Il y a dix-huit mois, je vous avais raconté comment la chauve-souris américaine se fait décimer par une drôle de maladie, le syndrôme du museau blanc. Début août, une équipe a confirmé dans Science l’ampleur de l’épidémie qui frappe les chiroptères depuis 2006, calculant qu’à ce rythme, l’animal pourrait avoir disparu des Etats-Unis d’ici 16 à 20 ans.
Plus d’un million d’animaux, de six espèces, auraient été tués par le champignon parasite en moins de quatre ans. Apparu près de New-York, le syndrome a gagné les plaines agricoles du Middle West. Et là on ne rigole plus car la disparition de l’animal sonnerait le déferlement d’insectes ravageurs, selon les chercheurs. Un cas a été repéré en France l’an dernier, mais l’animal se portait comme un charme, selon les scientifiques qui l’ont étudié, signe que les chiroptères européens pourraient être immunisés.
Alors comment lutter? Les Etats-Unis ont entrepris d’interdire l’accès de certaines grottes au public, et aux spéléologues, qui pourraient contribuer à l’extension de l’épidémie. Une autre piste est à l’étude: chauffer les grottes, et les mines, en hiver. Car les chauve-souris meurent parce que le champignon les tire de leur torpeur lors de l’hibernation, ce qui accélère le métabolisme, et augmente la consommation des réserves de graisses. Une fois celles-ci épuisées, les chiroptères sont contraints de quitter leur grotte pour aller chasser dehors, où elle ne trouvent pas leur nourriture. En 2009, des scientifiques avaient calculé qu’en chauffant les grottes à 28°C, la mortalité tomberait à seulement 25% (et 50% à 20°C). Au fait, ont fait comment pour chauffer des milliers de grottes et de galeries?
Rappelons également que tout le monde a le droit de tanner son maire pour arrêter cette détestable habitude d’éclairer tout et n’importe quoi qui est fortement préjudiciables aux chauve-souris… La nuit appartient à tout le monde (et en plus ça fait des économies).