L’énergie est-elle élastique?

© Denis Delbecq
© Denis Delbecq

Et hop, la taxe carbone refait surface. Le gouvernement a en effet engagé une réflexion sur la création d’un nouveau mécanisme fiscal, baptisé Contribution climat énergie (CCE), en confiant à Michel Rocard, inventeur de la CSG, la présidence d’une commission d’experts. Détail important, la bande à Sarkozy a fait savoir que si cette taxe carbone devait voir le jour, elle se ferait à prélèvements obligatoires constants.

Cette taxe, de nombreux experts la réclament depuis des années, considérant que c’est le seul moyen d’orienter la consommation vers les produits dont l’élaboration émet le moins de gaz à effet de serre. C’est aussi un aveu de la faible efficacité du marché des permis d’émission installé en Europe dans le cadre du protocole de Kyoto. Un marché similaire figure dans la loi énergie-climat en cours de discussion au Congrès américain.

En France, selon les chiffres publiés hier par le ministère du toutim écologique, les secteurs soumis aux permis d’émission ne représentent que 37% des gaz à effet de serre rejetés dans l’atmosphère. Je passe sur la générosité dans les attributions de quotas aux industriels, notamment en France. Sont visées, les industries lourdes: production d’électricité, sidérurgie, industries chimiques, cimenteries, etc. Reste 63% de nos émissions qui ne sont soumises à aucune règle. D’où l’idée de taxer le carbone.

A prélèvement constant, l’ensemble du produit de la taxe doit donc être reversé à la population et aux entreprises. C’est l’idée que martèle le climatologue américain James Hansen, et qui n’a pas été retenue aux Etats-Unis: il propose de créer une taxe, dont le montant serait reversé à 100% à la population, sous forme d’un «chèque vert» annuel. Une manière de pousser les consommateurs vers les produits les plus vertueux.

Si je me moque de la planète, et que j’achète les produits les plus carbonés, mon niveau de vie va baisser puisque le montant du chèque vert ne couvrira pas la hausse des taxes sur ma consommation. Si au contraire je me sens concerné par le réchauffement climatique —ou si je suis à l’affut d’une aubaine pour grapiller du niveau de vie— je ferai donc attention à acheter des produits à faible teneur en carbone: un téléviseur de petite taille, un frigo classé A+, etc. De cette manière, espèrent les partisans de cette taxe, le chèque vert sera plus important que la hausse des taxes, et j’aurai gagné de l’argent.

Tout ça c’est bien beau, mais cela suppose qu’une augmentation du prix fait baisser la consommation. C’est ce que les économistes appellent l’élasticité. Hier, l’UFC-Que Choisir a clamé son scepticisme. L’organisation de consommateurs souligne notamment que les français sont condamnés à dépensés de l’énergie, et que l’élasticité est faible: «De 1995 à 2006, le prix du carburant a augmenté de 66 %, soit près de 5 % par an, et la consommation de carburant des particuliers, loin de diminuer, s’est accrue de 7,6 % sur la période. Quant à la récente baisse de consommation de ce produit, celle ci est notamment intervenue fin 2008-début 2009 alors que les prix du carburant étaient au plus bas, et semble donc plutôt liée à la crise économique qui conduit à réduire certains déplacements (vacances, loisirs, transports de marchandises).» Une réflexion fort appropriée quand on sait que les transports pèsent 56% des émissions de gaz à effet de serre qui ne sont pas encadrées par des quotas. De même, l’habitat et le secteur tertiaire, où le chauffage pèse lourd, en représentent 39%. L’UFC-Que Choisir rappelle à propos que l’élasticité est encore plus faible pour les combustibles de chauffage.

Si l’idée d’une taxe carbone est séduisante, ce sera coton à mettre en place. Car il sera difficile de différencier les produits. Prenons un exemple qui fait mal. En hiver, chaque kilo de fraises venu en avion d’Amérique du sud «contient» 5 litres de pétrole. La fraise marocaine de mars —livrée en camion— contiendrait 2 litres de pétrole au kilo. Tandis que des fraises cultivées en France, en juin, avec utilisation d’engrais, n’a requis que 0,5 litre de pétrole. Logiquement, la taxe carbone devrait donc être nettement plus élevée sur les fraises d’importation que sur ces fruits cultivés en saison dans l’hexagone. Impossible, sous peine d’être traîné à l’OMC pour entrave au commerce mondial… A moins que notre lider maximo verde et le vénérable Michel Rocard parviennent ensemble à dissoudre cette organisation, ce qui serait toujours ça de pris.

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25 commentaires

  1. Prélever une taxe et la reverser à 100% est une impossibilité.
    A moins que l’argent soit réparti par magie, sans que personne n’intervienne à aucun moment dans le processus. Donc, il faudra mettre en place une administration qui collectera l’argent et qui devra faire des enquêtes et des calculs pour savoir qui en sera bénéficiaire. Il faudra ensuite distribuer l’argent. Tout cela aura donc un coût, et je doute que James Hansen le payera de son propre argent…

  2. Author

    Si c’est 99% ou 98% ce serait déjà une première… L’idée de Hansen, c’est de verser une somme identique à chaque contribuable, en fonction du nombre de personnes de chaque foyer. Ça simplifie les calculs. Quand à la collecte, ça peut passer par le système de TVA et l’administration fiscale devrait pouvoir gérer ça sans trop de dépenses, non? La seule chose qui est vraiment compliquée, c’est de calculer la taxe pour chaque produit, ou famille de produit…

  3. C’est une ineptie et une escroquerie !
    Et que feront les gens avec l’argent ? ils s’assiéront dessus ou le regarderont ? Ou bien, ils pourront enfin s’acheter des produits d’importation et faire une ballade en voiture ?
    Les Antillais vont être contents de savoir que bientôt, ils pourront manger toutes leurs bananes (devenues taxées) et rien que leur bananes…

  4. Il faut que la taxe soit progressive. Avec une taxe de x% sur le carburant, je ne bouge pas (« inélastique »). Mais si je sais que la taxe est de x aujourd’hui, 2x demain, 10x dans un mois…. je risque nettement plus d’envisager des alternatives.
    Et je ne reverserai pas le montant des taxes à la population, au moins pas de façon directe. Si l’essence est plus chère, on fera moins de voiture, donc on consomme moins de voiture et le secteur automobile a des soucis à se faire: les taxes peuvent servir à la reconversion du secteur (pour fabriquer des vélos, des minibus à 20 places, des éoliennes que sais-je).
    De même, si je veux réduire ma facture de chauffage, c’est l’isolation qu’il faut revoir. Donc on peut envisager un crédit d’impôt de 80% (par exemple) pour les travaux d’isolation par l’extérieur. En plus, cela fera bosser pleines de personnes.
    Une taxe permanente et progressive dans le temps fera mal, très mal. Mais au moins, le produit de la taxe peut être utilisé pour adoucir le mal. Sans taxes, on n’aura que le mal.

  5. Oui, c’est vrai Koen, le secteur automobile français, ce n’est que 10% de l’activité totale dans le pays en comptant les emplois induits. Il faut très vite bazarder tout cela. Et créer des emplois de conducteur de minibus, de réparateur de vélos qui seront très bons pour nos exportations.

  6. Ce qui me défrise, c’est que ces têtes d’oeufs aux ministères ne semblent pas avoir pensé une seule seconde que si jamais on arrivait à réduire notre consommation de fossiles, ça rendrait ceux-ci encore plus disponible aux autres pays qui s’empresseront de les cramer parce qu’ils ne sont pas assez crétins pour s’auto-infliger des serre-couilles à double manivelles.

    Mais bon, comme je suis convaincu qu’ils n’ont strictement aucune intégrité intellectuelle, je dirais qu’ils n’en ont rien à battre de « la protection du climat » (puisqu’un Français émet déjà 1/3 de moins de CO2 qu’un Européen) et qu’ils en veulent à notre pognon. J’ai tort ?

    1. Ce que les autres font à l’intérieur de leurs frontières, on n’y peut rien. Mais ce qu’ils produisent en cramant des hydrocarbures ne trouvera plus de place sur le marché français car surtaxé à mort.
      Et tu as tort: notre cher président a dit qu’il veut qu’on devienne leader dans le renouvelable, donc il n’y a rien de mieux qu’une petite taxe pour stimuler l’innovation.

  7. Oui, mais « supprimer » les emplois dans le secteur automobile et « créer » des emplois ailleurs demande des mesures d’accompagnement (je ne vois pas Renault faire la formation à la conduite du minibus), car la transition sera douloureuse.
    Je ne sais pas si c’est une mesure anti-pauvre. L’année dernière le baril est monté a 140$, sans aucun avantage ou mesure possible (et personne ne semble avoir souffert atrocement). Alors je préfère le remettre à 140USD, mais via des taxes, cela dégage environ 55€ par baril à l’état français pour subventionner les mesures d’isolation, la carte orange ou tout autre mesure « pro-pauvre » qu’on juge nécessaire ou utile.
    Même l’Agence Internationale de l’Energie annonce le peak-oil vers 2010-2020. Donc il vaut mieux se créer les opportunités que de se voir imposer les mesures.
    Il faut aussi prendre en compte « l’inélasticité »: même si les prix augmentent, même si les mesures abondent, on ne change pas un modèle de société du jour au lendemain.

    Et pour commencer, je ferais au plus simple: une hausse du TIPP sur TOUS les produits pétroliers (pas de détaxe pour le kérosène, le fioul routier au autre mesure corporatiste), et de préférence plus sur le pétrole que sur le gaz et plus encore sur le charbon; une hausse programmée dans le temps (0,2% par mois ad infinitum), et une taxe uniforme pour tout ce qui rentre dans le pays, disons 5€ par tonne plus 5€ par mètre cube.

    On a bien réussi à imposer une Taxe sur la Valeur Ajoutée sur tous les produits, on réussira bien à mettre une Taxe sur le Carbone Ajouté aussi. La volonté suffit.

  8. Koen a écrit : « Une taxe permanente et progressive dans le temps fera mal, très mal. Mais au moins, le produit de la taxe peut être utilisé pour adoucir le mal. Sans taxes, on n’aura que le mal. »
    ————————————
    Vous avez oublié de dire « sans taxes, on n’aura que le mal » imaginaire qui pourrait exister dans 10, 20 voire 50 ans pondu par des modèles climato-économiques qui ne sont pas fichus de prévoir le climat ou l’économie à 6 mois.
    Comme justification, ça ne vaut pas plus qu’une éventuelle taxe sur la charcuterie ou sur les frites ou sur les jeux vidéos (qui font vraiment du mal et c’est pas imaginaire comme le RC).

    1. Tu mélanges les sujets. Le pétrole à 140USD/baril avait déjà commencé à faire mal à tout le secteur de transport et/ou de pêche, et la crise financière a évité un mal plus grand/plus étendu.
      Si tu fais référence aux changements climatiques, ce n’est pas non plus dans 10, 20 ou 50 ans, mais aujourd’hui: L’Amazonie souffre, l’Australie souffre, la Californie souffre, tout le bassin des Caraïbes est soumis à des ouragans plus forts, les récifs coralliens fondent, les pistes de ski ferment pour manque de neiges, l’agriculture régresse à chaque coup de chaud…

  9. Koen : « Je ne sais pas si c’est une mesure anti-pauvre. L’année dernière le baril est monté a 140$, sans aucun avantage ou mesure possible (et personne ne semble avoir souffert atrocement). Alors je préfère le remettre à 140USD, mais via des taxes, cela dégage environ 55€ par baril à l’état français pour subventionner les mesures d’isolation, la carte orange ou tout autre mesure « pro-pauvre» qu’on juge nécessaire ou utile. »
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    Le baril à 140 $, il concernait toute la planète. Si vous le faites juste pour la France, alors que les autres bénéficient de 100$/baril, vous mettez un handicap de 40% à notre pays. A moins de fermer toutes les frontières et d’interdire aux industriels d’aller à l’étranger, autant dire que c’est un suicide économique d’autant plus qu’on a déjà un déficit commercial de 40 Mrds/an. Donc comme vous le dites très bien, c’est très simple… surtout pour foutre en l’air l’économie.
    Mais quand le ciel nous tombe sur la tête, pourquoi pinailler.

  10. Qui va « créer » les emplois verts, Koen ?
    Toi ? l’Etat ?
    – 187 000 emplois au premier trimestre 2009 en France. ÇA COMMENCE MAL !
    Il ne suffit pas de décréter qu’on veut créer des emplois pour que cela arrive, sinon je pense qu’on l’aurait déjà remarquer.

    1. Je retiens décembre 2005 comme date pour le peak-oil. Mais il y a très peu d’annonces « publiques » qui mettent cette date avant 2020-2030. C’est pour cela que j’ai mentionné IAE. De toute façon, ce ne sera largement après le peak-oil qu’on pourra déterminer la ‘vraie’ date, tout comme le gouvernement américain a déclaré en décembre 2008 que la récession avait commencé en décembre 2007.

      Et personne ne dit non plus que l’Allemagne a déclaré inexistentes 99% de ses réserves de charbon, et les US 94% de leur champ principal. Donc même le « peak-coal » ne semble pas loin.

  11. @Abitbol
    Comme exemple d’emplois verts, il suffit de regarder à un jet de pierre, au pays de Don Quichotte, qui a planté des éoliennes et des centrales solaires à tire-larigot depuis 5 ans avec des subventions tellement faramineuses (qui bien sûr tombent du ciel puisque c’est public) que le gouvernement espagnol a dû freiner le développement des éoliennes, devenu une mine d’or pour les brasseurs de vent (30 milliards/an pour financer le rachat de kWh vert).
    Ca a dû créer plein d’emplois verts et permettre à l’Espagne de surfer à l’aise sur la crise, crois-tu ? Oui bah non, le chômage est passé de moins de 10% à 25%. Avec les belles promesses des écolos, c’est pas les emplois qui sont verts, c’est les chômeurs. Verts de rage.

    Avec l’économie verte, le bilan vire toujours au rouge, cherchez l’erreur.

    1. tu sembles confondre le BTP et les éoliennes. Les deux font des gros trucs, mais brassent pas les mêmes quantités d’argent ou de salariés. Les éoliennes tournent toujours, mais les aparts sont vides.
      Mais je t’accorde que ce n’est pas l’éolien qui fera quoi que ce soit pour « sauver » quiconque.

  12. Bon pour mettre tout le monde d’accord, Paul Krugman (prix Nobel d’économie sur le commerce international) a pas mal écrit ces derniers temps sur l’économie du réchauffement climatique

    mettre en place des mesures pour limiter les gaz à effet de serre n’aurait pas un cout très élevé, c’est également une bonne manière de relancer l’économie :

    http://www.nytimes.com/2009/05/01/opinion/01krugman.html?_r=1&ref=opinion

    Le cap & trade est plus efficace que la taxe CO2

    http://www.nytimes.com/2009/05/18/opinion/18krugman.html?_r=1&ref=opinion

    Il y a quelques temps : ce que l’économie nous apprend c’est qu’il faut être en faveur des mesures de protection de l’environnement qui corrige les prix en fonction des dégats environnementaux des biens et des services :

    http://web.mit.edu/krugman/www/green.html

    Pour l’OMC on peut tout à fait mettre en place des taxes environnementales ou mettre en place des normes environnementale, il y a plusieurs clauses qui le permettent (de même qu’on peut interdire des transports de marchandises pour des raisons sanitaires). Ce que l’OMC interdit c’est de mettre en place une taxe carbone qui serait un travesti de barrière douanière… Par exemple si l’on se base seulement sur le « food miles » pour compter le CO2, ce sera interdit parce qu’un agneau néo-zélandais élevé à l’extérieur en broutant de l’herbe et amené par bateau sera moins émetteur qu’un agneau britanique élevé en intérieur avec du fourrage et des aliments concentrés issus de l’agro-industrie.

    Je parie que la taxe sur le CO2 de Sarkozy sera uniquement sur les produits importés, ne touchera pas les produits français et sera retoqué par toutes les administrations internationales. Ensuite plutot que de la changer pour la rendre plus acceptable, il va juste arrêter le projet en pestant que c’est de la faute à l’OMC (ou à l’Europe)…

    Et juste pour faire oeuvre de pédagogie sur les exportations :
    Prenons la commune de Neuilly Sur Seine qui est la commune la plus riche de France, imaginons qu’on lui accorde un statut de ville autonome… Comme toute la richesse est créé en dehors du périmètre de cette vile son déficit commercial serait tout simplement abyssal ! De l’autre coté au plus fort de la crise économique mexicaine alors la situation était tragique pour tout le monde, le Mexique avait une balance commerciale très positive… L’économie d’un pays c’est pas comme le bilan d’une entreprise…

  13. @Koen. 2005 serait le pic de brut et 2008 le pic tout liquide mais, je suis d’accord, on ne pourra trancher qu’avec un recul suffisant. 2008 sera peut-être aussi le pic énergétique toutes énergies confondues tant il est facile d’extraire et produire quoique ce soit avec du pétrole pas cher.

    Il y a pas mal d’éléments qui permettent de penser que le pic est derrière nous
    – Il a été annoncé autour de 2000 depuis longtemps
    – Depuis 2000, l’envolée des prix du pétrole de 10$ à 100$ le baril (+50$ de spéculation) n’est certainement pas étranger à la baisse du pouvoir d’achat, la crise alimentaire, les subprimes et finalement la crise actuelle.
    – L’EROEI des alternatives au pétrole est catastrophique et on manque de temps.
    – Avec la fin de vie des grands puits, c’est surtout la fin d’un débit énorme qui a été offert au monde.
    – La baisse des investissements actuels liés à la chute de la demande présagent du pire pour les approvisionnements futurs
    – L’OPEP tire la sonnette d’alarmes quant aux approvisionnements futurs, et les premiers concernés regardent ailleurs.
    – La dernière fois que les américains ont demandé d’ouvrir le robinet, l’OPEP leur a rit au nez.
    – La Chine, consciente de la réalité énergétique, prépare son avenir en signant de contrats d’exclusivité à tour de bras (Brésil, Russie, Venezuela, et Kazakhstan).

    1. On ne va pas « chipoter » sur la date exacte, mais ce qui me chagrine, c’est qu’on n’entreprend pas grand-chose pour préparer l’après pétrole.

  14. Tilleul a écrit « De l’autre coté au plus fort de la crise économique mexicaine alors la situation était tragique pour tout le monde, le Mexique avait une balance commerciale très positive… »
    ——————————-
    C’est bien beau Tilleul, vos leçons d’économie extra-terrestre. Le seul souci, c’est que la balance commerciale du Mexique n’a jamais été positive jusqu’à présent : http://indexmundi.com/mexico/index.html#Economy, même en 2007, 2008 lorsque le prix du baril atteignait des sommets (pour l’un des premiers fournisseurs de pétrole des USA, ça la fout mal). Comme d’hab, vous inventez des trucs suréalistes pour faire passer des foutaises.

    Quant à la parole d’évangile de votre économiste nobelisé, à votre place, je ferais une pause. Si vous pouvez croire à ce que raconte un économiste, en plus pour l’avenir de l’humanité à 50 ans, c’est qu’on peut vous faire croire n’importe quoi. C’est cette même race de prophètes post-modernes qui ont pondu les modèles de prévision et de risque utilisés par la sphère économique qui ont été à l’origine de toutes les déroutes financières récentes (cf par ex. Merton & Scholes). Donc votre argument d’autorité du Nobel ne vaut pas un clou.

  15. @Koen. La date est bien sûr secondaire et il est plus que temps de préparer l’Afterparty. Comme vous le dites, on n’entreprend pas grand-chose. Il serait bon de se redemander dans quel ordre les choses se développent. Il serait bon de se réintéresser aux flux physiques plutôt qu’aux flux d’argent. Qui peut dire quel impact aura la baisse de l’offre énergétique sur nos sociétés complexes ? Qui peut prétendre avoir une vue d’ensemble ? Il y a matière à discussion et ce n’est pas en sauvant tel ou tel équipementier que l’on sauvera notre système (surtout si l’entreprise disparait quand même in fine), les enjeux vont bien au-delà des seules automobiles. La vision court terme triomphe toujours alors que nous allons devoir faire des choix déchirants. Plus on attend plus on se prépare à faire les mauvais choix dans l’urgence. Dans ces conditions, la démocratie a peu d’avenir.

    1. Je ne cherchais pas à sauver un quelconque équipementier (ou surtout, ses actionnaires 🙂 mais la transition va être longue et douloureuse pour des millions de citoyens qui aspirent à un peu de bonheur, un peu de liberté, et qui sont prêts à sacrifier 8h par jour pour un salaire décent pour pouvoir s’épanouir en dehors du travail.
      On peut imaginer un monde utopique, un monde avec moins de travail, avec une meilleure répartition des ressources, des gains, … mais la transition ne sera jamais facile.
      Donc j’estime que c’est un des rôles clés d’un gouvernement de prévoir un minimum d’amortissement pour ce choc brutal.

  16. « les français sont condamnés à dépensés de l’énergie » : Oooh, Denis ! Vos lecteurs sont-ils condamnés à « lus » de telles horreurs ? Merci de corriger.

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