Heureusement qu’il y a une charte détaillée pour nous rassurer et bravo à ceux qui l’appliquent !

    A tard +

  16. Pour faire baisser le suremballage, une solution simple : avant de mettre vos courses dans votre coffre de voiture, enlevez les emballages et laissez les dans le chariot!

  17. J’ai mieux: tu les enlèves directement à la caisse avant de les mettre dans le chariot et tu les rends à la caissière. C’est encore plus poli et écologique: tu réduits le cycle en même temps, tu vois.

  18. Ouais mais à côté de la caisse il y a les vigiles : je veux bien être révolutionnaire mais si je pouvais éviter d’être vu, ça m’arrangerais.

  19. Oui, c’est vrai que ça fatique tout ça. On n’est plus des gamins non plus…

  20. Vous aviez vu:
    http://chine.blogs.liberation.fr/pekin/2005/11/barquette.html

    Je l’ai pêché dans la rubrique «Gastronomie» de Pierre Haski, ici c’est dans «Histoire de déchets». On a les catégories qu’on peut.

    Et oui les préoccupations écologiques ne nous amènent pas toujours à aborder la vie sous le meilleur angle. Ici aussi une rubrique «gastronomie», bien sûr, on pourrait en faire une, mais ça rimerait vite avec intoxication alimentaire et grippe aviaire.

    Classique: tu fais des études d’écologie par goût de la nature et, gamin, tu récoltais et collectionnais les fossiles ou les insectes, et paf! 15 ans après tu te retrouves à faire des expertises sur de vieilles décharges ou autres sites à risque, comme ceux des anciennes usines à gaz d’EDF, avec leur cuves à benzène, des terrains dont il fallait se débarasser discrètement avant de privatiser.

    Bon comme c’est le vendeur qui paye les études et qu’EDF arrivait à représenter 70% du chiffre d’affaire de certains cabinets en ces années-là, l’indépendance de ces derniers étaient quelque peu limitée. Mais il y a quand même des gens sérieux dans ces secteurs d’activité, comme l’on dit. Jancovici déjà pour ne pas le citer. Plutôt l’indifférence crasse des élites et des masses le frein pour une prise de conscience écologique, toujours.

    La question des sols pollués avait même eu droit à un moment d’attention médiatique en France (une des très écolos France-Soir quand même, sans que je comprenne jamais très bien quelle mouche les avez piqués ce jour-là?) à la fin des années 90, suite à la publication d’une enquête.

    En Alsace, je crois me rappeler. Avec des chiffres bien supérieurs à ceux des communiqués officiels. Déballage sur l’initiative d’un fonctionnaire récalcitrant, si mes souvenirs sont bons.

    Cela avait donc fait quelque bruit, mais bon j’imagine que cela ne c’est pas vraiment arrangé de ce côté vu les priorités actuelles des pouvoirs publics et le laisser-faire en matière économique.

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