«Je vis dans l’endroit le plus froid et le plus sec de la planète»

Une nouvelle vie s’offre à moi depuis 3 jours. Le 14 novembre précisément, j’ai posé le pied au centre du continent Antarctique après un voyage que je ne suis pas prêt d’oublier… Tout s’est enchaîné avec une extrême rapidité, en avion depuis Paris : le 11 novembre exactement. Obama, la crise des subprimes, Sarkozy, l’actualité résonne désormais comme un vestige du passé.

Le beau temps annoncé en Antarctique lors de notre arrivée sur la base aérienne de Cristchurch, en Nouvelle Zélande, nous a permis de ne pas attendre. Nous avons donc aussitôt décollé pour la base américaine Antarctique Mc Murdo, étape obligatoire dans ce circuit volant. La logistique polaire aérienne est principalement gérée par les USA, qui disposent de moyens impressionnants: des avions cargo militaires dans lesquels les passagers sont transportés dans les mêmes conditions que le fret!

Le vol vers l’Antarctique dure 5 heures, à bord d’un C17. Nous avons pu admirer les monts transantarctiques. Changement d’avion pour la dernière étape, 4 heures de Mc Murdo à Concordia. Le paysage d’une infinie platitude semble ne jamais défiler. Cette fois, trois jours après avoir quitté Paris, je découvre ma nouvelle demeure.

Mal des montagnes. Le décalage horaire (1), le manque de sommeil et l’altitude m’ont abattu. Les premiers maux de tête se sont fait sentir, symptômes caractéristiques du mal des montagnes, dont tout les nouveaux arrivants souffrent: Nous nous sommes retrouvés en quelques heures seulement depuis le niveau de la mer à 3200 mètres. En réalité, l’altitude ressentie ici est de plus de 3700 mètres puisqu’aux pôles, l’air est moins dense en raison de la rotation de la Terre.

Mon mal de crâne est passé le lendemain, mais je suis vite surpris par la sècheresse de l’air… cela se ressent dans la bouche, les narines…. Le manque d’oxygène et les irritations des vois respiratoires troublent mon sommeil. Je vis maintenant non seulement dans l’endroit le plus froid du monde, mais également le plus sec de la Terre.

En attendant les nuits d’hiver. Depuis ces deux jours je commence à prendre la relève. Puisque je vais notamment m’occuper des télécom, je suis chargé d’imprimer la presse quotidienne. Nous sommes abonnés par mail à un journal français, France actualités, italien Giornale italiano, et anglais The international. Je ne les lis même pas. Je suis non seulement trop occupé à prendre en charge toutes les tâches qui me sont confiées, mais je ne me sens déjà plus concerné… Peut-être plus tard, durant les longues nuits d’hiver lorsque j’aurai plus de temps…

Le plus surprenant lors de mon arrivée n’est pas la marginalité du voyage. C’est plutôt de me dire que je vais passer ici une année au milieu de ce désert blanc. Je rejoins ici Laura, glaciologue italienne, qui est arrivée une semaine avant moi. Le reste de la mission arrivera début décembre.

Je vous laisse, il faut que je m’occupe de la radio et du bulletin météo : le prochain avion ne va pas tarder à arriver.

A bientôt !

Jonathan, DC5.

(1) L’heure de Concordia est en avance de sept heures sur le fuseau horaire de Paris, pendant l’été austral, et de six heures pendant l’hiver austral.

18 commentaires

  1. >l’air est moins dense en raison de la rotation de la Terre

    Sans compter la rotation de la galaxie, bien connue pour faire perdre leur équilibre aux manchots. ^o^

    Anyway… bonne chance : -)

  2. « Je vis maintenant non seulement dans l’endroit le plus froid du monde, mais également le plus sec de la Terre. » et c’est reparti pour un peu de vantardise. Mais quand est ce que l’humain va devenir adulte !

  3. Lecture, toujours le mot agréable. L’hiver et au printemps, au dessus du continent Antarctique se forme un vortex, lié à la présence de l’axe de rotation de la Terre. Au sol, la pression atmosphérique est très faible, autour de 650 hPa. Ce qui raréfie l’oxygène, tout comme l’altitude. D’où le détail donné par Jonathan, qui explique que l’altitude ressentie est de 3700 mètres. Au passage, c’est la présence de ce vortex qui provoque parfois des vents extrêmement violents. A ma connaissance, le record mondial de vent a été enregistré en Antarctique, à 320 ou 330 km/h. Et c’est aussi dans ce vortex que se retrouve piégée le « trou » de la couche d’ozone stratosphérique (voir l’image en colonne de gauche en homepage de 76°Sud.

  4. @ ratmanoff. Il tombe moins de 50 mm d’eau (sous forme de glace) au cœur du continent Antarctique, c’est un niveau de précipitations courant au dessus du Sahara. Quand au froid, -89°C à Vostok (560 km de Concordia), c’est pas courant, non?

  5. « Mais quand est ce que l’humain va devenir adulte ! »

    Les grandes personnes ne comprennent jamais rien. toutes seules, et c’est fatiguant, pour les enfants, de toujours et toujours leur donner des explications.

    Alors maintenant on adopte la positive attitude et on laisse les amoureux des déserts profiter du spectacle (ou alors je vous verse mon seau de pop-corn sur la tête).

  6. Expérience passionnante! Bon courage, il me tarde de vous lire!

  7. Non mais je comprend bien les choses je suis pas zinzin, seulement ça me gave de toujours lire des trucs comme ça. Je préfère: Je vis dans un des endroits le plus froid et le plus sec de la planète. Voilà. Si les mots ont un sens: la sémantique, alors ils induisent des compréhensions puis des réactions diverses. En France où en occident en général nous avons pour beaucoup cette façon de toujours se vanter, glorifier ses actes etc. , ou comment se surestimer en dévaluant l’autre plutôt que progresser tous ensemble. Cette dérive sociale m’exaspère et m’attriste. Mon propos n’était donc pas une réaction sur le discours mais sur la forme, puisque ayant passé un an dans les taaf je connais le sujet

  8. Le vent a une composante locale (la brise de terre et la brise de mer en sont deux exemples) et une composante globale (vent géostrophique), la composante globale dépend de la différence de pression et de la force de Coriolis ie la rotation de la Terre… CQFD.

    L’influence de la rotation de la Terre est d’ailleurs indiquée dans le lien que vous donnez :

    « L’arrivée constante d’air depuis l’intérieur du continent sur l’océan et la force de Coriolis créent de plus un mouvement général des vents autour de l’Antarctique, les Easterlies. »

    Alors que les vents catabatiques sont décris comme des épisodes qui arrivent lorsque des conditions données sont remplies.

  9. >la composante globale dépend de la différence de pression et de la force de Coriolis ie la rotation de la Terre… CQFD.

    Tu es en train de montrer que les vents devraient souffler vers l’intérieur des terres en antarctique… disons que ceux-ci ne semblent pas au courant de ce raisonnement. ^o^

    >L’influence de la rotation de la Terre est d’ailleurs indiquée dans le lien que vous donnez :

    L’influence sur les Easterlies, qui ne sont pas l’aspirateur que décris d2q. Au contraire, comme l’indique clairement la phrase même que tu cites: « l’arrivée constante d’air depuis l’intérieur (…) créent (…) les Easterlies ».

  10. >rien compris à la réponse…

    Soupir… essayons encore:

    1) l’antarctique, c’est froid et c’est haut.
    2) l’air qui refroidit, ça descend.
    1+2 => il y a un courant d’air permanent de l’intérieur des « terres » vers l’extérieur

    C’est ce qui fait la dépression à l’intérieur, ce qui est le sujet de départ.

    Accessoirement, la déviation de ces vents au pourtour du continent est effectivement du à l’effet de Coriolis donc à la rotation de la terre, mais elle ne les cause pas. Elle les dévie.

  11. L’origine des vents c’est l’énergie du soleil ET la force de Coriolis, la force de Coriolis ne fait pas de travail mais elle est quand même une cause : s’il n’y avait pas la force de Coriolis (et donc si la Terre ne tournait pas sur elle même) il n’y aurait pas cette alternance de haute pression et de basse pression tel qu’indiqué dans le schéma que j’ai donné mais un gradiant de pression beaucoup plus faible.

  12. Tilleul, il y a un malentendu à la base. Je n’essaie pas de te convaincre. J’essaie de t’expliquer. ; -)

    Franchement, cette discussion est emblématique de tes interventions. Le problème n’est pas que tu sois si con ou incapable de chercher de l’information, c’est que tu arrives avec une idée toute faite (en l’occurrence celle de d2q) et qu’après tu cherches tout artifice oratoire pour la soutenir tout en étant aveugle à ce qui te devrais te mettre sur la bonne piste.

    Bref. Au minimum tu devrais reconnaître que, pour le pôle nord, ton « explication » prédit une dépression au pôle, alors que la mienne prédit une dépression centrée sur le Groenland. Devines qui a raison?

    http://www.meteofrance.com/FR/glossaire/designation/73_curieux_view.jsp

    « quant aux anticyclones permanents de l’Arctique et de l’Antarctique, dont l’origine thermique est évidente (…) un tel anticyclone a généralement une épaisseur réduite et se transforme en une dépression en altitude »

    Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, j’attire ton attention sur le niveau d’explication (côté « curieux » plutôt que « initié » ou « expert ») et sur le qualificatif « évidente » quand à l’origine du phénomène. Je suis convaincu que si tu avais réellement essayé de comprendre ce que je disais, tu l’aurais compris. J’espère que tu saisiras ton niveau de ridicule sur cette discussion, et surtout, que tu réfléchiras honnêtement à ce que je te dis dans le second paragraphe. C’est pas pour me moquer de toi. C’est pour t’éviter d’être un miniTAX à l’envers.

  13. Je n’ai pas eu le temps pour creuser un peu plus la question. Mais avouez Lecture qu’un anticyclone à 629 hPa, ça fait un peu court. C’est la pression qui régnait aujourd’hui à Concordia à 14h24 (heure de Paris) quand Jonathan m’a adressé un mail. Pour ceux que ça intéresse, le vent était de 9 km/h au SSE. J’oubliais, le thermomètre indiquait -40,2°C

  14. >Je n’ai pas eu le temps pour creuser un peu plus la question.

    Ni même de lire mon post… « un tel anticyclone a généralement une épaisseur réduite et se transforme en une dépression en altitude »

  15. Désolé mais pour un vent catabatique il faut quand même qu’il y ait un phénomène d’accumulation, je vois mal comment ça pourrait arriver dans une Terre qui ne tournerait pas sur elle même parce que l’air froid se barrerait immédiatement… Relis moi j’ai bien parlé des deux composantes : globale (soleil + force de coriolis) et locale (influence du sol)…

  16. Et j’ai toujours rien compris sur cette conclusion : « Tu es en train de montrer que les vents devraient souffler vers l’intérieur des terres en antarctique »

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