Il y en a qui grattent un ticket de la Française des jeux. D’autres qui mettent leur argent de poche dans de drôles d’entreprises. Prenez Bill Gates, par exemple. Il doit s’ennuyer ferme depuis qu’il a pris ses distances avec Microsoft. Il avait fait savoir qu’il s’intéresse à la géoingénierie climatique, qui vise à faire —à coup de technologie— ce que les chefs d’Etat ne sont pas parvenus à organiser: la lutte contre le réchauffement climatique. On l’a récemment vu miser quelque kopeck dans une startup du nucléaire. Là, il vient de placer des jetons dans une machine à fabriquer des nuages.
Pourquoi «Terreur des moustiques»? J’ai emprunté —en le modifiant— ce surnom à mes confrères britanniques du Register, toujours prompts à dégainer l’humour. La tête de Bill Gates a en effet été mise à prix par tous les anophèles du monde, depuis qu’il leur a déclaré la guerre en finançant, à coups de milliards, la lutte contre le paludisme.
Devenu l’homme des nobles causes, William Gates se verrait bien désormais en pourfendeur du réchauffement climatique. The Register raconte qu’il a refilé 300 000 dollars à un groupe de chercheurs appelé Silver Lining (1). Ils tentent de mettre en pratique les idées d’un duo de chercheurs britanniques, John Latham et Steven Salter, pour réduire la quantité d’énergie solaire qui éclaire la terre. Leur credo? Mettre sur l’eau des milliers de navires capables de pomper l’eau et de l’expédier, sous forme d’un gigantesque spray pour augmenter la couverture nuageuse et faire baisser la température du globe.
L’avantage de cette drôle d’idée, c’est que dès qu’on coupe les pompes, tout s’arrête. Un truc un peu plus réversible que l’idée défendue par le Nobel Paul Crutzen de balancer des aérosols soufrés dans la stratosphère. Mais comme le souligne le Register, mieux vaudrait éviter de naviguer sur un banc de sardines. Parce que je défie quiconque de prévoir ce qu’il adviendrait d’un nuage de poussière de sardines au dessus de l’océan!
(1) Difficile à traduire. «Every cloud has a silver lining» est un peu l’équivalent de notre «Après la pluie, le beau temps».
Et avec des baleines ça marcherait pas ?