Choisir entre la peste polluante et le cholera du chômage

Sacré dilemme. Conséquence de l’engouement pour les agrocarburants, l’industrie de la canne à sucre investit massivement dans la mécanisation des récoltes. Ce qui présente un lot d’avantages indéniables: la pénibilité était extrême pour les coupeurs de canne; il fallait brûler les champs avant la récolte pour débroussailler et éviter que les ouvriers ne se blessent gravement sur les feuilles coupantes, et donc chaque récolte émettait fumées et effet de serre. Avec la mécanisation, les déchets agricoles peuvent être mieux valorisés…

Tout ça, c’est le côté pile: moins de pollution, travail moins pénible, etc… Mais le côté face est dramatique pour les populations des régions sucrières. Ce sont pas moins de cinq cent mille emplois de coupeurs de canne qui sont voués à la disparition en seulement quelques années. Selon l’industrie brésilienne, 80% de ces jobs auront disparu dans trois ans. Le prix à payer pour transformer la canne en un juteux business d’exportation d’éthanol. Toute la difficulté de concilier responsabilité sociale et environnementale. Job pénible et dangereux ou chômage de masse? Je n’ai pas de réponse…

Source: Guardian

6 commentaires

  1. « Choisir entre la peste polluante et le cholera du chômage »

    Aucun des deux:
    – on vire les plantations de canne à sucre et on remplace ça par de petites exploitations paysannes qui résorbent l’exode rural et donc les populations des bidonvilles. Le tout enrobé de pratiques respectant les équilibres agroécologiques. Lula avait été élu pour une telle réforme agraire.
    – on arrête d’exporter sa merde dopé au dumping environnemental (et même social) et on se remet aux cultures vivrières
    – on replante la forêt amazonienne sur les surface épargnées
    – on repart avec le sourire heureux de celui qui vient de sauver le monde

  2. Fab, je n’aurai que deux mots: « bien dit ».

  3. OUi mais c’est un rêve de pauvre
    Les riches rêvent d’avenir sur Mars !
    Alors l’écologie tu vois …

  4. Jacquard qui inventa le métier à tisser « industriel » vers 1820 … déclencha 2 révoltes de canuts à Lyon en 1834 et 37…

    Idem pour Thimonier et sa machine à coudre…

    Alors les coupeurs de canne à sucre… devront se reconvertir.

  5. – La canne à sucre ne se cultive pas sur la forêt amazonienne, c’est le soja. Et le soja c’est cultivé à destination des agriculteurs européens et américains qui achêtent la nourriture de leur bétail au prix du marché et qui revende la viande et le lait au prix subventionné.

    – Le Brésil n’exporte pas d’éthanol parce que l’Europe et les Etats Unis taxent à mort les biocarburants produits hors de leur frontière et que les pays en développement manque des infrastructures pour le réceptionner.

    – Le Brésil ne fait pas d’éthanol de canne à sucre, il fait de l’éthanol de mélasse issue du raffinage de canne à sucre. La consommation de sucre augmente (lié aussi à l’abandon des cultures betteravières partout dans le monde), donc les déchets aussi. La canne à sucre est utilisé directement seulement dans le cas où les prix sont trop bas pour écouler les surplus. Le pétrole n’est pas cher même à 130$, il sera toujours plus rentable de vendre une récolte en tant que nourriture que d’en faire des carburants. D’ailleurs tous les projets de raffinerie de biodiesel en Malaysie et en Indonésie sont annulés au fur et à mesure que le temps passe vu que le cout de l’huile de palme augmente plus fort que le pétrole…

  6. OK Tilleul, très juste. Je vais un peu vite en besogne!…

    Mais le Brésil exporte son sucre. Toute ces belles plantations ne servent pas à assurer le repas des brésiliens je suppose. Et c’est peut être une erreur, mais j’entends parfois parler de déforestation due à la canne à sucre. Après, il faudrait amener toute une population d’ouvriers agricoles en lisière de la forêt primaire et il est vrai que ça paraît difficile.

    « Le pétrole n’est pas cher, même à 130$ »
    A partir de quand le pétrole sera-t-il intéressant?

    D’ailleurs, vos arguments sur les agrocarburants semblent rigoureux.
    Cependant avez-vous lu l’article du Figaro: “Crise alimentaire : l’Inde et la Chine ne sont pas coupables !” qui explique que la Chine est la chine reste indépendante au niveau céréalier et que l’Inde n’a pas encore terminée sa transition alimentaire?

    Dans ce cas, qui est responsable:
    – les autres pays émergents? mouai, mais la hausse est trop importante.
    – la hausse du coût des intrants liée au pétrole? oui mais il semblerait que le problème viennent surtout du rapport offfre/demande.
    – la spéculation? “une écume sur la vague”. Elle joue seulement si les marchés sont tendus.
    – des mauvaises récoltes? Non, la production a augmenté de 2% en 2007/2008.
    – ou un peu de tout ça? Dans ce cas pourquoi on n’a pas vu une augmentation progressive?

    ou alors quelqu’un se trompe.

    Je serai intéressé d’avoir votre avis là-dessus.

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