Puisque le lundi, c’est Bali, le Woods Hole Research Center a profité du lancement de la conférence de l’ONU pour rendre quatre études publiques sur la question des forêts humides. Avec un objectif commun, montrer qu’il est possible de réduire les émissions de carbone liées à la dégradation des forêts et à la déforestation. Ces émissions pèsent désormais près de 20% du gaz carbonique émis par les activités humaines. Les forêts tropicales se trouvent à 75% dans seulement cinq pays: Brésil, République démocratique du Congo, Indonésie, Pérou et Colombie. Le coût de la protection de ces espaces naturels pourrait être financé par la communauté internationale, comme le réclament plusieurs pays.
Dans un premier document, le WHRC, associé à un organisme brésilien, se penche sur la forêt amazonienne. Il propose un programme d’investissements qui ramèneraient les émissions de carbone liées à la destructions des sols (déforestation par brûlis notamment) à zéro en dix ans. Au passage, le revenu des deux cent mille familles qui vivent dans la forêt amazonienne serait doublé. Le prix de chaque tonne évitée serait inférieur à deux dollars, soit environ 500 millions de dollars par an, nettement moins que la valeur représentée par les forêts préservées, explique le rapport.
Le second document se penche sur la forêt congolaise (RDC). Là, la déforestation -et les émissions de carbone associées— restent encore très mesurées, principalement du fait d’une agriculture vivrière. Mais la richesse de la végétation congolaise suscite les convoitises, avec plus d’un million de kilomètres carrés de forêts denses. Le WHRC rappelle qu’en octobre dernier, une société chinoise a signé un contrat qui lui permettra de planter trois millions d’hectares de palmiers à huile, dont le tiers seulement sur des plantations abandonnées. Le reste sera déboisé par le feu, pratique qui libère le carbone piégés dans le sol depuis des millénaires.
Le troisième document résume l’apport du satellite japonais ALOS dans l’observation des forêts et de leur dégradation. Enfin, une quatrième étude tente d’évaluer, dans l’ensemble de la ceinture tropicale, l’ensemble des terres adaptées à la culture des trois végétaux les plus productifs (soja, palme, sucre), tout en considérant la population qui vit près de ces terres. Une manière de dessiner les zones forestières impropres à la culture où serait ciblé l’effort de protection.
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