Certains diront que les chiffres étaient biaisés. D’autres que les scientifiques ont fait des progrès dans la compréhension de l’épidémie mondiale de Sida. C’est principalement en affinant les données concernant l’Inde et cinq pays d’Afrique subsaharienne, que l’épidémie a pu être mieux évaluée. Elle chiffrait pour 2006 le nombre de porteurs du virus à 39 millions. Le rapport annuel des Nations-Unis sur les chiffres du HIV (ONUSIDA) a donc revu les estimations à la baisse.
Mais trente trois millions de personnes vivent avec le virus, dont les deux tiers vivent en Afrique subsaharienne. Pas de quoi pavoiser donc, puisque l’immense majorité des malades ne verront jamais le moindre médicament qui permettent aujourd’hui de prolonger la durée de vie des malades.
La bonne nouvelle, c’est que le rythme de croissance de l’épidémie a ralenti, globalement du moins. On en est donc encore réduit à parler de baisse de la hausse: 2,5 millions de personnes auront été contaminées en 2007, contre 3 millions chaque année à la fin des années quatre-vingt dix. En Afrique subsaharienne, le rythme s’est également ralenti, avec 1,7 millions de contaminations tout de même. Mais cette année, pas moins de 2,1 millions de personnes sont mortes du sida.
Comme depuis le début de ce siècle, l’inquiétude sur l’extension de l’épidémie vient d’autres région: +100% au Vietnam entre 2000 et 2005, +150% dans l’Est de l’Europe et l’Asie centrale. D’autres pays, comme le Burundi, avaient connu une baisse de la prévalence du sida jusqu’en 2005, qui est repartie depuis à la hausse.
Image: vue au microscope électronique d’un lymphocyte T infecté par le VIH © NIAID