Vive le jardin (presque) bio

Dans l’Ontario, on n’y va pas par quatre chemins. Les autorités de l’Etat canadien ont fait savoir qu’elles préparent une interdiction de l’usage et de la vente des pesticides destinés aux usages domestiques. Bien évidemment, les agriculteurs ne sont pas concernés. En revanche, une curieuse exemption permettra aux propriétaires de golf de poursuivre leurs épandages…

Difficile de savoir exactement combien de pesticides sont répandus chaque années dans les jardins et potagers domestiques. En France, selon les chiffres de l’Observatoire des résidus de pesticides, 90% à 94% du volume consommé concerne les agriculteurs. Le reste, 6% à 10% donc, est épandu par les particuliers mais aussi pour l’entretien des bords de route et des voies de chemin de fer. Globalement, l’usage en France serait à la baisse, même s’il est difficile de faire la part des choses, suivant le type de molécule employé car personne ne prend la peine de détailler les chiffres. Surtout pas ceux qui les vendent…

Selon Reuters, l’Ontario est le second état canadien à se lancer dans cette interdiction, après le Québec. On imagine que les industriels n’apprécient pas cette mise au ban de leurs produits vedette. Mais après tout, quel intérêt à épandre des produits chimiques dont l’impact sur l’environnement reste mal connu pour le seul plaisir d’avoir de belles fleurs dans son jardin. Dans mon potager, les limaces, on les ramasse et on les éloigne. Le désherbage se fait à l’huile de coude et on organise des chasses au ver de terre pour repeupler le petit carré de légumes. Les gosses adorent cette activité, et ça leur fait prendre l’air. Ca ne rend pas ls produits bio pour autant, vu les doses dispersées par les agriculteurs du coin, mais c’est déjà ça.

En France, 115 matières actives sont autorisées dans les produits destinés aux amateurs, pour près de cinq cents spécialités (520 molécules et 3000 produits homologués pour les professionnels). On pourrait peut-être faire le ménage, et commencer par lancer une vaste étude pour savoir qui fait quoi et avec quel produit. Une nouvelle croisade pour le lider maximo verde et son sbire silencieux du Ministère de l’écologie?

Image © Corentin L. (Creative Commons)

5 commentaires

  1. Le golf est un endroit ou plus rien de pousse sauf l’herbe idoine !
    Tel Gengis Khan le jardinier du green arrose la terre de son élixir chimique.
    Ainsi va le monde ( ou plutôt la destruction du monde ), comme les fleuves pcb etc etc

  2. Depuis le 1er janvier 2008, La chaine de magasins Botanic a decidé de chambouler les habitudes du petit jardinier en retirant tous les engrais et pesticides chimiques de synthèse ses rayons. Une initiative qui en inspirera d’autres en France, du moins espérons-le. L’agriculture industrielle, quant à elle, est la principale consommatrice de produits chimiques (90% des quantités épendues) et pour lui faire changer ses habitudes, c’est une autre paire de manches…

  3. Attention tout de méme à ne pas tomber dans le « biotisme » Dans les traitements dits bio il y a aussi des molécules actives qui peuvent etre dangereuses pour la santé. La pratique culturale à aussi des conséquences.

  4. Mais qui a dit que le « Biotisme » ne devait pas être geré avec les mêmes précautions !
    Il y a en marre de ces arguments stériles
    C’est idem pour les médicaments, certaines tisanes peuvent avoir des conséquences, on le sait tout ça …
    Pas la peine de radoter

  5. Les interdictions restent perverses, l’essentiel restant de travailler et d’éduquer les enfants. Ce sont souvent eux qui imposent les changements aux parents .

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