Bouteille contre robinet, l’eau américaine est en guerre

L’industrie de l’eau en bouteille ne fait pas dans la dentelle. Du moins aux Etats-Unis. Il y a quelques jours, l’Environmental Working Group publiait un rapport sévère pour la qualité de l’eau embouteillée américaine; qui relevait la présence de 38 substances dans les eaux de dix marques commercialisées aux Etats-Unis. Un rapport dont la méthodologie a été immédiatement contestée par un éminent spécialiste de l’eau à l’Université de Yale, Stephen Edberg, qui se trouve émarger comme consultant chez Nestlé Waters.

Bref, un épisode de plus dans la véritable bataille qui se tient au pays de Dobelyou sur la question de l’eau. La Conférence américaine des maires a voté cet été une résolution demandant que l’eau servie lors des réunions et conférences soit en carafe. De nombreuses collectivités locales ont banni les bouteilles. Et la consommation d’eau embouteillée semble baisser aux Etats-Unis, expliquait le New Tork Times mi-octobre, annonçant la fermeture d’usines (d’eau et de soda) chez Pepsico. Le quotidien, dans un éditorial, a demandé —après la publication du rapport de l’EWG— que les résultats analyses de la qualité de l’eau en bouteille soit accessibles aux consommateurs.

Les industriels ne désarment pas. Dans un clip lancé en septembre par le site Enjoybottledwater.org (Appréciez l’eau en bouteille), piloté par une organisation de lobbying en faveur de la liberté de choix pour les consommateurs. N’hésitant pas à expliquer que la bouteille est le meilleur moyen d’offrir de l’eau aux nécessiteux, images de marines distribuant de l’eaucomprises. La pétition proposée par Enjoybottledwater explique notamment: «Nous sommes fiers que [des bouteilles ont pu être offertes] aux victimes de tragédies, comme les attaques terroristes du 11 septembre 2001, de l’ouragan Katrina et du tsunami de 2004 en Indonésie.» Il faut dire qu’aux dernière nouvelles, l’Amérique de Dobelyou se rue sur l’eau du robinet, et de nombreux restaurants chics de New York servent désormais de l’eau filtrée et gazéifiée sur place, certains refusant parai-il de vendre de l’eau en bouteille. Les ventes de systèmes individuels de filtration d’eau auraient cru de 16% en seulement six mois cette année.

Moi, personnellement, c’est Château Lapompe filtré pour l’eau plate. Moins de transport, moins de plastique (et de pétrole), et moins d’argent dépensé. Et vous?

Image © Nick (Creative Commons)

17 commentaires

  1. Vous parlez d’un « rapport »! l’Environmental Working Group est un groupe d’activistes pro-bio qui fait son beurre en vendant des peurs écologiques de toutes sortes, de préférences sur les pesticides : http://www.activistcash.com/organization_overview.cfm/oid/113

    S’il fallait lister toutes les âneries déguisées en « rapport » de ces éco-chondriaques bourrés de tunes grâce à leur racket moral sur les crédules, on n’est pas couché.

    Pour ma conso, c’est les Chais Latourdot, dans de vieilles bouteilles de coca-light ouvertes au moins 3 jours pour dégazer le chlore. Les poissons rouges de la maison ont droit au même breuvage et tout le monde adore. Je recommande, en test à l’aveugle, c’est objectivement bien meilleur que l’Evian, et c’est confirmé par Penn & Teller : http://www.youtube.com/watch?v=XfPAjUvvnIc&hl=fr (voir à partir de minutes 6 hi hi hi).

    Pour l’eau gazeuse, j’ai arrêté, vu la crise climatique imminente,

  2. Et le site activistcash est une émanation de Berman & co, agence de relations publiques et de lobbying appartenant à Rick Berman qui représente l’industrie du tabac, les distributeurs d’alcool et les chaines de restaurations. Ce site fait partie d’une myriade de sites qui ont pour but de bloquer toute législation sur la sécurité alimentaire, les lois éthiques sur le traitement des animaux dans les abatoirs, le tabagisme passif, la réglementation du travail pour le personnel de la restauration et même la conduite en état d’ivresse (!).

  3. Je ne savais pas que les humains avaient la capacité d’apprécier la bonne nature des poissons et leur capacité à l’extase !

  4. Perso, j’y vois encore et une fois de plus une sorte de lutte entre un ultra-libéralisme-où-tout-et-son-contraire seraient permis (y compris rouler bourré) et une tentative de régulation. Boire de l’eau au robinet, c’est faire un choix de consommation, point barre. Et le consommateur, souvent, choisira la solution la moins chère…

  5. « (y compris rouler bourré)  »
    ———————
    Mais oui, mais oui, bien sûr… N’oubliez pas non plus que ultra-libéraux sont pour l’esclavage des enfants et pour le libre commerce de la viande humaine.

  6. @2, et Sourcewatch, d’où vous tirez vos « infos », est financé par … ? Ha !

  7. Je ne faisais que rebondir sur les propos de tilleul… Et en parlant de travail des enfants, je ne pense pas que l’on peut attribuer son absence aux ultra-libéraux – cf la situation en Europe au début du 20ème et l’exploitation d’enfants dans les pays pauvres par des « bonnes grosses entreprises » de chez nous.

    Quand j’étais jeune, j’étais libéral. Puis je me suis rendu compte de la grande supercherie : notre niveau de vie si élevé et vanté comme l’aboutissement du capitalisme n’est possible que moyennant l’exploitation d’une bonne partie de la population mondiale.

    Un exemple frappant est la politique économique américaine, qui prône la concurrence et la libre entreprise… pour les boîte américaines seulement ! Essayez de pénétrer le marché nord-américain et vous verrez… C’est du protecto-libéralisme. Depuis que les US ont dû assouplir leur politique protectionniste, pas mal de leurs fiertés nationales se sont étiolées (IBM, Ford, General Motors, Budweiser, …)

  8. @Enisor : « notre niveau de vie si élevé et vanté comme l’aboutissement du capitalisme n’est possible que moyennant l’exploitation d’une bonne partie de la population mondiale » … ainsi que d’une bonne partie des ressources mondiales. Il y a supercherie, il est vrai, car les dominants veulent imposer l’ouverture aux dominés (sans se soucier des impacts) tout en pratiquant un protectionisme à la carte ou pour raison d’état. Deux poids deux mesures. Le poids des dominants et le poids des dominés. Il y a également supercherie car l’Occiddent n’a eu de cesse d’imposer la voie à suivre, alors que des signes avant-coureurs de sa propre décadence frappaient déjà à sa porte. A la fin des 30 glorieuses, le niveau de vie a continué à monter alors que la qualité de vie a commencer à redescendre. Et depuis, cela nous coûte plus cher d’élever notre niveau de vie alors que la qualité de vie, continue de baisser. Bien sûr nous pouvons acheter bien plus de choses que nos grands-parents ; mais des choses qui n’étaient pas payante alors, le sont devenues, voire le deviennent. Ou comment notre système récupère tout à son profit.

    @miniTAX, ne venez pas me dire que notre qualité de vie a baissé à cause des écolos fanatiques.

  9. bon quand même l’eau du robinet n’est pas des plus pures. ne me faites pas dire que celle en bouteille est meilleure mais il semble que l’eau distribuée dans nos conduites que vous n’espérez plus en plomb sont pleines de résidus médicamenteux ! A de telles doses que ce n’est même plus de l’homéopathie. Une nouvelle sélection est en marche et l’être humain de demain risque fort de ne plus pouvoir vivre sans archarnement techno-médical. Et on ne peut même plus vivre comme les romains en buvant du vin puisqu’il est lui aussi gravement contaminé…

  10. En France, les normes de contrôle de l’eau du robinet sont plus sévères que celles de l’eau en bouteille…

  11. « @miniTAX, ne venez pas me dire que notre qualité de vie a baissé à cause des écolos fanatiques. »
    ———————————————————-
    @9
    Et on mesure comment la « qualité de vie » ? D’ailleurs, si ça a baissé, on se demande pourquoi le nombre d’heures de loisirs a explosé et l’espérance de vie s’allonge d’un trimestre tous les ans.

  12. Si l’espérance de vie a augmenté, c’est principalement du fait d’une recherche scientifique à succès. Qui, il est vrai, se repose en partie sur des financements d’origine privée.

    La qualité de vie s’entend par exemple en termes de la qualité de l’air, de l’eau, des aliments etc. que nous consommons. S’il n’y avait eu des « lobbies » écolos, nous serions tous en train de respirer des fumées provenant de combustibles raffinés au minimum. L’idée même de lutte contre la pollution, et des dégâts qu’elle occasionne à notre corps, n’existerait même pas je crois.

  13. Chateau Lapompe Val de Bièvre pour le quotidien, SodaClub pour mon eau pétillante.

    http://www.soda-club-france.com/

    J’ai cependant encore du mal a faire en sorte que mon épouse ne se dispense d’acheter ses bouteilles de Perrier (qui depuis plusieurs sont désormais en plastique et non plus en verre, merci NWF).

  14. J’ai un petit puit dans mon jardin et l’eau est delicieuse et …gratuite …

  15. @Enisor, les causes les plus importantes de la croissance de l’espérance de vie sont les progrès de la médecine et de l’hygiène à partir de la fin du 19 ème siècle et la désinfection de l’eau permettant le contrôle des maladies infectieuses et la diminution de la mortalité infantile, ainsi que le recours à l’énergie fournie par les combustibles fossiles pour diminuer la pénibilité du travail.

    L’écologie dans tout çà, c’est peanuts! Ce qui ne veut pas dire que le souci de l’écologie ne sera pas un facteur d’amélioration, ou plutôt ne sera pas indispensable pour éviter une dégradation, car les tables d’espérance de vie ne peuvent rien nous dire de l’avenir, étant donné qu’elles sont construites sur les statistiques du passé.

  16. @Tilleul, j’ai lu vos documents qui critiquent la méthode Externe. Il y a sûrement beaucoup de critiques à faire au projet Externe, mais ceux-ci sont encore plus criticables, car ils mélangent des externalités de nature très différentes, comme les coûts qui pourraîent être entraînés par un accident nucléaire avec ceux de la fabrication des cellules photovoltaïques.

    Quand verra-t-on enfin des documents qui ne sont pas inspirés par la passion ou la monomanie, où les externalités seront classées par catégories et non mélangées arbitrairement? A titre d’exemple, est-il sérieux de mélanger la mortalité et la morbidité provoquées par les centrales à charbon allemandes ( 10 000 morts par an selon Externe et dix fois plus de maladies graves) et le risque d’accident dans une centrale nucléaire allemande. Dans le premier cas, il s’agit d’une réalité de tous les jours dont on peut évaluer le coût (énorme) pour la société. Dans le deuxième cas, il s’agit d’une éventualité dont le risque est très faible, dont on ne connaît pas à priori l’ampleur même si on peut à peu près la cerner, et qui n’aura aucun coût pour la collectivité, jusqu’au moment où il se produira.

    En ce qui concerne le solaire PV, je remarque aussi que vos auteurs ne tiennent aucun compte , comme vous même d’ailleurs, des émissions de CO2 et de polluants provenant de l’électricité utilisée par la fabrication du silicium!

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