Alerte à Malibu

Amusant papier déniché dans le Los Angeles Times du 28 octobre par la revue potache  Annales de la recherche improbable (qui organise tous les ans les faux Nobels). Le LA Times raconte la campagne menée en direction des surfers de la plage de Malibu. Des brochures leur expliquent qu’il faut éviter d’aller sur la plage avec son surf après un tremblement de terre. Parce que, chers surfeurs, les tsunamis ça ne se surfe pas. C’est mortel, et en plus, les vagues ne s’enroulent pas, donc il n’y a rien à surfer qu’on se le dise. Soyez sympa, passez le message à vos copains de Lacanau et de Biarritz.

68 commentaires

  1. Et là je suis censé dire quoi? Oui, Salade, il était temps de mettre un point au jeu à peine lancé. Bon, on continue donc à faire des phrases.

    Pour garder le fil, les écologistes dénigrés? Et ce qui va avec, privés de moyens et de voix. Passées à la trappe aussi dans l’actualité, leurs protestations:
    http://www.liberation.fr/page.php?Article=336357

    Hollande était un peu pitoyable devant Galouzeau lors de leur première confrontation télévisuelle à oppposer à sa logique simpliste et flegmatique le cas des emplois jeunes car qui les régrettent? Les associations écolos quand même, qui voient leur budjets fondre avec leur suppression et les aides directes qui s’amenuisent.

    Les écologistes dénigrés comme aujourd’hui beaucoup de ceux qui font encore l’effort de penser en dehors de certains cadres qui semblent plus figés que nous l’imaginions. Qui s’inquiète vraiment des déferlements de propos haineux et racistes sur les blogs UMP? Au delà de l’indignation et de l’inquiétude, leur lecture montre pourtant les sentiments que flattent et justifient les escalades verbales et policières d’un certain ministre.

    Répondre?

    Sinon grâce à l’actualité il y aurait d’autres choses à dire. Dans les cénacles, continuent les discussions sur la PAC, les négociations européennes sur l’OMC qui ne seront pas conclues avant l’ouverture de la conférence de Hong-Kong d’après certains responsables, un feuilleton pertétuel à l’action aussi lassante qu’apparemment inexorable. Sur l’AGCS:
    http://horsagcslogo.chez-alice.fr/

    Pour ceux qui ne voit pas le rapport avec les débats sur la terre, ce document rappelle que «les Etats-Unis demandent l’application du principe de “Neutralité technologique”, lequel interdirait à un pays de préférer une source d’énergie à une autre (solaire ou éolien plutôt que nucléaire par ex.).» Mais c’est vrai que la France ne risque pas faire du zèle ne la matière si on continue comme cela.

  2. Ce qu’on peut être sûrs avec Baroso, c’est que le Porto sera préservé, vous avez dit libre-échange…
    A la tête du client!

    Pour revenir à l’écologie (Denis reviens!),
    accepter l’ultra-libéralisme c’est accepter le non-contrôle d’objectifs écologiques et sociaux.
    Baroso dit qu’il n’acceptera pas n’importe quoi à Doha mais n’a absolument pas parlé d’avancées de tels types,
    bref on recule! L’histoire retiendra de cette époque un manque de courage politique certain et des conséquences lourdes.

    Tout ce qui intéresse un des dirigeants de Microsoft c’est de rendre productifs les gens du tiers monde.
    Il ne dit pas d’éléver leur niveau de vie.
    Le social passe au second plan.

    Les dirigeant d’entreprises remplacent allègrement les politiques:
    exemple: ce matin dans le métro belge:
    La succursale belge de Pfizer espératit un investissement de 185 M EUR et la création de 100 emplois. Mais le groupe pharmaceutique américain a finalement décidé de ne pas faire de gros investissements en Belgique car il estime que le gouvernement est trop négatif vis-à-vis du secteur pharmaceutique.
    Céder c’est faire du clientélisme.

    Ne parlons pas des contraintes environnementales passant allègrement au troisième plan.

  3. Vous les français, êtes fatiguants avec la spécificité de vos « valeurs » de la République.
    Croque-mitaine, croque-mitaine…

  4. D’accord sur libé avec le forumeur observateurs-unis à propos des violences urbaines.
    Son intervention est à mon sens meilleure que celle de beaucoup de journalistes.

  5. Un peu de philosophie:
    Jeanne Hersch, l’étonnement philosophique – p48 – folio.
    A propos de la république de Platon.

    « Justice » signifie ainsi pour Platon tout autre chose que ce qu’il signifie pour nous aujourd’hui. Elle n’a pas grand-chose de commun avec l’égalité. Platon le dit lui-meme: justice signifie « harmonie ».
    L’ame est harmonieuse, et l’Etat est harmonieux, quand l’ame désirante sait se modérer, quand les paysans et les laboureurs maitrisent leurs désirs; quand l’ame courageuse d’une part, les guerriers de l’autre ignorent toute lacheté; quand l’ame pensante, douée de raison, tout comme les magistrats, n’obéit qu’à la raison. L’harmonie, c’est la justice, en ce sens que tout est à sa juste place dans une juste HIERARCHIE.

    Exercice: actualiser.
    qui est le banlieusard?
    qui est le policier?
    qui est l’élite politico-économique?
    qui est Platon?

  6. Le ministre de l’économie français signale que la polygamie est une des causes possibles de la révolte des banlieues. Cherchez encore.
    En lisant un article dans la Financial Times sur le sujet, je me disais que j’étais content d’être belge malgré Kubla et Happart.

  7. Allez jouons le jeu, puisque Red_Shift nous le propose. Un petit exrecice?

    – Le BANLIEUSARD? Ou pour nuancer ces jeunes descendants des immigrés qui vivent dans les grands ensembles au porte de Paris mais aussi les cités à l’intérieur du périph, dans ma rue déjà, ça vous va (sans m’étendre sur des catégorisations dont on pourrait débattre)? Ils seraient plutôt à rapprocher des barbares qui ne figurent pas dans la république de Platon et pour cause puisqu’ils lui restent étrangers, un quasi repoussoir (mais existerait-elle sans cet autre collectif et menaçant?). Là on fait des barbares d’un type un peu spéciaux puisque ce sont des barbares de l’intérieur et donc ce n’est qu’une analogie avec ses limites, quasi fabriqués par des processus de ségrégation aussi insidieux qu’inexorables qui avec la crise conduit à leur quasi exclusion, leur rejet quand les dispositifs administratifs qui géraient tout cela en s’appuyant sur l’indiférence complice de l’opinion sont débordé par les dégats qu’ils ont causé, les problèmes qui se découvrent dans le fonctionnement de la machine.

    Il semble qu’on avait pas bien pensé à leur trouver une place dans les plans. Un peu aussi comme ces vieux chibanis venus travaillés et dont on ne pensaient pas qu’ils passeraient leur retraite en France et qui ne bénéficient de guère plus de ménagement même si tous ne sont pas expulsés par le croquemitaine Sarkozy de leur hôtel de la Fraternité pour le plus grand profit de M. Serge Laik, d’autres se morfondant dans les foyers de la Sonacotra dans les villes ou pires les provinces anciennement industrielles etc.

    Surprise, après trente ans de soit-disant politique active d’intégration, les petis enfants de ceux qui ont fait souche ne sont guère mieux lotis dans leur HLM familiales et ils n’ont pas non plus leur place dans la république de Platon, ni trop dans la Ve. Il faut dire qu’on ne l’a pas prévue non plus cette place au début: ils n’étaient pas censés être là. Quand le regroupement familial a été accordé, est-ce que les gouvernements ont pensé pour autant au destin des jeunes plus tard? Manque de pot on déstructurait alors l’industrie qui avait nécessité l’arrivée de la main d’œuvre parentale.

    L’encadrement du destin social des immigrés a été très soumis à l’administration, au gratte-papier, l’accès au logement tributaire de politique d’amégement urbaine planifiée de manière stricte et centralisée. Encadrement volontariste et planification à grande échelle mais pas par des magistrats, pas de compte à rendre au reste de la société, la machine de l’état s’est coupé du reste. Cette direction restreinte et corporatiste (recrutement dans les corps d’Etat des aménageurs déjà, combien de boîte de BTP déjà en France?) et ce contrôle important générent des contraintes de développement très fortes, une grande uniformité et donc une grande sensibilité aux erreurs de programmation et de prévision et là c’est flagrant qu’il y a un ratage manifeste dans les calculs.

    Formant une catégorie à part «intégrée» à la société française par la ségrégation sociale et administrative et l’exploitation économique, les premiers immigrés ont fondé en France des familles, n’ont rien obtenu d’autre qu’un logement en location et il n’y a plus trop d’usines, plus trop de travail, encore moins de vrais métiers… et l’état n’a maintenant plus rien à leur proposer qu’un assistanat chaque jour plus tatillon et répressif. Jusqu’à quand? Les phynances de l’état ne sont pas inépuisables et j’ai des doutes sur la soutenabilité d’un tel système surtout si on continue le traitement: les bagarres entre les quartiers et les flics ce n’est pas très productif. Comme en plus il faudrait songer plutôt à décroître mettre autant d’énergie dans un tel gaspillage sans joie est plutôt irresponsable. Comme aucun retour à une vrai paix propice à plus de réflexion et d’action n’est guère envisageable tant que la répression du gouvernement sévit de manière aussi arbitraire et féroce, il est à mes yeux le premier obstacle pour surmonter la crise. Ensuite encore faudrait-il qu’il y ait de nouvelles propositions crédibles qui se fassent entendre en face. D’ici 2007, au moins?

    Donc c’est sûrement très hiérarchique, mais dans la totale confusion et pas du tout harmonieux. Ça a tendance à se casser la geule même. Voilà. Que réactualiser est un exercice impossible.

    Les esclaves sont absent du tableau platonicien de Red_Shift, mais les types des cités ne sont pas prêt à jouer ce rôle non plus et je les comprends.

    Alors ils restent inutiles? Voire nuisibles? Le pas est vite franchi par beaucoup pour leur attribuer aujurd’hui la cause de leur malheur même pour ceux qui sont encore loin de l’âge adulte. On rêve. Il y en même qui ne se privent plus de clamer tout haut ce qu’on les soupçonnait de penser très fort depus longtemps. Ils semblent cependant commencer à éprouver une certaine honte ou lassitude après s’être laisser aller à des débordements plus que nauséabonds qui n’ont rien régler.

    Inutile pour qui déjà? Passons. En restant sur un plan pragmatique, il faudra bien compter sur eux aussi de toute façon, non? Pas pour en faire des paysans et des laboureurs seulements. Il y a plein de besoins et de trucs à faire dans pas mal de domaine. (Pour réparer des conneries déjà.)

    Faut pas désespérer, même mon grand-père qui l’âge venant c’est bien décidé à embaucher un «petit jeune» pour l’aider à faire son jardin. Bon à travers une asso d’insertion et tout en un tralala mais c’est déjà ça. Peut-être pas besoin de toujours un encadrement disciplinaire un peu sévère même si nous ne nous leurrons pas sur les réelles difficultés d’éducations qu’ils ont connu, nous en premiers qui les fréquentons. Je m’éloigne un peu mais bon, je n’ai pas dit que j’allais suivre l’exercice à la lettre non plus, et je pense aussi à leur parents, il faudrait même que je développe puisque nous enseignons à des adultes et même à parents qui ont connus les cours en amenant leurs propres gamins au soutien scolaire voisin. Voir avec Zurdo aussi. Disons que l’enjeu posé par 36 15 Flash à la fin de l’«Afrakassa social ou ma mère est un fils de pute» est de taille.

    Le policier? Plus simple assez schématique. Des guerriers, mais une milice aux ordre, instrumentalisé au service aussi d’intérêt séparés. Ils sont soldés déjà. Des geurriers un rien esclave en fait et dont le courage n’est pas forcément une vertu dominante. L’ennemi est intérieur, les coups pleuvent parfois mais ils sont là et bien équipé pour encaisser et en rendre. Qu’est-ce qu’on en fera d’eux?

    L’élite économique actuel partage juste la situation dominante avec l’ancienne élites des magistrats, mais cette domination est très différente. Elle est éclaté entre de multiples classes, sans compter la masse des calsse moyennes qui amorti le tout et suit des intérêts bien éloigné d’un bien commun identifiable (capitalisme globalisé etc.) et Platon je lui souhaite bon courage pour remetrre de l’ordre dans tout ce bazar.

    Au passage l’alternative de Rosa Luxembourg réactualisée. N’ayant pas vaincu la sorcellerie du capitalisme, nous courrons le risque de prendre aujourd’hui en pleine poire des conditions historiques très matérielles (et ça fait mal):

    Pensée sociale et écologique ou barbarie dans une poubelle? Au choix encore?

    Et la situation actuelle a autant hérité du passé une situation de nature très coloniale que d’une rébublique qui ne devait guère être très platonicienne déjà mais bien bourgeoise, non? La prégnance coloniale déjà dans la domination organisé d’un centre sur des périphéries, cf. Lefevbre mais je laisse Zurdo développer aussi qui m’a lu hier des citations.

  8. J’avais pas vu le message de Salade. On parle peut-être peu écologie mais on ne s’ennuie pas ici. J’avais déjà envie de répondre sur le message dont il nous parle mais je remets cela à lus tard. Pour la polygamie c’est plus simple, je vais demander son avis à sa majesté Bokassa premier. (Et celui de Mittérand?)

  9. Un oubli, n’ayant pas l’honneur d’être belge, et n’ayant pas lu le « Financial Time », la deuxième rélexion de Salade est pour moi assez absconse. Etant curieux, c’est qui Kubla et Happart?

  10. Quel travail, jmd!

    Certains se contentent pour l’harmonie, d’une image…
    à l’étranger

    L’harmonie retrouvée des veuves de l’amiante par exemple,
    comme image à l’intérieur.

    L’harmonie ne vient pas sans la confiance.

  11. Kubla est un libéral belge qui était ministre de l’économie en 2003, Happart est un PS qui est président du parlement wallon.
    Les deux se disputent la paternité d’un contrat mal ficelé avec Ecclestone pour le grand prix de formule 1 belge.
    Taratata: 15 M EUR de déficit plus faillite de la société du circuit.
    Ca devait rapporter des emplois, nous avait-on dit.
    Qui plus est la région wallone serait liée au contrat jusque 2010 d’ou 15 M x 5!
    Mais impossible de savoir qui a signé les clauses!!!

    J’avais déjà écrit que la politique belge était définitivement désespérante de bêtise, là nous atteignons les bas-fonds.

    Quand je pense que les écolos ont perdu les élections parce qu’ils s’opposaient à ce contrat!!!

    Harmonie = sport.

  12. Sur la polygamie, pas de nouvelle de Bokassa. Mais je peux aussi en parler un peu en connaissance de cause ayant vécu en Afrique. Fatigant. Sans rentrer dans trop de détails, un simple exemple qui me revient en mémoire: le cas d’un coopérant français à la fac d’Abidjan et en brousse qui avait poussé l’intégration jusqu’à adopter ouvertement les mœurs et pratiques locales. Avec deux épouses et une dizaine de gamins on fait peut-être plus calme comme famille. Mais ça allait au fond comme chez mon pote du Nord et ses trois mamans et 23 frères et sœurs. Ce sont des exmples un peu extrèmes. En France? Avec les problème de logement cela ne doit pas être simple mais cela relève peut-être un peu du fantasme, car que je sache il y a quand même pas mal de parents qui vivent séparés par choix ou nécessité de l’exil, de couples, et de plus en plus de femmes seules avec des gamins souvent notamment chez les nouvelles arrivantes ivoiriennes qui ont payé le plus lourd tribu aux incendies de la rentrée.
    Et les monogames locaux ne sont pas en reste pour les dégats familiaux et collatéraux. Sans parler des célébataires: pour sèmer la zizanie dans le voisinage, il n’y a pas mieux que certains spécimen du genre.
    Je me demande parfois à quoi ça leur a servi à nos ancètres les Français de partir à la conquète d’une bonne partie du monde, pour être revenus chez eux sans rien avoir appris.

  13. Un détail oublié: en Côte d’Ivoire la polygamie est interdite officiellement depuis l’indépendance, comme la viande de brousse.
    La nouvelle est en une de Libé maintenant et les propos de Salade s’éclairent. En effet, quelle mouche a bien pu piqué Larcher pour qu’il aille se livrer à ces confidences au «Financial Times» en plus????

  14. Salade, comment as-tu pu confondre José (président) avec Jean-Marie Happart?

  15. Mince!
    Pourtant, ils sont tellement différents!
    Les informations belges c’est comme les contrats, si on les lit pas on est confondu…

    harmonie = ignorance?

  16. Touche finale (et conclusion):

    le Léviathan ne peut reposer sur un droit uniquement formel.
    Pas de contrat social sans droit au travail digne de ce nom.
    Si on remplaçait tous les droits pas des loteries, ils n’en demeureraient pas moins justes pour certains.
    La vraie justice alors devrait aussi placer les devoirs dans des loteries.
    Ne payer ses amendes que si on est tiré au sort, par exemple.
    Et pourtant tout cela repose sur un principe d’égalité.

    Mais sur quoi donc repose donc la confiance?

  17. Réponse de Baudrillard dans Rebond:

    « …La culture occidentale ne se maintient que du désir du reste du monde d’y accéder. Quand apparait le moindre signe de refus, le moindre retrait de désir, non seulement elle perd toute supériorité, MAIS ELLE PERD TOUTE SEDUCTION A SES PROPORES YEUX… »

  18. harmonie = confiance.

    Confiance, par exemple, dans ce que dit Chirac:
    « On peut réussir dans les banlieues à condition de la vouloir ».

    Ah toute cette nuance entre le vouloir et le pouvoir…

    Remettez-en une couche, Mr le Président, la méthode Coué finira bien par ne plus finir de finir d’encore fonctionner.

  19. Eric Le Boucher, il travaille pour le Figaro?

  20. bon, jmd, pas eu le temps de poursuivre et d’approfondir mes lectures de Lefebvre (déjà presque fin novembre et toujours l’impression d’être en pleine rentrée chargée, stop! pause! C’est quand qu’on s’arrête un peu ?) mais les extraits de Lefebvre lus l’autre jour parlent déjà:

    « Il y a colonisation dès qu’un pouvoir politique (celui d’un féodal, d’un conquérant, mais aussi celui d’une autorité militaire ou d’une « puissance d’argent ») affecte un territoire, donc une activité et une fonction productrice, à un groupe social faible, en organisant la domination en même temps que la production. L’utilité (usage productif) n’est que l’indice d’assujettissement du groupe « inférieur » au groupe « supérieur », et par conséquent de l’espace dominé à l’espace dominant, généralement centralisé autour d’un point fort, ville, château, forteresse, camp militaire. »

    [à ce propos revoir l’étymologie, connue, de banlieue : XVIIe; « territoire d’environ une lieue autour d’une ville sur lequel s’étendait le ban » 1185; lat. médiév. banleuca ; il y a plusieurs sens à ban, celui d’exil par exemple, mais aussi dans ce cas celui de l’impôt que serfs et vilains payaient au seigneur pour pouvoir utiliser la meule et le four à pain]

    « (…) Là où s’engendre un espace dominé, organisé et maîtrisé par un espace dominant – là où il y a périphérie et centre – il y a colonisation. Ce qui conduit à rechercher les critères qui définissent le dominé et le dominant. Or ces critères sont complexes. La dispersion ? L’isolement des unités de production et d’habitation ? Certes, mais cette dispersion peut résulter de la décomposition d’un pouvoir dominateur (cf. la fin de l’empire romain et des latifundia) et se transformer en condition d’une autre domination (la féodalité puis la royauté en Europe occidentale). Quant à la concentration des lieux de production et d’habitation, elle peut servir la constitution et le maintien d’un pouvoir fort et centralisé, mais aussi le menacer, en lui faisant perdre sa « base ». Ce qui arriva avec les villes en Occident. (…) D’où des situations complexes, des équilibres peu stables, des renversements de situation, des contradictions stratégiques. Et aussi des combinaisons, des compositions : les banlieues pavillonnaires, à la fois séparées en unités disjointes et concentrées autour des lieux du pouvoir. La dispersion de la classe ouvrière dans les banlieues a permis l’extension du capitalisme à l’espace, sa mainmise sur les villes historiques, l’affaiblissement des forces sociales adverses, la survie du capital et l’ascension de l’Etat gestionnaire (du territoire comme des pôles spontanés de croissance industrielles) »

    Henri Lefebvre « De l’Etat », « 4. Les contradictions de l’Etat moderne » (1978, en 10/18, probablement épuisé).

    Et ça continue, il faudrait citer trop de passages (il y a bien sûr des blogs pour cela, des spécialement créés pour l’occasion même, mais j’apprécie particulièrement le ton courtois qui règne ici, et puis pour l’écologie en soi (?) il y a vos échanges). Aujourd’hui que la croissance industrielle a été sacrifiée, l’Etat gère surtout l’assistanat et la dépendance sociale, comme tu le rappelles, jmd, mais jusqu’à quand et avec quoi ?

    Notons enfin que les banlieues, stratégiquement, entourent les villes – centres de pouvoir, et que c’est justement lorsque des SMS et des commentaires sur des blogs qui appelaient à une « descente » sur Paris ont été interceptés (quel était leur nombre réel d’ailleurs ? là aussi l’hystérie collective a facilité l’annonce et amplifié son effet) que le gouvernement a décrété l’Etat d’urgence. Tant qu’ils se tuaient entre eux et brûlaient leurs propres voitures et écoles, ok, mais là non.

  21. Henri Lefebvre est décidément un des meilleurs observateurs et analystes des mutations qui ont affecté la société française dans la grande phase de modernisation qui a accompagné la décolonisation après le dernier grand massacre mondial, modernisation dont il semble que nous payons ces derniers temps les arriérés. Il a juste peut-être un peu trop écrit pour qu’on s’en rende compte.

    L’écologie en soi là-dedans? Les questions d’aménagements ne lui sont pas du tout étrangères et il ne faudrait pas seulement s’en rappeler à l’occasion des catastrophes comme celle qu’a connu la Nouvelle-Orléans.

    C’est un peu délicat d’en parler avec la crise sociale actuelle et je développerai volontiers plus tard.

    Pour aujourd’hui, je me contenterai d’une nouvelle encourageante entendue à la radio tout à l’heure chez le marchand de journaux, sur un tout autre sujet, le nationalisme qui est évidemment une des pires nuisances pour les sociétés et les pratiques écologiques: les organisateurs envisageraient de supprimer les hymnes nationaux avant les matchs de la prochaine coupe du monde pour éviter d’exacerber les effusions nationalistes. Du bon sens. On aurait même pu y penser plus tôt à d’autres occasions. Une mesure simple et pas chère qui nous aurait éviter quelques tapages et débats stériles: plus de Marseillaise, plus de sifflets et on est tranquille. Personnellement de toute façon, la Marseillaise même en reggae… Passons.

    Supprimer les match de foot? comme le suggérait le kiosquier. Ce serait aussi de salubrité publique mais n’en demandons pas trop.

  22. Allez, je me lance pour en parler le premier. Hier on avait encore accès aux articles ou aux rubriques de Libé en tapant leur adresse précise, aujourd’hui toute tentative renvoie sur la page d’accueil qui fait office de piquet de grève.

    Ne restent que les blogs.

    La vogue en France de ces nouveaux moyens de communication pose vraiment beaucoup de question. Sur leur place pendant cette grève, plusieurs interprétations:

    Pierre Haski solidaire fait la grève des posts tout en en postant un: «Ce blog fait partie intégrante de Libération et respecte donc la décision majoritaire des salariés. Vos commentaires, voire votre soutien, sont toutefois les bienvenus. Et à bientôt!»

    «Blog muet» annonce le titre mais vu les bavards qui sévissent en Chine c’est tout relatif.

    A l’heure américaine fait de même en plus sobre.

    Le blog syndical http://libelutte.org/ est aussi avenant qu’un communiqué syndical CGT et ne risque pas trop d’attirer les blogueurs.

    Ici? Bon Denis a opté jusque là pour le silence mais puisque la grève est reconduite à la quasi unanimité, il n’y a guère de doute sur sa position dans cette histoire.

    En parler? Il me semble que nous avions été les premiers sur Libé interactif à évoquer dans les commentaires ce plan social, il y a déjà plusieurs semaines.

    Mon avis? Une évolution inquiétante de toute façon. Réduire l’équipe pour en faire plus me semble a priori une stratégie surprenante. Ensuite les lecteurs n’ont pas forcément les mêmes priorités qu’Edouard de Rotschild. Quant à l’externalisation c’est une mode qui me paraît être la source de pas mal d’abus. Quelle liberté sinon pour les entreprise quand déjà en l’état, en France, les petits prestataires de services notamment individuels sont soumis à des contraintes administratives, fiscales etc. aussi lourdes que celles qui pèsent sur les entreprises classiques qui se déchargent ainsi, tout en s’affranchissant de quelques contrainte, de pas mal de gestion sur leur dos, et si le prestataire est une autre société cela multiplie encore les échelons hiérarchiques et c’est le règne du petit chef qui me semblent alors se préparer. Reste bien sûr l’état des phynances.

    L’avis de Denis? Bien sûr il nous intéresserait tous, je pense. Une remarque au passage: si poster de nouveaux articles serait rompre la grève, ce n’est pas le cas pour les commentaires, non?

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