Un record pour le solaire de laboratoire

Pour faire branché, dites «asga». Quand je traînais mes guêtres dans un labo de recherche, on rêvait de se payer des détecteurs de photons en arséniure de gallium pour nos petites manips. Un détecteur de lumière, c’est à peu de choses près une cellule solaire: il transforme les photons en électricité.

Dans l’espace, bien des panneaux solaires sont fabriqués avec l’asga. Car il affiche une efficacité bien meilleure que le silicium. Et dans l’espace, ce qui prime c’est de faire petit et léger quitte à mettre le prix. Pourquoi je vous parle de tout cela? Parce qu’une jeune pousse britannique fait le pari de rendre ce matériau compétitif pour produire de l’électricité sur le plancher des vaches. Elle vient d’annoncer avoir obtenu un rendement de 28,3%, vérifié par un laboratoire indépendant. C’est en gros le double des cellules silicium les plus courantes sur le marché. QuantaSol a donné peu de détails sur ce record. Mais New Scientist a gratté un peu le sujet et explique que la cellule asga de l’entreprise peut être optimisée en fonction de la localisation où elle est installée. Parce que la lumière n’a pas exactement les mêmes caractéristiques que l’on se trouve à l’équateur ou à nos latitudes, filtrage atmosphérique oblige.

Bien évidemment, ces cellules seront chères. D’autant plus que ce rendement n’a pu être obtenu qu’avec «500 soleils». Autrement dit flanquée d’un système de concentration puissant, et donc contraint d’être installé sur un système de poursuite du soleil. Pour l’instant, ce nouveau record semble dérisoire: il n’améliore que de 0,1% le précédent, qui datait de 21 ans. Mais c’est précisément là que se trouve la force des chercheurs britanniques: après deux décennies de stagnation, ils ont trouvé un filon pour améliorer l’asga. Et ouvrir la voie à de nouveaux records qui, on l’espère, rendront enfin ces cellules compétitives pour produire un kilowatt vraiment vert.

7 commentaires

  1. Certes, « asga », c’est mignon comme nom, mais l’inconvénient de l’arséniure de gallium, c’est que c’est quand même hyper-toxique (ça se décompose en arsenic, il me semble). C’est aussi pour ça que beaucoup de recherches visent à le remplacer par du sable, enfin du silicium, notamment dans les composants optiques, ce qui n’est pas évident car le silicium est moins adapté à ce type de composants

  2. ce rendement n’a pu être obtenu qu’avec «500 soleils»
    ===

    Dit comme ça on dirait que c’est un défaut. Je pense qu’au contraire c’est LE progrès décisif: ça veut dire que les capteurs pourraient être composés à 99.8% de réflecteurs (simples et peu couteux à produire) pour 0.2% de cellules asga (chères et toxiques). A vue de nez, un progrès de cet ordre pourrait faire passer le solaire dans les technologies rentables! Par contre je suis curieux d’en savoir plus sur le coût de production, la durée de vie des capteurs, perte de conversion avec le temps…

  3. Avec 500 soleils, n’importe quelle turbine à vapeur monte à 90%. Il est où le progrès?

  4. Asga ! Non, sérieusement, avec le silicium noir, je crois qu’on arrive encore à de meilleurs résultats. La question est le prix plutôt. [NDLR: lien supprimé. Ce n’est pas bien de mettre un commentaire juste pour vendre quelque chose, même des panneaux solaires…]

  5. Merci Denis again, manque plus qu’à coupler une PAC sur le système pour transformer les 60%-40% de chaleur en énergie ….. de refroidissement……

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