Fukushima, mon amour

Point de situation lundi

Le drame que vit le Japon et son prolongement nucléaire qui tient le monde en haleine est suffisamment grave pour ne pas en rajouter. Désormais, donc, Effets de Terre évoquera la catastrophe d’Okuma, au risque de ne pas être compris. Parce qu’il n’est nul besoin d’en rajouter.

Lundi matin, après un week-end où les rares nouvelles semblaient redonner de l’optimisme aux opérateurs de la centrale nucléaire, le personnel a une fois de plus été évacué après que de la fumée ait été aperçue dans ce qui reste de l’unité numéro 3. Evacuation dont les raisons n’ont pas été précisées, même s’il semble évident qu’un seul fait peut la provoquer: un niveau trop élevé de radiations.

L’électricité est en partie revenue sur certaines des unités. Selon Tepco, les piscines à combustible des réacteurs 5 et 6 ont retrouvé une température normale. Du courant a été remis sur l’unité 2, pour améliorer les conditions des opérateurs: éclairage et filtration de l’air de la salle de commandes, notamment, qui ne sont pas encore opérationnels. Selon l’agence Kyodo ce matin (heure de Paris), la remise en état du refroidissement du réacteur de l’unité 2 n’est pas pour tout de suite, des équipements électriques devant être remplacés. L’unité 3 avait été arrosée à la lance à eau tout le week-end et Tepco avait annoncé que la pression du réacteur était stabilisé. Mais un nouvel événement semble bien s’être produit lundi.

Dès le début de l’affaire, j’ai tenté d’appeler un chat un chat. Dire que la situation est critique à Fukushima, revient à peu de chose d’expliquer que «la situation est critique à Ile de France» ou «à Ardèche», car Fukushima est d’abord une préfecture, un territoire au sens japonais. C’est aussi une ville, mais relativement loin du lieu de l’accident nucléaire. Fort de ma connaissance parfaitement nulle du japonais, j’avais donc choisi de dire que la catastrophe se jouait à Daiichi, pensant que c’était la ville concernée. Mais vendredi, j’ai appelé un vague copain, franco-japonais, qui a éclaté de rire «Daiichi veut dire “numéro un” et Daiini numéro 2”!» Mon fiston entendant ça s’est bien moqué de moi. Mais j’ai poursuivi mes recherches pour découvrir que la centrale se trouve sur la commune de Okuma. Bref, il faut dire la centrale d’Okuma.

«Efforts désespérés à Fukushima»… C’est en revoyant cette manchette du Monde (daté de jeudi 17 mars), que j’ai percuté. Pourquoi personne, aucun journal ou site internet d’information, même de référence, ne s’est-il pas posé la question de savoir où se trouve la centrale? Je crains d’avoir trouvé la réponse: parce que la rime avec Hiroshima participe à la dramatisation de l’événement, à frapper les esprits. Quel meilleur moyen de convaincre de la gravité de cet accident, que d’évoquer ce 6 août 1945, où la folie des hommes a conduit à balayer Hiroshima avec Little boy, le nom donné au second exemplaire de l’arme de destruction massive américaine?

30 commentaires

  1. Le nom de la centrale est bien Fukushima numéro 1. Avec Fukushima numéro 2 un peu plus au sud. Les média, le gouvernement et TEPCO appellent bien la centrale Fukushima.
    Et si vraiment les noms vous amusent, eh bien Fukushima veut dire “île de la chance”. Fuku chance, shima, île. C’est une ville qui se trouve un peu dans les terres. ^_^

  2. J’ai mis sur un post un tableau des conséquences de la mortalité différée suite à la radioactivité à Hiroshima, établie par la commission qui a travaillé des dizaines d’années sur la question. Cette mortalité différée est à peine significative! Ces mensonges évidents de la communauté scientifique sont scandaleux, et il faut s’élever ave la plus grande vigueur contre les pratiques de ces médecins marrons qui sont de toute évidence payés en sous-main par la main invisible du lobby nucléaire.


  3. DDQ

    Je ne suis pas tout-à-fait d’acord avec vous, le premier ministre dans ses interventions télévisées parle bien de Fukushima Daiichi (????) dont s’est le nom officiel. Je ne pense pas qu’il faille y voir une allusion à Hiroshima ou Nagasaki en tout cas pas dans l’esprit des ,japonais que je connais.

    1. Dommage qu’on ne puisse pas écrire les kanji sur ce blog….

  4. Histoire de sourire un peu, je vous signale mon article sur le journal de la protection animale :
    « 2011, année du scorpion ?
    Il faut le reconnaître avant le 11 mars 2011, je n’avais pas une affection débordante pour les scorpions. L’incident* de Fukushima m’a poussé à réviser ma position. Je vous le dis, aujourd’hui, si je voyais passer un de ces arachnides dans mon salon, je lui serrerais la pince en lui disant « Chapeau mon coco ! » (Ou plutôt mon « sco-sco »)… »
    la suite : sur
    http://www.lejpa.com/page_scorpion

    1. Author

      Excellent, votre billet! (A noter que le Japon a semble-t-il refusé les scorpions électroniques qu’EDF-Areva avaient annoncé avoir expédié)

    2. Il semble d’ailleurs que les Scorpions soient copieusement étudiés par les armées occidentales justement pour percer à jour leur fabuleuse résistant à la radioactivité.

  5. Ne serons nous pas un jour tous des scorpîons? Nous en avons déjà le venin, mais pas encore la carapace

  6. C’est un fait, ça se ressemble, mais honnêtement, ça ne m’était pas venu à l’idée.
    En revanche, on compare bp l’événement avec Tchernobyl et Three miles Island. Or, à ce que j’ai compris, ça n’a rien à voir avec le premier. Il serais AMHA plus fructueux d’expliquer pourquoi, et, au passage, pourquoi ça a à voir quand même: le nucléaire n’est pas dangereux « chroniquement », mais au regard du potentiel d’impact, il l’est beaucoup.

  7. Les ginkgos et les plaqueminiers semblent également résister aux radiations.
    Allez ! Tous à la tisane de scorpion, de ginkgo biloba et au jus de kaki !





    1. Author

      Merci. Je ne sais pas comment vous accédez à Effets de Terre, mais il y a un papier là dessus depuis 18h45… 😉

      1. J’ai été obligé de passer par les commentaires, symantec déclarant votre site comme malveillant, je n’ai donc pas vu la page d’accueil. Désolé.

      2. Symantec, beurk… Mettez donc un gratuit qui va bien (genre Avast) et/ou désactiver les services à la con qui filtrent vos sites web. Sinon vous pouvez aussi essayer de passé sous Gnu/Linux. Personnellement je ne supporterais pas que ma bécane me dise où j’ai le droit d’aller et où je n’ai pas le droit. Y’a aussi l’abonnement au flux RSS qui est pratique : vous avez directement les nouveaux articles/commentaires dans une belle ‘tite liste.

      3. Symantec me convient surtout pour son système de contrôle parental.

      4. Nimch, vous savez, tout dépend de ce que vous faites de votre ordinateur. Vous pouvez vous contenter de solutions gratuites et de bon niveau comme Avast si votre machine ne vous sert que pour vos loisirs, mais un produit plus professionnel peut se révéler indispensable si vous travaillez avec votre ordinateur. Non pas que « gratuit = pas bien et payant = parfait », mais vous obtenez quand même des services bien supérieurs de la part des éditeurs dans le second cas…
        Quant à X supérieur à Y, sachant qu’aucun logiciel n’arrête 100 % des menaces, il faut arriver à faire la balance entre confort d’utilisation (il y a des solutions pénibles en la matière…) et efficacité.
        Pour le reste, croire que Linux est à l’abri des menaces virales est une illusion. Il y a effectivement très peu d’attaques sous Linux (comme sur Mac) tout bêtement parce que les 90% de PC sous Windows suffisent aux attaquants (quel que soient leurs objectifs) comme « cibles ».
        Cela étant, bien d’accord avec vous sur les services « anti-phishing » et autres. Comme le dit un intéressant site consacré à la sécurité (Assiste.com, j’ai pas d’actions chez eux, le gars fait juste un excellent boulot), le meilleur outil de sécurité est situé entre le fauteuil et l’écran…

      5. Author

        N’empêche que classer Effets de Terre comme site malveillant… C’est pas sympa. Et la preuve que des outils payants se prennent les pieds dans le tapis…

      6. Merci BrunoF pour tout vos conseil avisés… C’est mon boulot je connais « un peu ».

        « Vous pouvez vous contenter de solutions gratuites et de bon niveau comme Avast si votre machine ne vous sert que pour vos loisirs »

        Faux, archi faux. Pour avoir essayer un tas de trucs, Avast (par exemple, qui devient d’ailleurs de plus en plus une usine à gaz) convient parfaitement sur une machine de dev sous windaube (même si légalement, la version gratuite ça le fait pas mais ça m’est imposé).
        Pour mes loisirs je suis sous Gnu/Linux, chui pas maso non plus…

        N’empêche que quasiment toutes toutes les solutions payantes en matière d’antivirus & Co sous ouinouin sont de grosses merdes (et le reste aussi d’ailleurs) bien moins performantes/envahissantes/etc que certains gratuits. J’ai déjà eu l’expérience de plusieurs heures de désinstallation (si si !) d’un Norton… Si ça c’est pas envahissant.
        Je ne parlais pas de Gnu/Linux (svp j’y tiens) pour dire que c’était à l’abri des menaces virales (quoique…), je parlais de Gnu/Linux donc de logiciels libres pour dire qu’en général (voire tout le temps) ils prennent moins les gens pour des cons. En gros un proprio vous dit « ne vous occupez de rien je fais tout tout seul pour votre sécurité » (aillez confiance quoi, comme le serpent dans le livre de la jungle) quand un logiciel libre vous dit « est-ce que vous m’autoriser à faire ci et ça ». Enfin si y’en a qui (comme dirait l’autre) sont assez couillons pour payer plus cher pour moins bien ça les regarde, je vais pas me battre.

      7. J’ajoute juste, pour que ça soit clair, qu’il faut bien faire la différence entre gratuit et libre. Ce n’est pas équivalent même si beaucoup de libres sont gratuits. Cette notion n’était pas explicite dans mon précédent post.

      8. Denis : oh, ils ne sont pas non plus exempts de reproche, c’est sûr 😉
        Mais c’est parce que Effets de Terre est trop bon…

        Nimch : bah, c’est aussi un peu mon métier, tous ces trucs (en tout cas de les connaître). Et je réitère, les solutions gratuites, c’est peut-être solide au niveau technique mais en ce qui concerne le support, notamment, il n’y a certainement pas d’équivalence possible avec des produits payants (notez que je ne suis pas forcément fan des softs payants, mais ça a parfois son intérêt, autant le noter…)
        Pour le reste, pas envie d’entrer dans la dichotomie Windows vs le reste du monde qui a forcément raison et que Windows est de la merde. Que ça soit bien ou pas, peu importe à la limite, c’est utilisé par 90 % des utilisateurs d’ordinateur (environ), ça suffit pour qu’on doive le prendre en considération.
        Pour ce qui concerne Norton, je vous rejoins complètement, j’ai aussi eu le « bonheur » de devoir débarrasser un ordinateur de cette sale engeance. Mais pour avoir testé un certain nombre de ses concurrents, il y a heureusement des softs bien plus « fréquentables »…
        Et qui, si si, je vous l’assure, vous demandent si vous voulez faire ceci ou cela et ne vous l’imposent pas. Il faut nuance garder et ne pas caricaturer non plus. Et ne pas hésiter à fouiner un peu pour trouver les bons produits. Car, comme dans le libre, il y a à boire et à manger, n’est-ce pas ?

      9. « mais en ce qui concerne le support, notamment, il n’y a certainement pas d’équivalence possible avec des produits payants »

        Évidemment… Si c’est gratuit, peu de chance d’avoir du support, faut quand même pas espérer le beurre, l’argent du beurre et la crémière. Notez j’imagine qu’il y a aussi des payants qui ne font pas de support.

        « c’est utilisé par 90 % des utilisateurs d’ordinateur (environ) »

        C’est pour cela que j’invite les utilisateurs à migrer vers des solutions libres avec tous les avantages que ça comporte (et les quelques inconvénients). Plus on est de fous, plus on est libre !

        « Et qui, si si, je vous l’assure, vous demandent si vous voulez faire ceci ou cela et ne vous l’imposent pas. »

        En même temps, si vous ne pouvez pas aller vérifier dans le code source si c’est vrai, ils peuvent dire ce qu’ils veulent.

        « Il faut nuance garder et ne pas caricaturer non plus. Et ne pas hésiter à fouiner un peu pour trouver les bons produits. »

        Surement mais pour moi c’est plus une question de philosophie du libre.

        « Car, comme dans le libre, il y a à boire et à manger, n’est-ce pas ? »

        Oui mais on dispose du code source donc c’est facilement améliorable !

      10. Nimch, la différence, c’est que vous, vous avez peut-être le niveau pour aller fouiner dans le code source d’une appli.
        Mais, pour 99.9 % des utilisateurs, un ordinateur, c’est un outil, pas un engin servant à développer des applis.
        Et pour ceux-là, à la limite, libre, pas libre, ils s’en foutent, ils veulent que ça rende le service qu’on leur a promis. Un peu comme tous ces automobilistes bien incapables de construire une voiture. Et pour eux, non, ce n’est pas « facilement améliorable ». Parce qu’ils ne savent pas débugguer une fonction pas plus qu’ils ne savent créer un nouveau modèle d’amortisseur.

        Sinon, là :
        « c’est utilisé par 90 % des utilisateurs d’ordinateur (environ) »

        C’est pour cela que j’invite les utilisateurs à migrer vers des solutions libres avec tous les avantages que ça comporte (et les quelques inconvénients). Plus on est de fous, plus on est libre !

        * Cela signifierait donc que si le libre est un jour à 90 % de parts de marché, vous militerez pour une autre forme de diffusion des logiciels ?

        Après, entendons-nous, j’aime bien la « philosophie » (bien grand mot) du libre, c’est une démarche qui a de nombreux aspects positifs. Mais elle ne peut convenir à tout le monde, notamment en matière de logiciels (si tant est que cette démarche puisse être appliquée dans d’autres domaines…). Et l’opposition libre – « pas libre » me semble factice. Pour moi, ça se complète.
        Et j’avoue que j’ai toujours du mal avec les tenants d’un courant (le « libre », le végétarisme, par exemple…) qui dénigrent ce que font les autres voire militent pour l’interdire (je ne parle pas de vous, Nimch, vous êtes plus nuancé que cela !).

        Ah, dernière chose sur le point suivant :
        « Et qui, si si, je vous l’assure, vous demandent si vous voulez faire ceci ou cela et ne vous l’imposent pas. »

        En même temps, si vous ne pouvez pas aller vérifier dans le code source si c’est vrai, ils peuvent dire ce qu’ils veulent.

        * Vous frisez la mauvaise foi, quand même 😉 Si un logiciel vous demande « voulez-vous filter les sites Web ? » et que vous lui répondez non, vous voyez très facilement de vous-même si c’est le cas ou non. Ce n’est pas dissimulé au fin fond d’un code source…

  8. Denis @

    C’est souvent une erreur temporaire, Quant à votre site, il est bel et bien considéré comme malveillant par certains (suivez mon regard).

  9. @BrunoF

    Je pense qu’on pollue les commentaires de l’article avec nos contribution hors sujet, c’est pourquoi je vous répond pour la dernière fois.

    « Et pour ceux-là, à la limite, libre, pas libre, ils s’en foutent, ils veulent que ça rende le service qu’on leur a promis. »

    Je ne suis pas d’accord. Je prends un exemple caricatural : admettons qu’il existe deux services postaux : un qui lit votre courrier au passage et l’autre non. C’est comme si vous me disiez « l’utilisateur s’en fout pourvu que la lettre arrive ». Bein non l’utilisateur ne devrait pas s’en foutre.

    « Cela signifierait donc que si le libre est un jour à 90 % de parts de marché, vous militerez pour une autre forme de diffusion des logiciels ? »

    Non ça signifierais que je n’aurais plus besoin de faire de la pédagogie sur ce sujet. Le monde serait plus libre, les oiseaux plus chantant et les p’tites fleurs plus belles !

    « Et l’opposition libre – « pas libre » me semble factice. Pour moi, ça se complète. »

    Oui, n’empêche que la proportion doit être de 90-99% de pas libre et 1-10% de libre chez les utilisateurs lambda. De plus je pense que le libre est plus profitable à monsieur tout le monde. D’où la nécessité de faire de l’information sur ce sujet. Un exemple récent : Oracle qui maintient OpenOffice prend des décisions qui ne vont pas dans le sens de l’utilisateur. Un fork est créer par de bonnes volontés et c’est reparti. Impossible avec un Word ou autre où vous êtes condamné à payer la maj d’un soft qui ne convient plus.

    « qui dénigrent ce que font les autres »

    Je pense que les exemples ne manquent pas sur les atteintes à la vie privée etc chez les grands éditeurs pas libres.

    « Si un logiciel vous demande « voulez-vous filter les sites Web ? » et que vous lui répondez non, vous voyez très facilement de vous-même si c’est le cas ou non. Ce n’est pas dissimulé au fin fond d’un code source… »

    Évidement avec un tel exemple… Par contre les applis de chez Apple et consort ne vous demandent pas votre avis lorsqu’il s’agit d’envoyer votre carnet d’adresse à des boites de pub. Et c’est difficile de le vérifier sans les sources. Par contre si le code source est dispo, la partie de la communauté du libre ayant les compétences de lire le code le font et en informe les moins compétents.

    Voilà voilà ça sera tout pour moi, sauf si…

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