BP: une nouvelle fuite qui sauve l’honneur

Ça paraissait si calme dimanche © BP
Ça paraissait si calme dimanche © BP

Au fond du Golfe du Mexique, il y aurait donc une sorte de puits sans fond. Les autorités américaines ont détecté dimanche une nouvelle fuite de pétrole, alors que BP affirmait et espérait que le nouveau chapeau installé sur la tête de puits MC 252 avait —au moins temporairement— stoppé les écoulements de brut.

Thad Allen, le responsable fédéral de la luttre contre la marée noire, y est donc allé de sa missive dimanche. Il somme BP d’agir, et de lui signaler toute fuite dans un délai de quatre heures. Et lui demande de se préparer à rouvrir les vannes, si la fuite devait être confirmée, pour éviter que le puits ne se dégrade, quitte à prolonger la marée noire en surface jusqu’à ce que le puits soit enfin colmaté par son autre extrémité. BP n’est pas d’accord, et l’a fait savoir: rouvrir les vannes se ferait sous la responsabilité financière férérale américaine.

Tout ça est une banale affaire de pression. Un comble quand on connait celle qui règne à 1500 mètres de fond. Depuis la pose d’un nouveau chapeau sur le puits, les ingénieurs ont bien noté une hausse de la pression dans le puits à 460 bars, signe que le pétrole ne peut plus s’écouler. Mais cette hausse semblait insuffisante (les experts s’attendaient à au moins 550 bars), ce qui pouvait s’expliquer de deux manières. C’est la première, une fuite, qui serait la bonne selon l’amiral Allen.

Mais après tout, c’est peut-être une bonne nouvelle pour BP. Parce que l’autre option, c’était une déplétion du puits: moins de pétrole, moins de pression… Ce qui aurait fait passer les responsables de BP pour des branquignols. Imaginez toute l’énergie dépensée à chercher et forer un puits par 1500 mètres de fond, pour découvrir qu’après trois mois et 400 000 tonnes, il donne déjà des signes de faiblesse… Franchement, BP devrait se féliciter de cette nouvelle fuite!

39 commentaires

  1. Je n’ai pas vérifié si la question a déjà été posée ici, mais sait-on quelle serait la durée d’écoulement « naturel » de la fuite initiale sans aucun intervention ? J’ai lu des chiffres très élevés, 10 ans à 100 ans …

    1. Bonjour,

      Cela dépend aussi des hypothèses. Selon les sources, BP estimait récupérer 1 à 2 milliards de barils de pétrole (certaines montent même à 3). Prenons 1 milliard de barils de pétrole récupérable.
      La fuite était d’au moins 30000 barils/jour. Prenons 40000.
      Il y a donc pour environ 25000 jours de fuite, ou 70 ans. On peut augmenter/diminuer certains chiffres, mais on arrive toujours à une fuite sur des dizaines d’années.

      1. Donc l’hypothèse de l’ordre d’un siècle n’est pas irréaliste. Et avec 3 milliards de barils et 30000 barils/jour, la Louisiane hydrocarbogluante en a encore jusqu’en 2373 …

        Cela met l’accent sur un aspect très important de l’off-shore non maîtrisé : quand l’Erika s’échoue, il ne peut répendre plus de pétrole que n’en recèle sa soute. Pour DeepWater Horizon, la cuve est sans fin ni fond …

      2. Ce n’est pas comme çà que çà se passe! Les réserves de pétrole du Golfe du Mexique côté US sont estimées, estimation haute, à 20 Gb ( environ 3 milliards de tonnes). Mais elles sont distribuées en un grand nombre de gisements , chaque gisement exploité l’étant par un grand nombre de puits; Chaque puits a un  » rayon » d’action assez limité et c’est pour cela qu’il faut en forer un grand nombre.Le rayon d’action de chaque puits est limité par la mécanique des fluides en milieu poreux, les fluides étant ici l’eau, le pétrole et le gaz. La vitesse d’écoulement de chaque fluide dépend de la pression dans le gisement, mais aussi des proportions des différents fluides dans la porosité. Dans le cas de ce puits, l’eau va envahir la porosité, la pression va diminuer, et le débit du pétrole et du gaz vont diminuer progressivement.C’est surtout de l’eau qui sortira !
        Il est impossible de vider un gisement avec un seul puits, sinon, pourquoi en forer autant? Et encore moins l’ensemble des gisements du Golfe du Mexique!
        L’hypothèse d’un siècle est totalement irréaliste, ou alors la fuite ne sera plus qu’un pipi de chat!
        Donc votre aspect si important et votre cuve sans fin ni fond ne sont que les fruits de l’imagination!
        Actuellement, l’essentiel du pétrole qui « souille » les eaux américaines n’est pas dû à ces accidents spectaculaires, mais à des petites fuites naturelles de pétrole. Et bien sûr, à la multiplicité des fuites dues aux petites entreprises et aux particuliers, aussi bien en mer (dégazages, nettoyages de bateaux, fuites des moteurs) qu’à terre ( cuves à mazout, stations-services, nettoyages de voiture, moteurs etc). En France, ces petites fuites représentent 80 % de la pollution, mais on en parle guère ( aucun article sur la question dans les journaux français !)

  2. Un petit extrait de mon « vieil » article qui date déjà d’un mois et demi (*) :

    A l’heure où depuis plusieurs semaines – depuis 40 jours en date du 30 mai 2010 – à 1 500 mètres sous la surface du golfe du Mexique, 2 et 3 millions de litres de pétrole continuent de s’échapper chaque jour en continu du puits qu’exploitait la plate-forme ‘Deepwater Horizon’ de British Petroleum (fuite qui a engendré la « pire catastrophe écologique de l’histoire des Etats-Unis », ainsi que l’a qualifiée la Maison-Blanche tout récemment)… il n’est peut-être pas inutile de rappeler ce qu’écrivaient déjà Barbara Ward et René Dubos en 1972 :

    « Ce ne sont que trop souvent les côtes, encore, qui subissent principalement la pollution provoquée par le forage des puits de pétrole et le transport de ce dernier, ainsi que par l’acheminement toujours plus dense de marchandises par les cours d’eau et par la mer dans les zones industrialisées.

    Le sondage et le forage sous-marin de gisements pétrolifères s’accroissent sans cesse dans les socles épicontinentaux.
    Même si, jusqu’à présent, des catastrophes comme l’énorme fuite de pétrole du détroit de Santa Barbara sont rares, l’expansion des travaux sous-marin peut en accroître considérablement le risque à l’avenir. Jusqu’à présent, le forage sous-marin est dans une large mesure l’adaptation de techniques terrestres ; bien sûr, il arrive que des forages terrestres provoquent des ruptures et de violents jaillissements de pétrole, mais les conséquences en sont bien moins catastrophiques que ce ne serait le cas dans les eaux côtières, qui diffuseraient les polluants avec toute la force du vent, des marées et des courants ! (…)

    Cette expansion de forages sous-marins comporte le danger de nombreux épanchements de pétrole, donc de plus de plages souillées, d’une raréfaction de la pisciculture dans les estuaires, d’un plus grand nombre d’oiseaux et de poissons empoisonnés dans les nappes de pétrole !… »

    (*) C’est là :
    http://crefrance.ning.com/group/leclimatdanstoussestats/forum/topics/une-page-dhistoire

    1. « cette expansion de forage » est peut être un grand mot. Si ma mémoire est correcte, il y a plus de 20 000 puits déjà fermés, et environ 37 000 puits sont en exploitation.
      Cette catastrophe est le 19e dans le Golfe, et les 19 ont eu une seule cause commune: une bulle de gaz qui a fait exploser la plateforme de forage.

      1. Intéressantes ces infos… mais trop imprécises !
        Je ne parle pas seulement des « sources » (de l’information, pas de pétrole) 😉

        … mais aussi de ces précisions là :
        – Ces 20.000 puits déjà fermés, ils ont ouverts quand et été fermés quand ?
        – Les 37.000 puits en exploitations, ils sont ouverts depuis quand ?…. Et où ?
        Combien de puits juste dans le Golfe où 19 ont « coincé la bulle » ?

    2. Et que pensez-vous, cher Daneel, des bateaux de tous tonnage, dont la majorité n’appartiennent pas à des multinationales, mais bien à des petits franchouillards qui nettoyent leurs cuves en mer et dont le moteur fuit , qui s’approvisionnent à des stations-services marines sans dispositif de contention, de ceux dont la cuve à mazout de leur domicile n’est pas entretenue, qui vidangent leur voiture en douce ou jettent ddes b idons d’huiles dans les rivières et les étangs etc, etc…la liste est longue?
      Ils sont en France responsables de 80 % de la pollution par les hydrocarbures! Tiens, j’ai encore vu hier une longue traînée de mazout larguée par un bateau franchouillard à l’entrée d’une zone ostréicole dans l’indifférence générale. Pas vu, pas pris, jamais verbalisés , et de votre part, aucun discours moralisateur à leur égard.
      D’autre part, vous n’avez pas l’air de le savoir, le pétrole n’est pas un toxique, à part quelques molécules comme le benzène qui s’évapore rapidement ( le benzène provoque des leucémies, il y en a pas mal dans les essences sans plomb, y avez-vous déjà pensé quand vous vous servez à la pompe?), et quelques traces d’hydrocarbures lourds potentiellement cancérigènes à condition de s’en enduire énergiquement tous les matins pendant 20 ans. Et c’est heureux, car nos garagistes seraient déjà tous morts! Dans un pays des Balkans ( la Roumanie), on utilise des enduits de pétrole lourd pour soigner je ne sais pas trop quoi, la peau peut-être, et on en faisait usage en médecine dans l’antiquité. L’action des marées noires, c’est d’axphyxier les organismes qui s’y trouvent pris et de ralentir l’oxygénation des eaux ou des sédiments qui se trouvent dessous, ce qui ne plaît évidemment pas aux organismes aérobies. Mais c’est pareil pour les algues vertes, marée verte permanente en Bretagne, qui dure depuis bien plus longtemps que la fuite de la BP, et dont on n’est pas près de voir la fin!
      Les dangers les plus importants du pétrole pour la santé viennent de ses produits de combustion. Est-ce que vous militez, dans votre cellule écologique, pour l’interdiction totale et définitive des moteurs à explosion, et en particulier des voitures? Vous devriez, si vous étiez conséquent avec vous-même.
      A propos, que pensez-vous des dangers du charbon; c’est une colle que je pose à tous mes amis écologistes antinucléaires, les seuls vrais écologistes selon vous: en Allemagne, où il existe des centrales nucléaires et des centrales à charbon, combien de morts sont imputables annuellement aux centrales nucléaires, et combien aux centrales à charbon, pour une même quantité d’électricité produite ( disons par exemple pour 10 TWh). et combien de morts supplémentaires y aurait-il en Allemagne si les centrales nucléaires y étaient remplacées par des centrales à charbon, comme çà pourrait en prendre le chemin! Aucun écologiste antinucléaire n’a encore été capable de répondre à cette question. Comme c’est curieux! Peut-être aurais-je plus de chance avec vous.

      1. En tout cas ce que je retiens de votre discours c’est que vous faisiez partie de cette indifférence générale envers la pollution au mazout qui se passait sous votre nez… Quand même un petit peu gonflé de votre part de faire la morale aux gens après ça, non ?

        Au passage je vous rappelle que dans l’antiquité on se tartinait aussi le visage de plomb et de mercure, je n’irais donc pas franchement utiliser la médecine de cette époque comme un argument d’autorité…

        Ah là bonne vieille rengaine du dégazage, un des éléments de langages favoris des communicants qu’on nous ressort à chaque marée noire pour exonérer les gentils pétroliers qui ne font rien que revigorer les populations de goélands avec un bon bain de pétrole… On se croirait revenu à la grande époque de l’Erika où tous les politiciens venaient pleurait de chaudes larmes devant les appels à boycott de Total derrière des choeurs de journalistes répétant à longueur de temps de cerveau disponible combien il était irresponsable de mettre ce fleuron de l’industrie Française en danger (jusqu’à réussir à retourner l’opinion ces cons!)…

        Mais bon… A chaque fois c’est pareil, un peu d’émotion télévisée, et quelques paroles en l’air,devraient suffire à nous calmer. On ira tout torcher quand même, car cette terre en vaut bien la peine, malgré le vent, malgré la tempête, nous balayerons la merde de notre planète ! On ne le fera sûrement pas pour vous, ni pour une médaille, ni pour un sou, croyez-le ou pas, malgré vos avocats un beau jour on vous le rendra !

      2. Mon cher Tilleul, s’il y a quelqu’un de gonglé, c’est bien vous. Où avez-vous vu que j’étais indifférent à la pollution au mazout? J’ai fait remarquer que dans ce domaine, les principaux pollueurs, en nombre, et aussi en volume étant donné qu’ils sont des millions à agir ainsi, sont les particuliers et les petites entreprises. Et çà, visiblement çà vous gêne, car c’est quelque chose qu’il ne faut jamais dire! Politiquement incorrect!

        Je sors à l’instant d’une réunion où il a été question de certains de ces comportements dans un estuaire proche de chez moi. Des touristes de plus en plus nombreux y achètent des cabanes et y amarrent un bateau. Ils bichonnent leur bateau en le nettoyant avec des produits toxiques, font la vidange puis jettent leurs bidons d’huile dans les marais, ni vu (pas toujours, la preuve) ni connus, ni verbalisés, font leur lessive etc…La moindre remarque attire la réponse suivante: je suis chez moi et je fais ce que je veux et je n’en ai de toute façon rien à cirer! Ce ne sont pourtant pas des employés de la BP!
        Seriez-vous de la race de ceux qui ont compris qu’il était bien plus payant électoralement de rejetter toutes les reponsabilités sur les grandes compagnies, car ils représentaient moins d’électeurs. Et de ceux qui savent instinctivement que la technique du bouc émissaire est très bien rodée dans toutes les sociétés comme la nôtre où la mentalité néolithique est encore dominante.
        C’est d’ailleurs pour cette raison que vous tapez sans arrêt sur le nucléaire et non sur le charbon, pourtant infiniment plus dangereux!. Vos amis Grünen, qui utilsent le prétexte de l’Ecologie pour se faire élire, l’ont également bien compris.

      3. On peut aussi ajouter cette question, combien de morts dues à la silicose en comparaison aux morts par irradiation ?

        Je ne suis pas pro nucléaire mais je reconnais que pour l’instant c’est la moins mauvaise des solutions (sauf de retourner à la bougie).

      4. Bonjour,
        La question n’est pas tellement d’être pour ou contre le nucléaire, mais de trouver une solution adaptée. Le parc des centrales existantes est – à mon avis – une bonne solution existante.
        Mais une centrale nucléaire n’est en aucun cas une solution à court ou moyen terme pour un carburant automobile ou source de chauffage domestique.
        Je crois qu’on élude trop souvent à poser la bonne question avant de trouver une réponse adéquate.
        A titre personnel, je ne vois aucune solution pour nos besoins énergétiques: les carburants fossiles viendront à manquer rapidement, le nucléaire manquera d’une part de carburant, et d’autre part du temps nécessaire à construire massivement des centrales supplémentaires, les technologies renouvelables sont à inventer et ont le même soucis de manque de temps, et les technologies autres sont inexistantes.
        Il n’y a qu’un mouvement massif de réduction de besoins énergétiques qui peut nous aider, mais cela nécessite un soutien de la société civile, soutien inexistant aujourd’hui.
        Donc ce sera l’apocalypse pour tous.

      5. C’est à peu près ce que je pense également mais l’apocalypse attendra que j’ai fini de rénover/isoler ma maison correctement et que mon potager tourne plein régime. Après je suis prêt, je trouvais d’ailleurs qu’on se faisait quand même bien chier depuis quelques temps, un peu d’action ça ravigote… (et un peu d’humour ça fait pas de mal et ça permet de tenir)

      6. Vous avez probablement une route devant votre maison, et les tuyaux qui viennent avec (électricité, eau Potable/usées, télécom, …).
        Or l’Apocalypse implique que ces tuyaux ne fonctionnent plus ou que par intermittence, tandis que la route amène une meute de citadins affamés intéressés par votre potager.
        Après le plus grand génocide de l’humanité, on verra le retour du Moyen Age.

      7. Chauffage au bois, un puis… et des miradors ! P’tet même bien un bouclier invisible tiens ! 😉

      8. « on verra le retour du Moyen Age » grâce en partie à ceux qui reprochent (injustement) aux écolos de vouloir y retourner : un comble !

      9. Le retour au « Moyen Age » est inévitable. La question est de savoir si on y va de façon organisée (des petites entités autarciques et communicantes – des villages), ou de façon anarchique.

      10. C’est curieux cette obsession du Moyen-âge. Trop marqués à l’école par ce sacré Charlemagne peut-être ?
        Sauf erreur de ma part, nous consommons en France aujourd’hui 4 fois plus d’énergie environ que dans les années 60, qui ne semblent pas évoquer une période de terribles privations à nos aînés quand ils en parlent. Et parvenir à produire 25 % de l’énergie actuelle à l’aide du nucléaire et des différents renouvelables ne me semble pas relever de l’utopie à condition de s’y mettre sérieusement.
        Quelques pas en arrière oui mais des pas petits ! (enfin pour ceux qui ne sont pas traumatisés à l’idée de faire Paris-Bordeaux en 4 heures au lieu d’une).

        Blague mise à part, je suis d’accord avec vous pour considérer que faute de réorganisation de grande ampleur, progressive et anticipée de notre société face à la pénurie qui s’annonce, la récession qui s’ensuivra risque effectivement de mériter le qualificatif d’apocalyptique. Mais le courage et la lucidité de notre classe dirigeante actuelle me permettent de garder espoir … (je sais, ce n’est pas beau de tirer sur une ambulance mais c’est plus fort que moi)

      11. Moi je les vois pas comme une ambulance mais plutôt comme un gros fourgon blindé plein de fric et on a beau tirer dessus y s’arrête pas !

      12. Plutôt d’accord avec vous pour dire que la réduction des consommations énergétiques est urgente. Cela peut se faire par la réduction des consommations individuelles, ou par l’amélioration de l’efficacité énergétique, avec l’inconvénient dans ce dernier cas que cette amélioration est utilisée par le consommateur pour avoir plus ( plus grosse voiture, plus grande maison etc..)
        Pas d’accord avec vous quand vous dites que le nucléaire ne peut pas se substituer aux carburants: les voitures électriques et les véhicules rechargeables permettent de le faire.Et il n’y a pas besoin pour cela de construire massivement des centrales: il suffit de charger les batteries la nuit. C’est aussi le cas pour toutes les formes d’électricité,renouvelables ou non, tant que cette électricité n’est pas produite à partir de pétrole.
        Et l’électricité est tout à fait adaptée au chauffage domestique! C’est même ainsi qu’un grand nombre de Français se chauffent

      13. Je vous trouve bien (trop) optimiste concernant les voitures électriques : vous mettez de côté tout ce qui pose problème à coup de « il suffit ».
        Et concernant le chauffage électrique et l’argument du grand nombre : ha ha !

      14. Je ne suis ni pessimiste ni optimiste : toxymoron prétend qu’une centrale nucléaire n’est en aucun cas une solution à court ou à moyen terme pour un carburant automobile ou comme source chauffage. Je me borne à dire que ce n’est pas vrai, et je lui dis pourquoi. Soit il n’y a pas suffisamment réfléchi, ou n’a pas les éléments suffisants, soit il est hostile au nucléaire par principe, je ne sais pas. A lui de nous le dire. Mais je pense à une hostilité de principe, parce que ce type d’argument, bien qqu’il ne soit aucunement fondé sur le plan technique, est utilisé en permanence par les personnes hostiles par principe au nucléaire; Je pense que si l’électricité pouvait être produite en abondance par l’éolien ou le solaire, ce genre d’argument disparaîtrait comme par enchantement du paysage, et que les mêmes nous vanteraient en permanence les mérites de l’électricité pour faire rouler les voitures et chauffer les maisons.

      15. De mémoire, le nucléaire français est 80% de l’électricité mais <20% de l'énergie totale. Donc remplacer charbon, gaz et pétrole par de l'électricité nécessite 4x de sources qu'aujourd'hui – que ce soit nucléaire, vent, ou autres. Or ce facteur 4 prendra beaucoup de temps et beaucoup d'énergie, deux ressources rares et de plus en plus chères, et à soustraire des autres besoins croissants. Donc je n’y crois pas. Et ce n’est que la première étape car en même temps il faut rééquiper toute la France avec un chauffage électrique, un véhicule électrique, … donc d’énormes dépenses des particuliers (qui n’ont pas le sou), et d’énormes problèmes de capacité pour les industriels. Donc je n’y crois pas non plus.

      16. Je suis absolument d’accord avec toxymoron et ne suis absolument pas hostile au nuke par principe, bien au contraire…

      17. Ben voyons… vous vous êtes complètement riculisé avec votre baratin inepte sur la belle « centralenucléairenaturelle », et vous tentez maintenant de « noyer le poisson dans le pétrole » en nous baratinant cette fois avec les « irresponsables » qui balancent leurs saloperies dans la nature – pourquoi « franchouillards » au fait ? Vous seriez pas aussi un peu « raciste » envers les français ? (???) – 🙁

        Le pétrole n’est pas toxique ?….
        J’ai dû faire un cauchemar alors quand j’ai entendu Obama – du moins son gouvernement – dire que la fuite de BP était l’une de leur plus grande catastrophe écologique.
        Manquerait plus que le pétrole soit toxique maintenant !
        😉

        Moi, en ce qui me concerne, je milite pour « la décroissance » ; et je fais de la marche, du vélo… n’utilisant les véhicules « à pétrole » qu’avec parcimonie quand on ne peut vraiment pas faire autrement !!!

        Pour le reste, je crois que ‘Tilleul’, ‘Toxymoron’ et ‘Nimch’ vous ont déjà bien répondu… (je remarque en tout cas que de votre côté, dans votre propagande nucléophile, vous omettez très soigneusement de nous parler de vos chers déchets radioactifs enfouis quasiment « en cachette » sur notre territoire français… et expédié également « en cachette » au fin fond de la Russie !!!!)
        Je rajouterais juste que l’on peut toujours trouver mieux pour notre planète que l’utilisation à outrance du pétrole et de l’énergie nucléaire..
        Avez-vous seulement entendu parler de la « Maison autonome » de mon ami Patrick Baronnet ?
        Et de la « ville autonome » de Güssing ?

        Si vous voulez vraiment vous informer de manière indépendante sur le problème du nucléaire – pas de lobotomie nucléophile ou nucléocrate ! -… une bonne adresse :
        http://www.sortirdunucleaire.fr

        🙂

        Cadeau :
        « … Ils te diront comment t’as pu laisser faire ça
        T’auras beau te défendre leur expliquer tout bas
        C’est pas ma faute à moi, c’est la faute aux anciens
        Mais y aura plus personne pour te laver les mains… »

        Une bien belle chanson de « Mickey 3D »
        C’est là :
        http://crefrance.ning.com/profiles/blogs/respire-mickey-3d

  3. Serait-il possible de revenir à ma question : sans intervention, en combien d’années le forage de BP va-t-il fuir ? Les réponses de BMD (à terme « un pipi de chat », le reste étant « le fruit de votre imagination ») ne comportent aucune source d’information. Or c’est bien ce que je recherche et non des considérations générales sur les algues vertes ou le charbon.
    Je suis tout à fait d’accord sur le fait que le débit de fuite obéira à la physique des milieux poreux, mais est-ce que l’on n’en sait pas plus sur le volume du gisement qui pourrait s’écouler ?
    Autre façon de poser la question : est-ce que l’on est suffisamment inconscient pour forer à très grande profondeur sans aucune évaluation des risques en cas de problème ?

    1. Mais si, je vous ai donné des indications sur la façon de considérer le problème! Ce que je vous reproche est justement d’avoir posé des conclusions avant de vous informer, ce qui m’a étonné de votre part. Vous avez aussi affirmé que dans le cas de Deep Water Horizon ( en fait le nom du puits est Macondo), on avait une cuve sans fin ni fond et je vous ai dit que c’était faux.. Vous avez également fait implicitement croire que la fuite ne serait jamais colmatée.
      Je n’ai pas en ma possession d’éléments précis, ni sur le contenu du réservoir, ni sur les caractéristiques du puits, et je ne peux donc pas vous proposer un calcul exact. Essayez de trouver un ingénieur de réservoir, de préférence à la retraite pour qu’il ait du temps, que la question intéresse.
      Quant à ma sortie sur les algues vertes et sur le charbon, elle peut vous paraître hors de propos, mais s’il y a bien des cuves sans fin ni fond, c’est entre autres dans ces domaines. çà dure depuis des dizaines d’annnées et non pas depuis quelques mois., sans que çà préoccupe grand monde

  4. @Thierry Salomon, j’ai regardé un peu plus la question, mais je n’ai malheureusement pas accès à des données chiffrées:
    Pour votre gouverne, quand on veut exploiter un gisement qui vient d’être découvert, on commence par faire ce qu’on appelle des forages de délinéation, qui permettent de faire une première reconnaissance du gisement et d’en estimer, par des méthodes probabilistes, le contenu. Puis on fait les premiers forages de production et l’exploitation commence. Le jaillissement naturel du pétrole, tel que l’on le voit dans les séries américaines n’existe que si la pression initiale des fluides dans le gisement est suffisamment importante, ce qui n’est pas toujours le cas. Dans la grande majorité des gisements, on est en fait contraint après quelques mois de stimuler la production de pétrole en injectant de l’eau sous pression dans l’aquifère qui se trouve sous le pétrole, et en plus de le pomper. Si on ne le fait pas, la production se tarit. D’autre part, même en cas de production stimulée, le water-cut, c’est-à-dire la proportion d’eau dans les fluides qui arrivent à la surface, augmente très rapidement. Là j’ai quelques exemples: en Mer du Nord, cette montée très rapide du water-cut a lieu après deux ou trois ans d’exploitation, au Moyen-Orient après un à deux ans. C’est ainsi que les fluides tirés, par exploitation stimulée, du plus grand gisement du monde, le gisement de Ghawar, contiennent actuellement 70 à 80 % d’eau, et ont commencé à contenir de l’eau après deux ans d’exploitation seulement. Et sans stimulation, le pétrole n’aurait plus atteint la surface après quelques mois seulement d’exploitation..
    Mais chaque gisement est un cas particulier. Celui-ci est manifestement à haute pression, puisque les ingénieurs de BP attendaient dit-on 550 bars en tête de puits, ce qui est très important. De plus il contient du gaz, qui est très compressible. Le pétrole devrait donc à première vue atteindre la surface sans stimulation plus longtemps que pour les exemples que je vous cite. Mais dire que l’on en a pour 100 ans si l’on est incapable de le boucher, c’est vraiment délirant !
    J’ai signalé sur ce site que l’on avait totalement oublié qu’en 1979 une histoire similaire avait eu lieu dans le Golfe de Campêche, qui débouche sur le Golfe du Mexique. il s’agit du puits Ixtoc, qui a craché comme celui-ci pendant plusieursmois. Et puis les Mexicains en sont venus à bout. Macando a-t-il d’ores et déjà déversé plus de pétrole que Ixtoc? C’est bien possible. Mais c’est jusqu’à présent le même ordre de grandeur.

  5. Salut! J’aurais quelques questions.
    Que se passe t-il quand on décide d’arrêter l’exploitation d’un puits? On démonte la station? On bouche le puits systématiquement? Si ce n’est pas le cas, comment agit la pression de l’eau marine, elle empêche le pétrole de sortir, ou au contraire une fuite subsiste?

  6. En fin d’exploitation, on cimente le puits à sa sortie. C’est ce qui va être fait, de façon imminente paraît-il, grâce aux puits latéraux qui sont en cours de forage. Il existe des dizaines de milliers de puits qui sont ainsi obturés de par le monde, de plus en plus en mer.
    C’est la différence de pression entre la sortie du puits ( ici 550 bars) et la pression du milieu situé au-dessus ( ici de l’eau à 150 bars) qu’il faut prendre en compte pour calculer les vitesses d’écoulement des fluides du gisement hors du puits. Comme je l’ai indiqué, cette différence de pression diminue en général rapidement après la mise en exploitation, pendant la période dite de drainage naturel. Il faut ensuite stimuler le réservoir par différentes méthodes, en premier lieu par l’injection d’eau sous pression dans l’aquifère, pour faire couler le pétrole à nouveau.
    Si le sujet vous intéresse, vous pouvez trouver aux Editions Technip un ouvrage déjà ancien (1988), mais en Français,  » le gisement », par René Cossé.
    J’en profite pour répondre à une question de Thierry Salomon à laquelle je n’ai pas répondu » est-on suffisamment inconscient etc.. ». Non , le monde pétrolier n’est pas composé d’inconscients . C’est même un monde où les règles de sécurité sont draconniennes, et les évaluations de risques en cas de problème bien faites. Et de fait, les accidents ayant eu des conséquences graves sont très rares. Mais il est sûr que ces évaluations sont le mieux faites là où la législation du pays est la plus impitoyable, en Norvège plutôt qu’au Pérou par exemple. Mais cela n’est pas propre à l’industrie pétrolière.Toutes les activités humaines sont dans ce cas. D’autre part, les risques augmentent parce qu’il n’existe plus de prospects de » pétrole facile ». Le jeu est donc de plus en plus périlleux. J’ai cité l’exemple du Brésil qui compte sur les grands gisements de pétrole trouvés au large de ses côtes. Il faudra forer par grande profondeur d’eau, puis forer encore 4000 mètres pour atteindre sous des couches de sel des gisements de pétrole et de gaz dont la structure est mal connue, de plus à haute température et à haute pression. A première vue, le risque est plus élevé que dans le Golfe du Mexique.
    Quel conseil donnerait Thierry Salomon, ou d’autres sur ce site, au gouvernement Brésilien. Abandonner à cause du risque couru, et renoncer au développement plus rapide d’un pays certes émergent mais encore très pauvre? Construire des éoliennes à la place? Importer un pétrole moins risqué avec l’argent tiré du tourisme? Faire de la canne à sucre pour le monde entier?

    1. « Quel conseil donnerait Thierry Salomon, ou d’autres sur ce site, au gouvernement Brésilien. Abandonner à cause du risque couru, et renoncer au développement plus rapide d’un pays certes émergent mais encore très pauvre? Construire des éoliennes à la place? Importer un pétrole moins risqué avec l’argent tiré du tourisme? Faire de la canne à sucre pour le monde entier? »

      Oui, une bonne question qui soulève celui de nos choix énergétiques : quelles critères de choix et de priorités pour un authentique développement soutenable ?
      Eh bien il se trouve qu’en fin de journée j’anime au superbe Festival de Thau à Mèze (au bord de l’étang de Thau en face de Sète) un débat avec Gilberto GIL, l’immense musicien mais aussi ancien ministre de la culture Lula, et du Parti Verde brésilien : je lui poserai votre question !
      http://www.festivaldethau.com/rdv_08.php à 18 h sur la plage, pour ne pas bronzer idiot !

      1. Voilà une très bonne idée. J’aimerais connaître la réponse. Mais Gilberto Gil est musicien, pas ministre de l’économie!
        Mais dites nous également ce que vous conseillez au gouvernement Brésilien!

        D’autre part, je rappelle que le terme de développement soutenable est un oxymore, c’est-à-dire qu’il est composé de deux termes contradictoires. Même si nous pouvions passer notre temps à ne faire que de la musique, notre développement finirait de toutes façons un jour par être insoutenable, sauf à jouer de la harpe au Paradis ( raison pour laquelle Mark Twain, qui n’aimait semble-t-il pas la harpe, ne souhaitait pas y aller)

    2. « J’en profite pour répondre à une question de Thierry Salomon à laquelle je n’ai pas répondu » est-on suffisamment inconscient etc.. ». Non , le monde pétrolier n’est pas composé d’inconscients . C’est même un monde où les règles de sécurité sont draconiennes, et les évaluations de risques en cas de problème bien faites. »

      Hélas, l’actualité – c’est à dire les faits ! – vous donne malheureusement totalement tort : le récit édifiant du technicien de la plate-forme qui vient de révéler que des alarmes avaient été mises volontairement hors-service montre une fois encore que le facteur humain joue un rôle crucial dans cette catastrophe écologique. Oui, je maintiens : les pétroliers sont suffisamment inconscients pour forer à très grande profondeur sans évaluation des risques majeurs encourus, sans être capables d’apporter une solution immédiate à un accident. Les dédouaner est un déni de la réalité.

      1. Je suis extrêmement méfiant quant aux récitsde ce genre rapportés par des journalistes. J’espère qu’il y aura une enquête publique et appronfondie sur le sujet.

        Cela dit, vous avez raison de dire que le facteur humain est très important dans ce genre d’affaire! Mais si cela se révélait être exact, cela veut dire aussi que les pétroliers que vous débinez si allègrement avaient prévu des dispositifs techniques pour ce genre de situation, et n’étaient donc pas inconscients. Ils n’avaient simplement pas prévu que ces dispositifs seraient sabotés.

        D’une manière générale, je n’aime pas le lynchage médiatique, et encore moins le lynchage tout court. Aux Etats-Unis, existe encore le Klu-Klux-Klan!

  7. Toxymoron, vous faites une erreur de méthode dans vos évaluations, d’ailleurs très courante, ce qui montre une fois de plus que vous ne réfléchissez pas assez, ou que vous êtes mal informé. Vos évaluations sont faites sur ce qu’on appelle l’énergie finale, c’est-à-dire sur la comptabilité de l’énergie qui parvient au consommateur et qui lui est facturée. Or ce qui compte, c’est l’énergie utile, c’est-à-dire la quantité d’énergie qui vous rend le service que vous attendez. Je vais donc essayer de vous expliquer çà à partir de l’exemple de la voiture à moteur à explosion et de la voiture électrique à batterie. Faites un dessin avec des petites flèches et les valeurs indiquées si vous avez du mal à suivre.
    Partons du pétrole dans son gisement, et donnons un coefficient 100 à l’énergie qu’il contient. Ce coefficient 100 représente la source naturelle d’énergie, que l’on appelle énergie primaire. Mais il faut le trouver, l’extraire, le transporter. Reste environ 90. Il faut ensuite le raffiner et l’amener au consommateur sous forme de carburants à la pompe ou de fuel. Il reste après tout çà à peu près 85. Ces 85 représentent pour le pétrole ce qu’on appelle l’énergie finale, celle que vous payez, et qui représente sur l’ensemble des activités humaines et des énergies tirées de la nature à peu près 60 % de l’énergie primaire.
    Mais à quoi çà vous avance si vous ne vous en servez pas. Allez-vous le boire? Le mettre en conserve? Non, vous allez mettre ces carburants dans votre voiture, les payer, et vous allez rouler.
    Malheureusement votre moteur à explosion a un très mauvais rendement et dissipe l’essentiel de l’énergie des carburants en chaleur inutile : 25 % seulement de ces 85 serviront à faire rouler la voiture ( et moins si vous êtes un mauvais conducteur), soit 21 pour faire un compte rond. De plus, vous en perdrez encore la moitié dans les embouteillages, les feux rouges, vos freinages et vos accélérations etc. Reste en énergie ayant servi réellement à vous déplacer 10 des 100 initiaux de l’énergie primaire et 90 auront été perdus sous forme de chaleur inutilisable.
    Maintenant, de ces 85 de l’énergie finale du pétrole, je choisis de faire de l’électricité dans une centrale électrique. Le rendement n’est pas très bon, 40 % avec du pétrole, reste donc 34. Le transport de l’électricité par ligne électrique vous fait perdre 7 % de ces 34, reste 32! Je charge une batterie avec, je perd 25 % entre charge et décharge, reste 24. Mais le rendement du moteur électrique est de 90 %. Je récupère donc en bout de chaîne 22, soit à peu près la même chose qu’avec la voiture à moteur à explosion! Mais comme la voiture électrique peut récupérer l’énergie de freinage, ne consomme rien dans les embouteillages et aux feux rouges, elle a en définitive globalement l’avantage en matière de rendement énergétique global, environ 20 contre 10. L’avantage est un peu moins important avec l’électricté nucléaire dont le rendement n’est actuellement que de 33 % qu’avec l’électricité faite à partir de pétrole, de charbon, et surtout de gaz utilisé dans des centrales à cycles combinés.
    Tout ceci pour vous dire que la comptabilité de l’énergie finale, que vous confondez ici avec l’énergie totale, ne vous éclaire en rien si vous ne savez pas comment cette énergie finale est utilisée.Comme je vous l’ai dit, si vous buvez le carburant à la pompe, ce carburant sera malgré tout compté en énergie finale.
    C’est l’erreur qu’a faite Ségolène Royal dans un célèbre show de l’élection présidentielle. Ses conseillers lui ont-ils tendu un piège ou plus simplement , a-t-elle involontairement témoigné de la sidérale nullité de l’écrasante majorité de nos politiques, je ne sais pas.
    Les mouvements antinucléaires entretiennent à cet égard la confusion . J’ai essayé il y a pas mal de temps,de démystifier sur ce site la manière dont ils s’y prenaient. Effort vain, semble-t-il. Même DDq qui a fait des études scientifiques longues, m’a semblé continuer malgré tout à entonner les hymnes favoris de ses amis antinucléaires.
    Ce que je reproche à certains d’entre eux, malheureusement nombreux, c’est de le faire en toute connaissance de cause, c’est-à-dire qu’ils abusent de la crédulité publique et du manque de connaissances scientifiques
    de la majorité de la population. De là à dire qu’ils abusent de la crédulité publique dans d’autres domaines et qu’ils continueront s’ils arrivent au pouvoir, la question mérite au moins d’être posée.

    1. Je vais essayer d’être plus clair. Mon foyer consomme 5000 kWh d’électricité, 1800L de fioul pour le chauffage (disons 18000 kWh), 2000L de carburant dans deux voitures (encore 20000 kWh) plus 60L de gaz (600 kWh) Arrondissons à 45000 kWh dont 1/9 est électrique (et 80% de ce 1/9 est nucléaire).
      Pour passer au tout électrique, il va bien falloir dépenser du temps et de l’argent: coté ‘producteur’ pour construire des centrales ‘sans carbone’, et de même côté ‘consommateur’ pour s’adapter à cette nouvelle source.
      C’est ce remplacement d’une infrastructure énergétique par une autre qui va coûter très cher et prendre du temps (regardons le temps qu’il faut à la Chine pour s’équiper en voitures et en centrales, et ce n’est pas par manque de volonté).
      Donc du point de vue de quantité de matière, d’argent et de temps à investir, je ne crois pas en ce projet. Et il faut bien réaliser qu’il faut faire cela en surplus des autres activités, qui, elles, nécessitent aussi leur part des ressources.
      Ensuite, mais c’est un autre débat, je ne crois pas non plus qu’il reste assez de matières premières pour réaliser cette transformation, que ce soit en 20 ans ou en 200 ans. Et je ne crois pas non plus qu’il y a assez de matières fissiles pour alimenter les parcs nucléaires, assez de métaux rares pour construire les panneaux photovoltaïques, assez de pétrole pour construire les éoliennes, assez d’eau pour construire des barrages …
      Donc je n’y crois pas.
      Vous prenez un livre d’histoire, et vous verrez que toutes les ‘civilisations anciennes’ se sont écroulées par sur-étalement qui a provoqué un manque de ressources, en hommes, en eau, en blé, en bois. La ressource change d’un cas à l’autre, mais pas la cause sous-sous-jacente. Et comme notre société s’est mondialisé, l’écroulement sera mondial: un problème financier en Grèce peut provoquer la faillite de plusieurs banques européennes, ce qui provoque une dépression européenne et un écroulement du marché asiatique qui ne trouve plus preneur de leur produits d’exportation… et il y aura bien un malin pour aller sortir les armes. Le Moyen Age, quoi.

    2. Scusez-moi mais je me permets de répondre étant d’accord avec les conclusions de Toxymoron même si ce que vous dîtes me parait juste. A trop vouloir faire le chevalier blanc du nucléaire j’ai de plus en plus l’impression que vous répondez uniquement pour passer un peu de pommade sur cette filière et du coup cela nuit gravement à vos interventions selon moi, mais ce n’est que mon avis.
      Je m’explique : si demain on me demande mon avis (peu probable) sur le passage du parc automobile du moteur à explosion au moteur électrique, bein, je ne serai pas d’accord, que le courant soit fabriqué à partir de centrales nuke, d’éoliennes, de panneaux photovoltaïques, de barrage ou que sais-je… Moi je suis pour la réduction du besoin en énergie. Point barre. Cela rendra ensuite possible le passage du tout éphémère au tout renouvelable.
      Votre démonstration sur les rendements, même si elle me parait juste, ne répond pas aux hypothèses de Toxymoron. En plus vous êtes méchamment méprisant. Fabriquer 30 millions de véhicules électriques consomme du temps et de l’énergie, fabriquer les 30 millions de batteries multiplié par le nombre d’exemplaires nécessaires par véhicule pour que ça tourne pareil, pour modifier toute l’infrastructure de distribution des batteries pareil, etc, etc. Pour toutes ces raisons je pense également que la voiture électrique pour monsieur tout le monde ne verra pas le jour dans le temps qui nous intéresse, rien à voir avec le fait d’être pour ou contre ou ni pour ni contre le nucléaire.
      Sur ce, bon weekend.

  8. Nimch, j’essaie de faire de la pédagogie. Ce qui est toujours très mal pris.

    Je réponds très précisément à une des hypothèses de Toxymoron, en lui montrant qu’elle est fausse.
    D’autre part, la question que j’ai traitée n’a rien à voir avec la réduction de la consommation d’énergie, dont je suis un vif partisan. Vous faites un amalgame qui n’a pas lieu d’être.

    Je ne suis en rien le chevalier blanc de l’énergie nucléaire. Je prétends que l’on ne résout jamais rien en partant de bases fausses. Donc j’explique. Si vous attaquez ou encensez l’énergie nucléaire sur des bases fausses, j’essaye d’expliquer en quoi elles sont fausses. Idem pour le pétrole, l’éolien ou le solaire. Il se trouve que sur les sites prétendûment environnementaux, et celui-ci est loin d’être le pire, car il admet plus que d’autres les opinions contradictoires, le nucléaire est l’énergie la plus systématiquement attaquée, et pratiquement toujours sur des bases fausses et des aspects marginaux. Vous trouverez par exemple systématiquement cette confusion entretenue entre énergie primaire, énergie finale et énergie utile sur les sites antinucléaires, parce que l’électricité est en France surtout nucléaire.Idem pour la discussion sans fin sur le chauffage électrique. Je pense que ces argumentations spécieuses disparaîtraient comme par miracle si notre électricité n’était pas d’origine nucléaire.
    Ne croyez-vous pas qu’il serait temps dans notre société de sortir de l’enfance, et ne pas aussi systématiquement décider que telle ou telle forme d’énergie est bonne ou mauvaise selon qu’on aime ou on aime pas, comme un enfant n’aime pas les haricots verts ou le poisson, puis de chercher des arguments pour justifier ses choix? Et de discuter sur des bases aussi objectives que possible des avantages et des inconvénients de chacune?
    Je vois que vous avez compris mes explications. Mais avouez qu’il y a de quoi se poser des questions quand je constate qu’après des dizaines d’explications sur ce sujet, il faille sans cesse repartir à zéro!

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