L’urine spatiale vaut plus que celle des terriens (pauvres)

Ceux qui me lisent depuis longtemps connaissent mon goût pour la chose scientifique. On ne se refait pas, et ce que l’on découvre ici ou là, et ailleurs, ne me laisse jamais froid. Mais qui aime bien châtie bien, et si l’espace me fascine, les aventures de la Station spatiale internationale m’agacent. Et la dernière en date, une banale histoire d’urine, me met en colère.

Prenez un pays qui a de hautes ambitions spatiales et une agence spatiale qui manque d’argent. Ajoutez-y un projet classieux et présentez-le à d’autre pays qui rêvent d’envoyer des femmes et des hommes dans l’espace. Secouez, et vous obtenez le projet scientifique le plus inutile qui soit: la Station spatiale internationale. Ce machin à cent et quelques milliards de dollars qui ne sert à rien. Les pov’zoccupants permanents ont beau faire ce qu’ils peuvent. Leur présence suffit à peine à entretenir le machin. Et de fait, le peu de science qui se fait se déroule pendant les rares séjours de navette spatiale. Bref, des milliards pour rien. Là dessus, je partage l’avis de Claude Allègre. C’est bien le seul sujet que nous avons en commun…

La dernière épopée en date de l’International stupid station est une vulgaire histoire d’urine. Ben oui, les astronautes on beau être des surhommes, ils ont besoin comme n’importe lequel d’entre nous d’éliminer… Et comme là haut, il n’y a pas de petite bruine pour recharger les cuves, on a décidé de recycler. Ce n’est pas du développement, mais en tous cas c’est durable: nos amis devront boire donc de l’urine retraitée à coup de centrifugeuse-distillatieur, car transporter de l’eau et des rejets dans l’espace ça coûte un œil.

Mais voilà, n’en déplaise aux chantres de la technologie, les machines ça tombe en panne, même à un quart de milliard de dollars pièce. Résultat, les fosses pas très septiques de la station se remplissent. Un week-end de travail les mains dans le cambouis (pour ne pas dire dans autre chose) n’y a pas suffi. La station d’épuration flambant neuve apportée par Endeavour refuse de fonctionner normalement.

Pourquoi tout cela me met-il en colère? Parce que les media s’offusquent de cet épiphénomène tandis que plus d’un milliard d’humains n’ont pas de latrines digne de ce nom. Et qu’ici, sur Terre, les eaux usées finissent par contaminer l’environnement. Parce qu’avec les fortunes dépensées pour construire et entretenir cette ISS, on aurait pu offrir ce minimum de dignité à des centaines de millions d’humains. Mais dormez tranquille bonnes gens. On finira bien par réparer les WC de ces ouvriers d’entretien spatiaux, par tester l’eau qu’ils produisent pour offrir une eau potable Made in space. Et quatre cent kilomètres plus bas, on continuera à crever de maladies liées à l’insalubrité.

5 commentaires

  1. >le projet scientifique le plus inutile qui soit: la Station spatiale internationale

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