Les crevettes n’aiment pas les anti-dépresseurs. Pire, ça les déprime. C’est ce qu’annonce une brochette de crevettes chercheurs britanniques dans la revue Aquatic Toxicology.
Donnez du prozac (1) à une crevette, et elle nagera vers la lumière. Nulle métaphore ici, car la crevette, il faut le dire, n’aime pas la lumière (de nuit, elle la fuit, tous les pêcheurs de bouquets savent ça, je l’ai encore vérifié il y a une paire de jours). Mais cette attirance démultipliée n’est pas de bon augure puisqu’elle décuple les chances de succès pour le pêcheur, et de décès pour le crustacé.
Vous me direz, à quoi bon étudier l’impact d’une molécule censée lutter contre le vague à l’âme humaine, sur un décapode marin? Et bien figurez-vous que de la même manière qu’on découvre des pics de cocaïne dans les eaux usées les lendemain de fêtes, on commence à repérer la molécule du Prozac dans les rivières et estuaires… Et cet étrange comportement des crevettes relevé par nos amis britanniques s’est fait à des dosages similaires à ce qu’on rencontre dans la nature, car les stations d’épurations ne savent pas éliminer la plupart des médicaments. Eurêka, j’ai compris pourquoi je prends tant de plaisir à pêcher et à déguster les bouquets! C’est un anti-dépresseur naturel, alors dopé au prozac… on voit la vie en crevette rose!
(1) la fluoxetine, pour être précis
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