C’est marrant combien le sujet de l’énergie est tabou chez les géants de l’informatique. Interrogez Microsoft ou Google sur la consommation énergétique des centres serveurs, et vous verrez. “No Comment”. Comme si le vainqueur de la bagarre que se livrent ces deux géants sera celui qui a trouvé la combine pour moins consommer. Car les factures d’électricité pèsent lourd dans les bilans quand on possède des dizaines de milliers de serveurs qui fonctionnent sans interruption.
D’ailleurs, l’ensemble des serveurs informatiques représenteraient déjà une part des émissions de gaz à effet de serre équivalente à celle de l’industrie de l’aviation. Et une croissance à deux chiffres qui inquiètent les géants.
Google a fait savoir qu’il mettrait de l’argent dans les énergies renouvelables, gage de sécurité des prix à long terme et garantie d’approvisionnement. Et ça bosse dur. La firme vient de déposer une demande de brevet plutôt originale. Elle décrit un data center embarqué sur un navire ancré au large des côtes.
Un navire équipé de serpents de mer en ferraille (je vous en avais parlé ici) qui produisent du courant avec la houle et les vagues, ou relié à des bassins à marée (je vous en avais parlé là). Les ordinateurs sont placés dans des conteneurs empilés (et connectés) comme sur n’importe quel porte-conteneur de la marine de commerce.
Ce n’est pas si bête. D’abord parce qu’ainsi, l’océan devient un climatiseur naturel et gratuit pour les ordinateurs. Or la clim, c’est la moitié des coûts de fonctionnement énergétiques d’un data center. Et il est plus facile de tirer un câble à haut débit quand on est ancré à quelques kilomètres des côtes, près des nœuds stratégiques de l’Internet, que d’aller s’installer près dans le grand nord, un désert de télécommunications, pour profiter d’un climat plus propice à la clim. Le seul problème, c’est que si tout le monde se met à faire ça, on aura de plus en plus de mal à se louvoyer, toutes voiles dehors, le long des côtes!
Cette solution n’est évidement qu’un expédient, un classique de notre monde en déliquescence qui refuse la décroissance , comme certains pourfendeurs bien connus de ce blog ! ‘Le temps ne fait rien à l’affaire…’ il faudra bien agir tôt ou trop tard !
Que dire des problèmes de corrosion qui les attendent. Ah ces capitalistes !!
En attendant, le corrosif c’est toi!
Oulà comment t’y vas !!
Ok, c’était un peu sarcastique, n’empêche que c’est un problème majeur qu’ils auront à traîter.