L’éolien mondial se prend les pieds dans la crise financière

Vous me direz, Google n’a pas la science infuse. Mais tout de même. Après avoir lu ce soir sur le site du Guardian un nième article annonçant l’abandon probable d’un projet de ferme éolienne, je me suis rué sur le moteur, ou plutôt sur sa déclinaison « Actualités ». Je ne le devrai pas puisque Google News, qui relaie parfois de simple communiqués de presse (si, j’en ai vu), avait refusé l’an dernier de référencer Effets de Terre comme source d’information fiable (j’avais écrit diable ;-). Motif, sans doute trop indépendant, puisqu’on me reprochait notamment que le site ne dépend d’aucune structure…

Je reviens à mes moulins. Donc, sur Google News, j’ai entré « wind farm delayed » (1) et obtenu 407 références. Toutes ne concernent pas mon propos. Mais quand même. Outre le projet de ferme au large des côtes britanniques, à Norfolk, qui a perdu l’un de ses principaux partenaires faute d’argent, on trouve donc des papiers à propos d’une ferme texane gigantesque (2700 éoliennes) dont la construction sera retardée. La faute au prix du pétrole, qui est trop vite retombé. Dans le Missouri, un projet a été retardé d’au moins quelques mois. En Grande-Bertagne cette fois, Centrica, le premier investisseur dans l’éolien du Royaume, se pose plein de questions, sur au moins trois de ses projets. Un autre projet piétine à la grande satisfaction des anti-éoliens de Brixworth. Idem pour une ferme offshore belge. Bref, en cette période de disette financière, le vent n’a plus la cote. Une rare bonne nouvelle pour l’industrie: en Nouvelle-Zélande, Meridian Energy a réaffirmé son intention de construire ses fermes sitôt reçu le feu vert pour ses projets.

Tout cela commence à peser sur les industriels. Un exemple, et j’arrête. Dans l’Iowa, un fabricant de pales américain a reporté l’embauche de trois cent personnes. Et pourtant, l’usine n’a ouvert ses portes qu’en septembre dernier

Pas facile d’investir dans des énergies alternatives au pétrole quand celui-ci dégringole. Ajoutez à ça les banques qui ont raflé le pactole offert par leur gouvernement pour se renflouer, tout en maintenant le robinet à crédits soigneusement verrouillé… Déjà qu’on refuse des facilités de caisse de quelques milliers d’euros aux PME, alors le pétrole et le charbon n’ont pas fini de réchauffer la planète!

(1) Sur la version française, on ne trouve que des bonnes nouvelles: début de construction d’une ferme en Ecosse, prêt espagnol pour financer des éoliennes en Tunisie, et j’en passe. A l’exception notable d’un papier de l’excellent GreenUnivers, à propos des déclarations du patron de la branche éolienne de BP, qui m’a devancé. On ne peut pas être a four et aux moulins…

6 commentaires

  1. »Google News (…) avait refusé l’an dernier de référencer Effets de Terre

    Franchement d2q, ce genre de plainte géniarde va mieux sur des sites complotistes que sur ton blog.

    »Bref, en cette période de disette financière, le vent n’a plus la cote

    Lot de consolation, il est pas tout seul

    http://www.romandie.com/infos/news2/081023155829.ykpn3mrs.asp

  2. mmm non, trop fort et trop mal écrit. « Franchement d2q, c’est pas parce que ce genre de plainte aigre-douce se retrouve chez Sauvons le climat/Sortir du nucléaire (rayez la mention inutile) qu’il faut vous y mettre. »

    Mieux? 🙂

  3. Lecture , en ce qui concerne les Sables bitumineux c’est plutôt une très bonne chose , tandis que l’éolien non. Cette accalmie devrait permettre d’affiner l’avenir quelque peu précipité de cette filiaire éolienne. Une bonne chose est le recentrage régional de la production d’énergie dixit M Borlo, par moment j’ai l’impression de rêver !

  4. C’est général partout dans la production d’électricité… (Voir ici)

    Il y a pas beaucoup de monde qui veut investir sur des temps de retour de plusieurs années à un moment où on ne sait pas si la consommation d’électricité va baisser ou augmenter et où on ne sait pas non plus quelle va être l’influence des réglementations sur les gaz à effet de serre.

    Je ne m’inquiête pas outre mesure pour l’éolien terrestre : l’énergie est maintenant compétitive avec le prix du réseau électrique là où les investissements sur les cables électriques ont été fait (l’Allemagne offre maintenant la possibilité pour les éoliennes de revendre leurs électricité sur le marché plutot que de passer par le tarif régulé), le capital nécessaire est beaucoup plus bas que pour une centrale à charbon ou une centrale nucléaire (qui rattrapent leur rentabilité sur une durée de vie plus longue et plus de production) et surtout on peut revoir les projets à la baisse en fonction du crédit (au lieu d’une ferme de 20 éoliennes on construit une ferme de 10 et on met les 10 autres quelques années plus tard)… Pour une centrale fossile/fissile, si on a pas tous l’argent pour faire l’investissement, l’investissement ne se fait pas vu qu’on ne peut pas mettre en route une demi-centrale.

    Pour l’éolien off-shore ça va être peut être un peu chaud…

    Les annonces de Borloo sur l’éolien me font plutot peur… Quand on dit qu’on veut favoriser les grandes concentrations plutot que la répartition des éoliennes sur le territoire, ça veut dire qu’on interdit de facto tout projet développé et financé localement (en totalité ou en partie). Il est aussi plus facile d’embellir un paysage en plaçant quelques éoliennes qui seront alors acceptées facilement plutot que saturer une zone avec des turbines. Ca permet aussi de mieux répartir dans les campagnes les bénéfices associés aux impots locaux.

    Bref le lobby des riches retraités propriétaires de maisons de campagne est en train de gagner contre le développement des zones rurales…

  5. >en ce qui concerne les Sables bitumineux c’est plutôt une très bonne chose
    Bien sur!

    > tandis que l’éolien non
    mmm ça se discute… ça dépend où et en remplacement de quoi.

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