L’agriculture américaine appréciera moins le réchauffement

a peur de manquer imposera-t-elle un changement dans les mentalités de l’administration américaine sur la lutte contre le réchauffement? Un rapport de synthèse publié par l’Ambassade France aux Etats-Unis sur les conséquence agricoles d’une Terre plus chaude montre combien l’optimisme qui prévalait encore il y a quelques années est régulièrement douché au fur et à mesure des études scientifiques.

En 2001, un rapport officiel américain sur l’impact agricole du réchauffement aux USA se concluait sur une note très optimiste: «Il est fort probable que les changements climatiques et les niveaux de dioxyde de carbone atmosphérique, définis par les scénarios pris en compte par l’état des lieux de 2001, ne représenteront pas de menace sur la production agricole américaine du XXIe siècle.» A l’époque, on pensait que la hausse de la concentration de gaz carbonique dans l’air doperait le rendement des cultures, notamment de coton, maïs (+15% à 40%), soja, orge, betterave, agrumes (+60% à 100%). D’autres cultures verraient leurs productivité stagner (riz) ou baisser (tomates: -10% et pomme de terre: -50%). Grosso-modo, l’impact serait plutôt négatif dans les régions chaudes (Californie, Texas) et positif dans les régions froides du nord-est.

Mais aujourd’hui, de nombreuses projections sont revues à la baisse, soulignent les experts de l’ambassade de France. Jusque 2050 et si la hausse des température reste inférieure à 2°C, l’agriculture américaine devrait profiter du réchauffement. Au delà, cela se gâte, pour de nombreuses raisons, notamment parce que le dopage des cultures au CO2 est moins efficace que prévu. De plus, de nombreux paramètres avaient été négligés en 2001, faute de connaissances scientifiques: Les mauvaises herbes profitent aussi du gaz carbonique. La production d’ozone vient perturber la croissance des plantes dans les zones densément peuplées. Au nord, l’ampleur des invasions de ravageurs devraient s’accroître en raison d’hivers plus doux. Enfin, le manque d’eau —d’autant plus important que les Etats-Unis développeront les agrocarburants tirés du maïs— viendra doucher oracles agricoles les plus optimistes.

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