Santé: 1. Business: 1

ToxiqueQuelques minutes après le vote de la directive Reach en premier lecture au parlement européen, j’ai un sentiment partagé. Alors que la quasi-totalité des substances chimiques n’ont jamais ou presque été testées sur un plan sanitaire ou environnemental, beaucoup échapperont aux nouvelles règles qui paraissaient pourtant un minimum raisonnable. Car on découvre tous les jours que des substances très largement employées ont des effets à long terme parfois dévastateurs. Qui aurait imaginé que les phtalates, utilisés notamment pour assouplir le plastique des jouets pour bébés, puissent s’avérer dangereux au point d’être interdits pour cet usage? Qui aurait imaginé que les fameux retardateurs de flamme si populaires chez les fabricants d’ameublement ou d’équipements électroniques puissent apparaître comme potentiellement nocifs? Sans oublier les tristement célèbres ethers de glycol… Il reste que Reach apportera tout de même un grand pas: jusqu’à présent c’est la puissance publique qui devait démontrer la dangerosité d’une substance pour justifier son interdiction. Désormais, c’est à l’industriel de prouver que sa molécule révolutionnaire est inoffensive. C’est déjà ça de pris, à supposer que les industriels ne parviennent pas à faire édulcorer le texte avant son passage devant le conseil des ministres européens en décembre. Les ONG avaient pour elle peu d’argent, de l’imagination (pas mal le coup des analyses sanguines de députés, ministres et particuliers, concocté par le WWF), et l’oreille attentive de médias. Et l’industrie, la première en Europe, avait l’argent et l’oreille du pouvoir politique, chantage à l’emploi oblige. Notre Chirac national a troqué sa plume et son micro "écolos" pour le costume de VRP de la puissante chimie hexagonale. Tout comme Blair et Schröder, d’ailleurs.

12 commentaires

  1. La chimie c’était l’avenir d’il y a deux siècles et c’est nous qui trinquons. Il y a pas mal de vieux rêves comme cela qui tournent à l’amer, d’utopies qui virent à l’aigre. Chirac et les autres à part sauter d’un sujet et d’un avion à l’autre au gré de l’actualité qu’en attendre? Et à la fin ce sont toujours les mêmes tendance qui se manifestent quand on se laisse aller comme cela à l’humeur du jour.

    Heureusement il y en a d’autre qui persévèrent et Reach c’est quand même un grand progrès vers l’adoption de principe de précaution élémentaires.

    Considérer a priori que les substances de synthèse sont susceptibles de toxicité n’a rien d’arbitraire au vu des cas référencés de toute façon. A la réflexion on peut déjà s’inquiéter a priori des conséquences de l’introduction de molécules de synthèses dans l’environnement. Echappant à la chimie biologique elles sont souvent faiblement dégradables et aujourd’hui on peut s’appuyer sur des résultats empiriques aussi après des décennies d’expérimentation de masse. Les analyses sanguines des députés m’avait rappelé de vieilles lectures, quand dans les années 80, la Hulotte, certains manchots de Terre d’Adélie qui étaient bourrés de DDT etc. mais c’est vrai que vu nos modes de vie urbains nous sommes quand même parmi les plus exposés.

  2. Moi je m’interroge sur l’utilité de trouver sans cesse de nouvelles substances chimiques.
    Mais enfin de quoi avons nous besoin de plus?
    Référence au rebond de Laure Noualhat sur le livre « comment ne plus être progressiste…sans devenir réactionnaire » de Jean-Paul Besset.

  3. Et pour rassurer ceux qui se soucient de l’emploi, s’inquiéter des molécules qui existent déjà peut occuper les chimistes pour pas mal d’années de toute façon. Mieux maîtriser leur utilisation, moins gaspiller etc. Et aussi combien d’études rétroactives nécessaires aussi pour comprendre déjà ce qu’on a fait, mesurer et limiter les dégats?

    Les recherches publiques s’orientent déjà un peu dans ce sens et ainsi, à l’INRA de plus en plus d’équipes se consacrent à comprendre le devenir des pesticides et des engrais déversés dans les sols depuis quelques générations, plutôt qu’à en concevoir de nouveaux.

    Difficile d’attendre la même reconversion spontanée des laboratoires de la grande industrie dans une économie dérégulée.

  4. Dans les commentaires sur l’instauration de Reach, je n’ai encore jamais lu que les produits chimiques les plus critiqués aujourd’hui: les pesticides, sont eux déjà controlés depuis plusieurs décennies selon ce principe.
    Le coût de mise au point d’une nouvelle molécule est en moyenne de 150 millions € dont:
    30 millions € pour le dossier biologique (efficacité)
    75 millions € pour l’éco-toxicité (environnement)
    50 millions € pour la toxicité (santé humaine)
    Ces études sont faites par des labos indépendants, agréés par les ministères concernés (agriculture, santé et environnement)

    Aujourd’hui, personne ne peut plus fabriquer un produit pesticide en Europe si les molécules qui le composent ne sont pas acceptées par l’UE (anexe 1 du texte 91/414),ce qui nécessite les tests que je viens de citer.
    L’anexe 3 du même texte 91/414 va obliger les sociétés à réaliser les mêmes tests pour les produits formulés.

    Reach est en fait l’extension à toutes les molécules chimiques de ce que font déjà les pesticides.

  5. Mes cheveux sont gras, mais mes idées sont claires.

    Bon maintenant nous voyons, quoi ? Des êtres au pied des barres se caillant les miches en se roulant des joints, s’envoyant par liaison high-tech le dernier film ou ils se donnent des baffes pendant que leurs enfants, déjà au berceau rêve de Kalachnikov, comme d’autres de Davidoff. En attendant la guerre. Ils ne seront pas les premiers ni sans doute les derniers à considérer qu’elle donnera du sens à leur vie. Mais quelle guerre ? Celle d’une petite envie? Mourir pour ne pas mourir d’ennui ou pire encore pour le désir de l’autre, forcément totalitaire, l’image du père, la fascination de l’ordre, ma cuisine est rangée, javellisée, sans microbes et je marche au pas car ma petite entreprise fait des bénéfices. Je survis maintenant demandez-moi comment. Comme disent les intellectuels c’est le choix d’un système de spiritualité, mais ils ne le savent pas encore les Spinozistes qui chaussent du 1. Et nous là-dedans ? Moi l’ours blanc maigre comme une vache indienne ou l’orang-outang dans sa cellule en béton avec sa télévision couleurs? Est ce que c’est rentable ? Que sais-je encore. Quel est ce rêve ? « Banalité le retour » numéro éternel! Si c’était un homme », heureux de sa misérable condition, et 6 était sa place ?

    Et j’en passe et des meilleurs.
    Et ces enfants perdus dans toutes les terres d’ailleurs à qui (y’a-t-il un mot pour les désigner ceux-là ?), on donne des armes ou que l’on laisse en friche dans les décharges. Oui sans doute le rêve d’une trêve de l’universalité… Château de sable oui oui bien sûr, et alors ?… La conspiration de (censuré) et de (censuré) est un combat éternel, DE TOUTE FACON. Sans doute, certains ont raison de dire que nous ne voulons plus de ce mensonge. Les mêmes aux pieds des barres quand les armateurs du chaos viendront leur proposer une petite ritournelle de déjà vue: « Viens, allez viens, on va essayer la KALACHNIKOV ». C’est de la bonne, fabrication artisanale (remarquez le bien, pas une saleté fabriquée en usine). Oui vous avez compris, ce qui se trame est au-delà des apparences, une casquette, un survêtement, made in china de toute façon… Mais partout…

    C’EST LA SALE PETITE RENGAINE DE LA MISERE.

    Pas la pauvreté ! mais la misère, la vraie, celle des esprits déconstruits, vidés de tout. Ah ! elle est belle la France 3. Oui Monsieur j’ose le dire, depuis Tchernobyl tout change, on vit le progrès avec sa brosse à dents et son rasoir jetable, mais je lui parle.
    – Ah qui ?
    – Bin a ma brosse à dents.
    – Et au rasoir jetable ?
    – Pas encore.
    À fond quoi ! Eh ! Eh ! j’vais vous dire, j’ai pas voté pour la constitution européenne, pas parce que je voulais pas mais parce que j’étais pas là et même après l’avoir lu je savais pas quoi faire encore. Maintenant j’écoute Madonna, elle au moins elle bouge bien les fesses.
    Eh ! les amis, vous savez quoi ?! On vous empoisonne et vous acceptez comme si cela était normal, un jour, on vous mettra en boîte de conserve, du « corned-man » au nom de…. Beurfk !! (je vomis).
    Les pistes du futur sont devenus foutrement brouillées, les aminches. « Possibilité non nulle de voir la disparition de l’espèce ». Ah oui elle est moins que nulle la vache ! Et la Terre ? C’est du mobilier urbain ? Mais moi je m’en fous des z’umains ce que j’aime c’est z’animaux, ce qui me fait rêver c’est les marronniers.

    Mes chers compatriotes, à travers les évènements récents j’ai bien compris la France et j’ai trouvé la solution à tous les problèmes de la jeunesse. Reconstruire les bases, savoir faire un feu, construire une maison en feuilles, faire un four, un pilon, tout ce qui coupe, tout ce qui colle. Sensibiliser les jeunes à l’agriculture ! Légalisez la culture de la marijuana !!!

    -Je vous retire vos allocations parce que vous n’avez pas respecté l’harmonie cosmique.
    – Hé touche pas à mes allocs ! Ce soir y’a le match à la télé ! Putain super match c’est Mayo contre Ketchup.
    Et pendant ce temps-là hein ! qui se tape les hémorroïdes ? Hein Je vous le demande… Et bien c’est encore les élites !

    Ours qui lèche

    PS C’est quoi l’harmonie cosmique ?
    PPS Ta mère !

  6. C’est vrai qu’il y a encore le créneau des Portables Rasoirs (et non pas l’inverse).
    A propos de mobilier, attention à la déforestation des barres.
    Harmo -nique ?

  7. Et pendant ce temps
    http://eau.apinc.org/article.php3?id_article=427

    Pour revenir à la chimie, précisions utiles mais bien optimistes, Raboliot, sur les pesticides, car ce sont quand même des produits élaborés et vendus pour leur toxicité. Des poisons avoués, eux, et donc encore heureux que leur commerce ait déjà fait l’objet de mesures de précautions depuis quelques décennies.

    Remarquons que le coût des études que vous indiqué est peut-être élevé mais à la mesure d’une activité encore lucrative. ensuite ces études sont aussi réalisées par des laboratoires «indépendants» mais sous la responsabilité de l’industriel fabricant et soumise à une autorisation du ministère de l’agriculture.

    Précautions qui n’ont pas évitées quelques catastrophes écologiques comme l’hécatombe causée par le gaucho chez les insectes.

    Ces investissements à la hauteur de l’enjeu industriel et phynancier expliquent une part des résistances des grosses firmes à certaines contestations postérieures et leur lobbying l’emporte parfois sur les considérations de sagesse des experts.

    Le Gaucho est interdit en France après pas mal d’atermoiments suite aux protestation des apiculteurs mais toujours en vente chez Bayer.

    Beaucoup d’informations sur le sujet dans un dossier très complet et didactique sur le Régent, un successeur redoutable du Gaucho (conçu par Rhone-Poulenc, lui, et au catalogue de BASF aujourd’hui): http://www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier373-1.php

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    Question finale: qui finance tout cela? Qui achètent ces semences de tournesol enrobées de pesticides et autres petites gâteries sinon les gros agriculteurs des plaines françaises. Et avec quel argent? Les subventions de la PAC font tourner ce petit marché ici.

    En revanche l’AFSAA, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments, en charge de mesurer les dégâts après l’introduction des polluants se plaint de ses budjets trop étriqués pour ses multiples missions.

    Quant au principe de précaution il ne semble appliquer qu’aux études de mise sur le marché puisque le ministre de l’agriculture s’est longtemps réfugié derrière l’impossibilité des apiculteurs d’apporter une preuve formelle de la toxicité du gaucho dans certains de ces emplois pour en retarder l’interdiction totale, avant d’être rappelé à l’ordre par un conseil d’état mieux avisé ce jour-là.

    Sur le Fipronil je ne sais pas où on en est. Il faudrait demander à la conf.

    Sur la PAC: http://www.liberation.fr/page.php?Article=337079
    à nouveau disponible dans la nouvelle présentation brut de grève des archives Libé (j’aime bien mais les caractères noirs sur fond noir surprennent à la première lecture.)

  8. Vous avez vu que l’aspartame serait cancerigène?
    Moi je bouffe du sucre, avec modération – comme tout hé!

  9. On ne peut pas vouloir consciemment arreter le progrés. La décroissance est une idéologie en vogue en ce moment mais personne ne voudra abandonner son confort moderne. C’est le genre d’idéologie qu’on voudra appliquer à son voisin « parce que c’est lui le plus gros pollueur ».

    Au lieu de proposer des solutions irréalisables, il faut savoir tirer les conclusions des erreurs du passé et mettre en place les barriéres qui manquent à l’activité humaine.

    Bhopal et Seveso, AZF tout ces grands accidents ont donné lieu à des modifications de reglementation pour éviter que ca se reproduisse.

    Avec REACH, c’est pour eviter les erreurs comme l’amiante qu’est mis cette nouvelle reglementation.

    Ok le texte est biaisé.
    Ok le texte a subi la pression des lobbyistes.
    Mais les lobbyistes font leur boulot
    A nous, citoyens de faire le notre : rappeler la necessité d’un tel texte !!!

    Dans une sociéte ou les questions environnementales sont de plus en plus au coeur des preoccupations, il ne faut pas s’insurger systematiquement contre le progrés. Il faut l’accompagner avec nos ideaux environnementaux.

    Parce que les choses evoluent, il faut qu’elles evoluent dans le bon sens.

  10. Le bon sens c’est clair qu’il n’y a pas mieux, mais je vous trouve bien optimiste. Les lobbyistes font leur boulot et les Ingénieurs en sécurité et environnement, le leur. Très bien. Importants les bureaux d’études. «Conseiller et accompagner», décidément vous affectionnez le terme, «les petites et moyennes entreprises», vu l’activité règlementaire, ça fait du boulot. L’environnement n’est peut-être pas au cœur de leurs préoccupations, mais pas moins que dans le reste de la société. Plus que les grandes entreprises? Ça doit dépendre des «Installations Classées pour la Protection de l’Environnement».

    Sinon on doit pouvoir faire lobbyiste tout aussi bien avec un tel CV, non? Ce n’est pas une critique, remarquez, juste une réflexion, comme ça. C’est un boulot comme un autre, après tout. Quant au nôtre, de citoyens, c’est quoi déjà? Et on ne nous paye pas pour?

    C’est beau le progrès. Si on évite les erreurs, Bhopal et Seveso, AZF et autre Minamata et Tchernobyl, sans parler de l’effet de serre, de la crise pétrolière, de la couche d’ozone et de la grippe aviaire ce sera parfait.

    A+

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