Trouble gaz

Nature
Décidément, les nouvelles du climat ne sont pas très bonnes. Pour la peine, je vais tenter une synthèse d’un papier paru dans Nature le 28 septembre d’une équipe internationale, sous la conduite de Philippe Bousquet, du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (CEA-CNRS-Université).

Les dix-huit chercheurs (France, Etats-Unis, Pays-bas, Afrique du
sud, Australie) se sont penchés sur le sort du méthane. Un gaz fort
sympathique quand il permet de réchauffer les gamelles à la maison,
mais vingt et une fois plus actif sur l’effet de serre quand il est
relâché tel quel dans la nature, et un facteur d’amplification du
réchauffement: plus il fait chaud et plus la nature en émet… et plus il
fait chaud. C’est bien pour ça que la baisse des émissions constatée
dans les années quatre-vingt dix avait atténué l’ampleur du
réchauffement. Mais le verdict des scientifiques n’est pas réjouissant:
après avoir montré que la source dominante de méthane d’origine
naturelle est l’ensemble des zones humides et non les feux de biomasse.
Selon eux, il faut s’attendre à une tendance durable de hausse…

Le méthane provient principalement de causes naturelles: émission
bactérienne dans les zones humides, feux de forêts, termites mais une
partie est liée aux activités humaines: hydrocarbures, industrie,
rizières, élevage de ruminants… Depuis 1999, les émissions ont repris
leur croissance, notamment dans le Nord de l’Asie et le niveau de 1990
a été retrouvé dès 2003. Et la hausse pourrait bien se poursuivre sous
l’effet du boom économique chinois…

Que s’est-il passé? Les calculs et recoupements détaillés dans Nature
font nettement penser que la bonne nouvelle des années quatre-vingt dix
était un leurre: la sécheresse dans certaines zones humides du globe
avait provoqué une forte baisse des émissions naturelles de méthane.
Celle-ci avait masqué l’impact du développement économique de l’Asie.
Une fois l’humidité revenue à la normale, la nature a repris ses
droits, et le méthane de poursuivre son travail de sape climatique…

Pour ceux qui se sentent d’attaque, Nature a, une fois n’est pas coutume, placé ces résultats en libre accès…

6 commentaires

  1. Il y a aussi le méthane « dégelé » du permafrost de la toundra.

  2. Le méthane a cependant un « avantage », il a une durée de vie nettement plus courte que le CO2 (demi-vie autour de 20 ans au lieu de 150 pour le CO2) par conséquent, si on arrive à retourner la vapeur (très hypothétique, je sais), le méthane est l’un des gaz à effet de serre qui arrêtera de se faire sentir le plus vite.

  3. Va pour le pergélisol.
    Il y a quelques années j’avais envoyé un message à Ségolène Royal pour lui demander d’inclure dans son programme l’idée de de développement de l’économie LOCALE (l’opposé du flux tendu), taxer les essieux de camion longue distance par exemple, taxer le kérosène. Faut avoir du courage pour le faire. J’insistais en disant que Ségolène Royal était une femme d’avenir (c’était en 2001).Depuis le nom de son site -désir d’avenir- le l’a pas démenti:-).
    Voyons maintenant que la candidature est lancée ce qu’elle dira sur ce fameux CO2 face aux autres et particulèrement face à Dominique Voynet. Je suis tout oui!

  4. Cela s’appelle la relocalisation.
    Cela crée des emplois aussi.
    c’est possible si les matières premières se trouvents sur place.
    Possible pour le yahourt.
    Mais relocalisation aussi possible si l’objet à déplacer est volumineux: possible pour les voitures. On ne délocalise que parce que le cout de transport est bien moindre que le cout de main d’oeuvre.Etc…

  5. Nos paléontologues ont fait une découverte intéressante. Au cours du Cambrien une extinction massive a eu lieu et ils en ont trouvé la cause (non, pas les dinosaures). Une très importante activité volcanique en sibérie aurait fait monter la température de la planète de 3 degrés et cette petite augmentation aurait suffit à faire fondre rapidement le méthane gelé du fond des océans, ce qui aurait provoqué une hausse totale de 10 degrés… Bien sur depuis les stocks de méthane gelé au fond des ocèans se sont largement reconstitués ! Certains prospecteurs songent même à leur possible utilisation comme source d’énergie !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.