Questions de science, ou propagande?

Comment interpréter la nouvelle initiative de l’American Geophysical Union, en direction des journalistes? Pour le Los Angeles Times, la cause est entendue, la société savante se mêle à la lutte contre les climato-sceptiques. Faux, se défend l’AGU, qui revendique sa neutralité.

«Climate Q&A Service». C’est sous ce vocable que l’American Geophysical Union lancera prochainement, pour le sommet climat de Cancun, un service d’information sur le climat destiné aux journalistes. Le principe en est simple: de la science climatique et rien que de la science. Pour le LA Times, il s’agit bien d’une offensive politique pour contrer les conservateurs au congrès. Le quotidien californien mettait en parallèle l’initiative de l’AGU et celle d’un chercheur américain, qui met sur pied une « Equipe de réaction rapide sur le climat. Il a ensuite publié une clarification, expliquant que les deux opérations n’ont rien à voir l’une avec l’autre.

De fait, je serais tenté de marcher sur les traces de l’AGU. Parce que son service est une resucée de ce que la société savante avait mis sur pied l’an dernier, pendant le sommet de Copenhague. Une initiative qu’Effets de Terre avait relayée, en adressant à l’AGU les questions de ses lecteurs sur le climat. Au total, 12 questions/réponses portant sur les différents aspects du climat avaient été publiées dans ces colonnes. D’où le logo qui orne toujours la page d’accueil de ce site.

L’expérience avait été intéressante à plus d’un titre. Et je peux témoigner modestement que toute question un tantinet orientée était l’an dernier systématiquement rejetée par l’AGU. Seules les questions scientifiques réclamant une réponse scientifique avaient franchi le filtre installé par les responsables de l’association américaine. Avec des réponses de qualité inégale (on trouvait dans le panel de jeunes chercheurs fraîchement diplômés et de vieux routards de la climatologie). C’est avec plaisir que je reprendrai le flambeau cette année, si vous m’en faites la demande.