Sarkozy n’aime plus les agrocarburants

C’est sans doute un coup de tonnerre dans le Landerneau agricole. En attendant le vote des députés, la Commission des Finances de l’Assemblée nationale a décidé de mettre fin aux avantages fiscaux consentis aux agrocarburants dès 2012. Elle a confirmé ce choix du gouvernement, et rejeté un amendement du Nouveau Centre, les copains du lider maximo verde qui voulaient préserver la filière des importations à bas prix (sous-entendu, de l’éthanol brésilien).

C’est drôle la politique. Depuis 2005, les carburants d’origine agricole bénéficiaient d’un régime de faveur. Il s’agissait officiellement de favoriser l’essor de ces combustibles, pour réduire la consommation de pétrole dans notre pays. Beaucoup d’écolos ont applaudi, quand d’autres observateurs, dont j’étais, soulignaient l’impact de ces carburants prétendument verts sur le réchauffement climatique et voyaient dans ces allégements fiscaux une subvention chiraquienne déguisée aux producteurs agricoles.

Et puis le temps a passé. Les prix alimentaires ont flambé, d’autant plus qu’une partie des agrocarburants subventionnés sont fabriqués avec de la nourriture. C’est dans les 4×4 et autres bagnoles que finissent près de 30% des grains de maïs récoltés aux Etats-Unis par exemple. Avec de jolies équations du style, un plein d’éthanol de maïs, c’est de quoi nourrir une personne pendant un an.

Le temps a passé aussi, pour donner le loisir aux chercheurs de démontrer qu’un agro-carburant émet souvent plus de gaz à effet de serre qu’une essence de pétrole, dès lors que l’on prend en compte l’énergie dépensée pour produire la matière première végétale, le transport et la fabrication du carburant, les engrais, et les émissions des champs mis en culture énergétique. Et quand il en émet moins, c’est souvent qu’il a été cultivé dans des pays où règne la déforestation. La FAO, d’ailleurs s’inquiète de ces drôles de carburant pas si verts, comme le souligne cette dépêche de Reuters d’il y a une semaine glanée sur le site du Point.

Nos politiciens et beaucoup de militants écologistes ont fait de grands progrès. Ils ont découvert qu’il existe des carburants agricoles de seconde génération. Fabriqués non plus avec la partie comestible des plantes, mais avec les feuilles, les tiges, et tout ce qui ne se mange pas. Avec un hic, on ne sait pas les produire de manière efficace et rentable.

Quant à nos députés, ils sont tout à coup devenus vertueux. Enfin, c’est ce qu’ils voudraient faire croire. Car bien évidemment, dans l’équation proposée par le gouvernement, c’est d’abord la suppression d’un avantage fiscal qu’il est question. A l’Elysée comme à Matignon, on se contrefiche de l’effet de serre. On cherche surtout à faire des économies.

On verra quelle sera la réaction des producteurs de maïs, colza, betterave et autres candidats aux agrocarburants. Je vous recommande l’interview du patron d’Unigrains, publiée mardi sur le site d’Usine Nouvelle. Alors que tout le monde savait ce que prépare Fillon, Borloo et leurs copains, le cher homme se contente de livrer une apologie de l’agro-éthanol, aidé il est vrai par un jeu de questions aussi pauvre que les agro-carburants sont un bienfait pour la planète. Et il prétend même, le bougre, qu’on pourra produire du carburant de seconde génération avec les usines actuelles alors que personne ne parierait un kopeck sur le procédé de fabrication qui sortira vainqueur de la course à l’échalote.

Pour finir, un rapprochement de dépêches me fait bien rire. Car Charles de Courson n’est autre que l’auteur de l’amendement destiné à sauver les agrocarburants bien de chez nous des méchants pays exportateurs. Et le même jour, il a obtenu que le plafond d’abattement fiscal pour l’emploi à domicile soit réduit de douze à onze mille euros, « pour financer [une partie des] 1,5 milliards de dépenses du Revenu de Solidarité Active ». Bien évidemment, l’idée de réduire un abattement de riches pour financer un revenu pour les moins nantis n’a rien de scandaleux, même si les aides sur l’emploi à domicile sont justement faites pour créer de l’emploi, enfin avais-je cru comprendre. Mais permettez-moi de faire une autre lecture des aventures fiscales de monsieur Courson en ce joli 15 octobre printanier. Le copain par ricochet du lider maximo verde n’avait-il pas plutôt décidé de sacrifier un peu d’emploi pour financer ses copains agriculteurs?

42 commentaires

  1. « Le temps a passé. Les prix alimentaires ont flambé ». Et puis ils viennent de se casser la figure pour revenir au niveau d’il y a 2 ans…
    Saloperie de marché, il a décidé de faire tourner en bourrique les planificateurs.

    Mais bon, la consolation, c’est que ça donne du boulot aux bureaucrates : la moitié du temps sert à faire des plans, l’autre moitié à les défaire (à moins que ce ne soit 20% – 80%).
    Là au moins, on crée des emplois aidés mais de qualité et non des boulots ingrats et dévalorisants comme planter des légumes ou soigner des personnes âgées.

    P.S. Au sujet du plein qui pourrait nourrir une personne pendant 1 an :
    1 L d’éthanol 5.000 kcal
    1 plein 60L 300.000 kcal (je prends large)
    Soit 150 jours pour quelqu’un qui consomme 2.000 kcal/j. Mais il ne faut manger que du maïs (parce que pour faire 1 cal de poulet, il faut au moins 3 cal de maïs).

    Donc l’équivalent d’un plein pourrait nourrir quelqu’un pendant 1 an, mais il faudrait qu’il soit un somalien anorexique luthérien et qu’il ne joue pas avec ce régime trop longtemps.

  2. Pour les biocarburants.

    Il me semble que la question des agrocarburants était très bien traitée depuis longtemps sur le site de Jancovici. je ne voyais pas ce qu’en France (au Brésil, ça semble différent…mais?) ça pouvait amener. C’était le produit de la politique de Chirac consistant à caresser le pis des vaches..

    Je doute qu’ils aient beaucoup d’intérêt en Europe. En Allemagne, il y a une grosse subvention pour la méthanisation. Résultat, des fermes entières se consacrent à la culture du mais qui est plante entière méthanisé…Je pense que c’est une aberration, chère de plus (je crois qu’ils payent 190 Euros/MWh). Evidemment, une raison est que la biomasse n’a un rendement que de 0.1-0.2% par rapport au rayonnement reçu du soleil.

    Essentiellement, les cultures doivent nourrir l’humanité.

    Puis-je me risquer à un parallèle?

    Le jour où les Français s’apercevront qu’ils subventionnent une industrie du renouvelable (celle destinée à produire de l’électricité) chère et peu efficace en termes de réduction du CO2, car nous émettons déjà très peu, je penserai que notre peuple aura retrouvé la route de la Raison, domaine où nous avons tant brillé à l’époque des Lumières…et on cessera de subventionner les fumisteries de nos amis et voisins allemands!

    Mais opinion n’est pas raison…On me donne comme « argument » que l’éolien est populaire. Savez-vous que c’est avec cet argument que Boiron défend le remboursement homéopatique?

  3. Tiens pour une fois je suis d’accord avec minitax… J’ajouterais que cette comparaison est profondément absurde : un épis de maïs c’est un gros truc solides plein de grains jaunes, un litre d’éthanol c’est un liquide transparent… Vous avez pas l’impression qu’il y a un truc qui doit sortir quelque part ? Faire un biocarburant ça revient simplement à enlever l’énergie de la plante en laissant les éléments nutritifs derrière, toutes ces protéines sont alors donnés aux vaches laitières qui nourrissent alors les gens. Si l’alimentation ce n’était que de l’énergie on pourrait se nourrir uniquement de glucose.

    Pour les biocarburants en France, le développement vient du manque de capacités de raffinages en France. Plutôt que de construire des nouvelles capacités de raffinage, il était plus rentable de cultiver des biocarburants et de les mélanger avec du carburant pourri venu du moyen orient ce qui permettait d’améliorer la qualité de ces derniers et de les rendre conforme aux normes européennes (sur le soufre notamment).

    Si on a utilisé du colza, c’est parce que les 3/4 des protéines alimentaires destinés au bétail sont importés (d’Amérique du Sud notamment), on cultive donc le colza pour ses tourteaux et on rend l’opération plus rentable que le soja argentin en revendant l’huile comme carburant puisque l’industrie agroalimentaire n’en veut pas.

    Pour les betteraves : le sucre issu de la canne est deux à trois fois moins cher que le sucre issu de la betterave (cette dernière culture est en baisse partout dans le monde, même en Ukraine!), l’UE a plusieurs assoupli les règle d’importation de sucre et se refuse à subventionner un truc aussi cher que le sucre de betterave, la France étant le premier producteur mondial et cette culture étant très localisé au Nord de la France, d’un point de vue social il fallait trouver un moyen d’écouler les surproductions et d’éviter de mettre au chômage tout le monde et de voir les agriculteurs dévastés les préfectures… D’un point de vue énergétique il n’y a strictement aucun intérêt à utiliser la betterave comme biocarburant (ça on le sait depuis les années 70…).

    Sur le biogaz en Allemagne, l’Allemagne utilise exclusivement des terres en jachères pour cultiver la bioénergie. Si le maïs est utilisé c’est parce qu’il y a tout un tas de facteur qui permette d’augmenter la méthanisation de déchets et que l’adjonction de maïs peut dans certains cas augmenter les rendements de la conversion… Par contre les conditions de culture des produits énergétiques est totalement différente de l’agriculture alimentaire, pour le biogaz on a pas besoin d’attendre que la plante soit à maturité ce qui permet de faire plusieurs récoltes sur le même champs.

    Par rapport à l’efficacité de la photosynthèse elle est peut être de 0,2 % en moyenne, mais ça c’est en comptant la photosynthèse océanique dont on se fiche éperdument… Pour les plantes naturelles ça va de pratiquement rien à 2% (forêt tropicales, algues, coraux). Pour les cultures humaines (y compris aquaculture) on peut arriver à une efficacité de 4 à 5%… Le maximum théorique de la photosynthèse est de 10%.

    Sur le fait que l’Allemagne, l’Espagne, l’Inde, la Chine, les Etats-Unis, le Danemark, la Norvège, la Suède, le Brésil, etc, etc… Bref que la plupart des nations du monde et leurs énergéticiens soient tous des idiots finis et que seul Karva soit le détenteur de la vérité du monde.. Bon… ok… Pourquoi pas c’est pas pire que de croire que le LHC va détruire la Terre ou que la Nasa n’a jamais mis les pieds sur la lune…

  4. @miniTAX

    « des boulots ingrats et dévalorisants comme (…) soigner des personnes âgées. »

    Soigner une personne âgée est un travail formidable, qui demande des qualifications dont tu n’as pas idée. Cette phrase fait de toi un être répugnant.

  5. Author

    A Karva, miniTAX, BMD, Tilleul et les autres (Lecture a disparu, mais je suis sûr qu’il n’est pas si loin). Vraiment votre idéologie (variée il est vrai) me fait marrer. L’un regarde le thermomètre tous les matins en déduisant d’une température plus fraiche que la veille que la planète ne se réchauffe plus. D’autres qui ont un EPR à la place du cœur et de la raison, et le dernier qui doit bosser comme porte-parole des agropétroliers. De grâce, discutons, réfléchissons et essayons de comprendre le point de vue de l’autre plutôt que de se balancer, qui des mots d’oiseau, qui des déluges de textes que personne n’a le temps de lire… Pour finir, une fois n’est pas coutume, je suis d’accord avec Rizoto…

  6. Author

    Au fait, miniTAX n’aime pas les bureaucrates. Aime-t-il les êtres humains? Je propose qu’on transforme la souscription pour mon 4×4 en grande cause nationale pour lui offrir une île (qui culmine à 1 m au dessus du zéro des cartes, of course). En Robinson, sans impôts ni sécurité sociale, miniTAX ça doit payer.

  7. Eh oh, stop, je faisais de l’ironie en parlant de « boulot dévalorisant », hein !
    Je suis un terrien, cousin de paysans, alors pour moi, quelqu’un qui soigne une personne âgée ou malade est infiniment plus respectable qu’un bureaucrate d’un ministère, même si dans notre monde post-moderne, l’un pète plus haut que l’autre.

    Et oui, je n’aime pas les bureaucrates, tout comme je n’aime pas les parasites. Ce qui n’a rien à voir avec aimer ou pas les êtres humains ou payer les impôts.
    Merci de ne pas faire des procès d’intention à 2 balles.

  8. Author

    A deux balles… Comme vous y allez. Après tout, vous aimez tendre le baton pour vous faire battre. Serais-je donc un parasite?

  9. Minitax apprécie au moins une sorte de bureaucrate, c’est celui qui fait des chéques pour renflouer les dégats causés par l’efficacité du libéralisme dans la finance ou l’alimentation…

  10. @9, c’est vous qui savez, ne vous connaissant que par ce blog, je ne peux pas répondre à votre place. En tout cas, je ne vous considère pas comme tel sans quoi, je ne reviendrais pas troller ici 😉 A la rigueur comme quelqu’un qui aime bien lancer des piques régulières contre un certain miniTAX oui, mais parasite, sûrement pas.
    D’ailleurs, pour qu’on ne me prête pas je ne sais quelles intentions, je précise que je ne pense pas que tous les fonctionnaires sont des parasites et que tous les fonctionnaires sont détestables. Vu que 1/4 des actifs est fonctionnaire, ça ferait du monde à haïr, y compris dans ma propre famille !

    Mais pour les procès d’intention à 2 balles, je maintiens. Si je suis contre des impôts ou réglementations excessifs (et objectivement, il y a des chiffres qui montrent que c’est excessif en France, ne serait ce que par le nombre de fonctionnaires / 100 habitants), je serais contre les impôts et les réglementations ? Bah !
    A ce compte, on peut alors conclure que si vous êtes contre le prix excessif du boeuf, alors vous n’aimez pas le boeuf, voire la race bovine.

  11. @10 Le bureaucrate ne renfloue rien du tout, arrêtez de prendre vos désirs pour des réalités.
    Tout ce qu’il fait, c’est de déplacer la richesse qu’il cherche à contrôler, en prenant au passage son salaire pour un boulot fictif dont le but ultime est de s’auto-justifier sa fonction.
    L’argent qu’il utilise pour « renflouer » quelque chose, souvent ce quelque chose n’étant que le résultat de son incurie, n’est que l’argent qui aurait pu servir à d’autres fins plus utiles.

    Si vous n’avez toujours pas compris ce sophisme de la vitre cassée de Bastiat, il est toujours temps de vous renseigner.

  12. « Tout ce qu’il fait, c’est de déplacer la richesse qu’il cherche à contrôler, en prenant au passage son salaire pour un boulot fictif dont le but ultime est de s’auto-justifier sa fonction. »

    D’un autre côté ça pourrait s’appliquer aussi bien aux consultants qu’au trader cette définition..

    Sinon je ne bosse ni comme porte-parole de la GTZ ni comme celui du WorldWatch Institute 😀

  13. @13
    Oui, mais le consultant ou le trader a une obligation de résultat et s’il ne fait pas l’affaire, il dégage.
    Le bureaucrate lui peut faire autant de bêtises qu’il veut (dans le genre plan-biocarburant ou moratoire OGM) et produire un résultat NUL (dans le genre Kyoto), sans courir aucun risque. Aucun prévisionniste de l’Insee n’a été viré pour ne pas avoir averti le gouvernement de la récession même à 5 mois (les économistes au GIEC font plus fort, ils font des prédictions de PIB à 50 voire 100 ans).

    Petite différence, grande incidence.

  14. Pourquoi avoir investi ces dernières années dans les agro-carburants ? Pour émettre moins de CO2 ou pour trouver une alternative idéale au pétrole ? Je parierai sur la deuxième proposition. On remarque que l’écologie est utile politiquement seulement quand elle peut se mouler dans un projet économique … logique diront les réalistes.

    Pourquoi les américains et les canadiens investissent-ils dans l’extraction des schistes bitumeux ? Parce que, comme le disent certains, la déplétion est une ineptie ? Non, parce que la déplétion du pétrole de bonne qualité et pas chère est une réalité, l’extraction rentable étant toujours privilégiée à court terme sur l’extraction moins rentable (on prend le bon au début et on laisse le mauvais pour la suite).

    Pourquoi avoir tant spéculé sur les prix du pétrole ces derniers mois ? Peut-être parce que c’est le début fin du pétrole pas cher, donc il y a beaucoup d’argent à se faire sur de stocks restants.

    Concernant la crise financière, on dit que le fond du problème serait la mauvaise santé de l’économie réelle depuis quelques années. Les problèmes que connaissent l’économie réelle ne sont-ils pas liés à la hausse des matières premières, avec le pétrole au premier plan. La hausse des matières premières ne veut elle pas dire perspective de croissance à revoir à la baisse ? Au risque de devenir pénible, je parierai que nous sommes arrivés au plateau de la production pétrolière mondiale (à l’échelle du marché mondial, car un pays peu très bien décidé de couper les robinets pour satisfaire ses besoins nationaux). La récession qui découle (ou découlera) de l’arrivée au pic de production est la réponse pour apprendre à se passer du sang du diable.

  15. « Pourquoi avoir tant spéculé sur les prix du pétrole ces derniers mois ? Peut-être parce que c’est le début fin du pétrole pas cher, donc il y a beaucoup d’argent à se faire sur de stocks restants. »
    ——————————————
    Super, avec ce genre de « peut-être », les couillons qui ont cru à ces belles fables déplétionnistes et qui ont accouru pour faire le plein d’options sur les commodities et les barils fictifs se retrouvent en slip, maintenant que la valeur de ces matières-premières-qui-ne-peuvent-que-se-rarifier est à la cave parce que tout le monde se piétine à la porte de sortie (céréales : prix divisé par 2, cuivre: prix divisé par 2, platine: prix divisé par 2, pétrole: prix divisé par 2…).

    Et ce ne sont pas que les spéculateurs qui ont acheté ces « stocks restants de matières premières » aux promesses de profits mirifiques. Ce sont les fonds de pension, les banques (tiens, tiens), les investisseurs long terme, voire même certains particuliers appâté par le gain facile …

    Maintenant que la bulle des valeurs-qui-ne-peuvent-que-monter (dixit le financier de premier plan Yves Cochet) a éclaté comme une bouteille de butane pour Talibans, chose dont j’avais avertie déjà depuis des mois, ils sont où les enfoirés de déplétionnistes et autres pic-huileux ? Ah oui, bien sûr, les parleurs ne sont jamais les payeurs.

  16. @MiniTax, Ne vous inquiétez pas pour les gens qui ont investi dans le pétrole, je vous parie que d’ici deux ans nous aurons dépassé les 150$ le baril, dès que l’économie aura repris un peu du poil de la bête. Je crois que c’est d’ailleurs un des meilleurs investissements pour qui est un tout peu patient. Ne croyez pas que la hausse du prix pétrole est uniquement du à la spéculation. C’est un beau rêve qui ne me convainc pas.

    Que pensez de l’ASPO? Des fanatiques intégristes désireux de vous taxer à mort pour vous en faire baver. Des sadiques quoi !

  17. La décroissance va nous tomber dessus, avant que l’ayons mise en œuvre, si tant est que nous aurions écouté ce que le club de Rome avait à dire. La décroissance sera mal vécue, ça commence déjà. De toute façon personne n’accepte la décroissance, ni même la croissance zéro, nous n’acceptons pas cette réalité qui nous déplaît, nous n’acceptons que la croissance (la mort… on ne connait pas, on la rejette, on fait comme si y avait pas). Notre choix, c’est toujours plus sinon rien. Et bien, on va se prendre le rien en pleine tronche. On aurait pu éduquer les gens sur le concept d’interdépendance entre la croissance et la décroissance (la courbe de vie de toutes choses), mais la priorité était à la fête et non à la compréhension de la réalité. Que les tenants de la croissance perpétuelle fassent de beaux rêves !

    Sur le pic de la production pétrolière:
    http://www.peakoil.com/modules.php?name=News&file=article&sid=43484
    http://globalpublicmedia.com/peak_moment_oil_and_gas_the_next_meltdown
    http://globalpublicmedia.com/peak_moment_making_financial_sense_of_the_coming_energy_crisis

  18. « @MiniTax, Ne vous inquiétez pas pour les gens qui ont investi dans le pétrole, je vous parie que d’ici deux ans nous aurons dépassé les 150$ le baril, dès que l’économie aura repris un peu du poil de la bête »
    —————————————
    Mais oui, bien sûr. Le procédé est bien connu des boursicoteurs: quand un prévisionniste extraordinaire foire lamentablement son portefeuille (virtuel), il dit que c’est pour du moyen terme. Quand le portefeuille moyen terme fait toujours moins de rendement qu’un livret A, il dit que c’est du long terme. Et quand le long terme arrive, tout le monde serait passé à autre chose.

    L’Aspo ? Ca fait 30 ans qu’ils nous promettent le pic huile pour avant 5 ans. Ils sont aussi crédibles qu’une horloge cassée: après tout, ça donne l’heure juste 2 fois par jour. Mais bon, Denis va encore me reprocher d’être que négatif. 😉

    Et vous que pensez vous de l’AQPO* qui dit que nous tous allons mourir ? Leur prédiction se réalise systématiquement depuis des millénaires.
    *Association qui Prédit l’Outre-tombe

  19. @18 étrange votre raisonnement !
    En gros, vous voulez qu’on souffre là tout de suite au lieu de souffrir – peut-être – le plus tard possible.
    A part aller prêcher dans un club de vacances pour masochistes, je ne vois trop d’avenir à ce genre de discours.

  20. A minitax
    On doit quand meme s’ennuyer lorsqu’on est seul au monde à travailler utilement

  21. « En gros, vous voulez qu’on souffre là tout de suite au lieu de souffrir – peut-être – le plus tard possible.
    A part aller prêcher dans un club de vacances pour masochistes, je ne vois trop d’avenir à ce genre de discours. »

    C’est pas ce que disait Chamberlain à Churchill en 1938 ?

  22. @Tilleul, pourquoi à votre avis est-il devenu impossible de trouver sur le net les facteurs de charge des fermes éoliennes installées en France? Les puissances installées, tant que vous voulez. Les productions réelles, rien à faire.L’éolien serait-il donc encore plus opaque que le nucléaire? Si vous avez une source fiable, çà m’intéresse.
    BMD, l’homme qui a un EPR à la place du coeur.

  23. Euh je vois pas le rapport entre le sujet du post et la production des éoliennes (vraiment va falloir commence à soigner cette obsession, ça commence comme ça et ça finit par enfourcher un cheval pour aller charger des « géants », je vous préviens le jour où vous m’appeler Sancho j’appelle le samu social…)… Sinon, c’est vous qui allez payer le graphiste, le datacenter et le serveur web nécessaires pour avoir ces données à votre disposition ?

  24. Author

    Le graphiste c’est moi, le datacenter et le serveur web, je les paie de ma poche. Vous n’aviez pas remarqué qu’on pratique le 100% bénévolat ici?

  25. Je doute que les responsables sécurité informatique d’EDF ou de GDF-Suez voient d’un bon oeil le fait de donner un accès libre à leur réseau pour que des bénévoles aillent chercher les chiffres de production de leurs parcs éoliens… Et c’est pas non plus parce que le gaz ou du pétrole est subventionné que le citoyen a un droit de regard sur les comptes de Total…

    Ceci dit vu que dans le cas des éoliennes le mécanisme de soutien financier, soutien présent pour toutes installations de production d’énergie, a ceci de particulier qu’il n’est mis en oeuvre que quand la machine produit de l’énergie, on est certain d’en avoir pour son argent…

    Par rapport à la note de départ sur les biocarburants :

    « Elle a confirmé ce choix du gouvernement, et rejeté un amendement du Nouveau Centre, les copains du lider maximo verde qui voulaient préserver la filière des importations à bas prix (sous-entendu, de l’éthanol brésilien). »

    J’ai pas été voir l’amendement, mais à ce que j’ai lu dans la presse ce serait plutot l’inverse, le Nouveau Centre a cherché à mettre en place une subvention pour protéger la production nationale des importations de carburants du Brésil… (on n’importe quasiment pas de biocarburants de l’extérieur aux Etats Unis et en Europe à cause des taxes).

    Ceci devrait d’ailleurs suffire à convaincre Lenseclaes que les programmes de subvention des biocarburants n’avaient ni d’objets environnementaux, ni d’objets énergétiques, mais bel et bien un moyen de subventionner l’agriculture d’une façon qui ne permettent pas d’être attaqué à l’OMC (ou les pays émergeant commencent à avoir de plus en plus de poids)…

    Les biocarburants ne sont économiques dans le Nord que quand on les utilise pour traiter des déchets (cas de l’huile de colza jusqu’à un certain point) et même dans le Sud il est toujours plus rentable de produire un produit alimentaire que de produire un carburant, ce qui oblige à aller pratiquer les cultures énergétiques dans les terres soumises à la désertification qui deviendraient stériles si on ne faisait pas pousser de la végétation dessus (jatropha curcas) ou d’utiliser les déchets liés aux cultures alimentaires (mélasse lié au raffinage de la canne à sucre au Brésil)…

    Il ne reste plus qu’à rediriger les aides au développement dans le tiers monde vers un soutien au développement de l’agriculture (alimentaire et énergétique) dans les pays du Sud et à réfléchir sur les barrières à l’importation qu’on met entre les produits du Sud et nous et on commencera déjà à y voir un peu plus clair sur ce sujet…

    Par contre faut pas se leurrer, là ça veut dire l’abandon de la culture de betterave en France, sachant que nous sommes le premier producteur mondial et que tout est rassemblée dans une même région, il y a intérêt à avoir prévu les aides à la reconversion…

    Et pour Karva qui trouve anormal de subventionner l’utilisation de la bioénergie en Allemagne, je rappelle l’exemple bien connu des poulets congelés : l’industrie agroalimentaire n’utilise que le blanc de poulet, alors toutes les cuisses et les ailes sont congelés et partent en Afrique se faire vendre sur les marchés, au passage elles subissent plusieurs ruptures de la chaine du froid (crise sanitaire) et se retrouvent sur les étals à des prix bien inférieurs à ceux des paysans de la région (crise sociale)… C’est pareil pour toutes les surproductions agricoles (qui existeront toujours puisqu’il n’est pas possible de faire du juste à temps avec la nature…), c’est d’ailleurs assez incongru de voir Oxfam France faire campagne contre la hausse des prix agricoles alors que quand ils se nommaient Agir Ici, il faisait du lobbying parce que les prix du marché n’étaient pas assez élevés…

    Bref, quand une solution permet d’éviter à la fois le suicide des agriculteurs d’Afrique et celui des agriculteurs d’Europe tout en permettant de remplacer le gaz naturel par une énergie renouvelable j’ai tendance à penser que ça couterait beaucoup plus cher de ne pas l’appliquer…

  26. « Et c’est pas non plus parce que le gaz ou du pétrole est subventionné que le citoyen a un droit de regard sur les comptes de Total… »
    ————————
    Le gaz et le pétrole subventionné ??? Non mais la bonne blague. La TIPP, c’est le 4e poste de revenu de l’Etat. Les impôts sur les bénéfices de Total (qui fait 90% de son CA à l’étranger), c’est 5x ses bénéfices faits en France.
    Quant à l’argument de confidentialité des chiffres de production pour des soi-disant questions de sécurité réseau, c’est franchement N’IMPORTE QUOI : cf http://skyfal.free.fr/?p=258#comment-10298

    Quand vous en arrivez à inventer une enfilade de justifications aussi spécieuses, n’importe quel homo sapiens au cerveau encore fonctionnel se serait dit : « mince, le truc que je défends est sacrément pourri quand même » ! Mais vous, vous ne doutez de rien manifestement.

  27. Author

    @26. C’est bien ce que je voulais dire. Je n’ai pas écrit préserver les importations, mais préserver la filière des importations. Bref, préserver quelque chose de, et non préserver quelque chose!

  28. Ah oui ok j’avais mal compris ! My bad et désolé!

  29. Et pour minitax… L’argent des infrastructures du pétrole et du gaz sont toutes subventionnées. Rappelez vous il y a ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas… Il n’y pas besoin de sortir le carnet de chèques pour que ce soit une subvention, quand vous faites une réduction d’impot à une activité, un prix fixé par décret, des prêts à taux préférentiels, c’est une subvention…

    Par exemple :

    http://reports.eea.europa.eu/technical_report_2004_1/en/Energy_FINAL_web.pdf

    Autre exemple, les subventions qui arrivent après l’utilisation de l’énergie : la France a versé pendant plusieurs années (et peut être même encore maintenant faudra que je vérifie), 1 milliard par an pour payer la restructuration de ses mines de charbon… Evidemment tout celà n’était pas compté dans le prix du charbon à l’époque où il était facturé…

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