Dans le pétrole aussi, les mariages finissent devant le juge

© Denis Delbecq
© Denis Delbecq

Question à quelques millions de dollars: quand vous possédez 10% d’une entreprise et que celle-ci fait des conneries, êtes vous responsable? Pour BP, la réponse est oui: l’entreprise cherche à récupérer des pépettes auprès des deux sociétés qui étaient associés à elles pour exploiter le puits de pétrole sur lequel la plateforme Deepwater Horizon était branchée. Anadarko détient 25% des parts, et Mitsui Oil, 10%.

A ce jour, la facture de la catastrophe pour BP a grimpé à plus de 3 milliards de dollars. D’où la volonté d’aller chercher du soutien financier. Après tout, se disent les dirigeants de BP, c’est un vrai mariage, cette rencontre entre industriels pour forer un puits pétrolier. Et comme chacun sait, un mariage, c’est pour le meilleur et pour le pire. Et BP de leur demander des centaines de millions de dollars. Pour l’instant, Mitsui ne s’est exprimé qu’une fois officiellement, à propos de l’accident. C’était le 6 mai, soit deux semaines après l’explosion. «Mitsui n’est pas en mesure, à ce moment, de déterminer la cause de l’accident et l’impact, s’il y en a un, que l’incident aura sur les résultats financiers et les finances de l’entreprise.» Chez Anadarko, le patron s’est exprimé à plusieurs reprises, soulignant que l’accident est probablement du à la négligence ou à des erreurs de la part de BP, qui était chargé de l’exploitation du puits (avec son sous-traitant). Bref, pas question de payer. Comme tout mariage qui se respecte, il finira devant un juge. Avec quelques milliards… de pertes à partager.

Ah, ils étaient copains comme cochons ces trois là. J’imagine combien de fois le champagne a du couler à flot lors des signatures de contrats. Allez, vous reprendrez bien un petit baril pour la route…

4 commentaires


  1. Je suis loin d’être un expert en la matière, mais il me semblait que la seule responsabilité d’un tiers qui apporte du capital était… d’apporter du capital. Autrement dit, il me semblait que demander à un actionnaire de mettre au pot ne pouvait consister qu’à lui demander de participer à une augmentation de capital. Ce qui, après tout, est une opération parfaitement légale. Même si un actionnaire, quel qu’il soit, a également le droit de refuser d’y participer, au risque de voir sa participation diluée, voire de la voir disparaître si son refus de refinancer la société par un apport de capital conduit cette dernière à la faillite.



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