Il y avait le canard de bain et sa déclinaison en vibromasseur. Il faudra désormais compter avec les canards glaciologues. La Nasa vient de creuser des trous dans le glacier de Jakobshavn au Groenland, et d’y déposer quatre-vingt-dix canards de plastique. Le chercheur Alberto Behar, un spécialiste des robots scientifiques à la Nasa, a survolé le Jakobshavn en août, pour y repérer les “rivières” formées par la glace fondue par le soleil, et installer ses canards dans ce que les chercheurs appellent des moulins: des cavités naturelles où l’eau de surface s’engouffre vers les profondeurs du glacier. Objectif: déterminer si cette eau joue le rôle de lubrifiant capable d’accroître la vitesse de déplacement des glaciers, et comprendre pourquoi leur mouvement est plus rapide en été.
Chaque canard est doté d’un GPS, de capteurs de température et de pression et d’un accéléromètre pour déterminer s’il existe des cascades souterraines qui transporteraient plus rapidement les volatiles de plastique.
Pour récupérer les données, les chercheurs croisent les doigts. Sur chaque canard sont peintes les mentions “expérience scientifique” et “récompense“ en trois langues, ainsi qu’une adresse email pour contacter les géniteurs. Le montant de la prime n’a pas été dévoilé. Il devrait être suffisamment attractif pour éviter que des collectionneurs oublient de les retourner à la Nasa.
Ce n’est pas la première fois que des canards servent d’auxiliaires scientifiques. Mais la première fois que c’est prémédité? En 1992, des dizaines de milliers de canards, tortues et grenouilles de plastique s’étaient échappés d’un navire, offrant, après quinze ans de périple pour certains, des indications sur les courants océaniques, dans le Pacifique et ailleurs… Certains naviguent toujours en direction de l’Europe, après avoir profité de l’ouverture du passage du Nord-Ouest, le long de l’Alaska et du Canada.
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