Les glaces n’ont qu’à bien se tenir. Après cinq ans d’attente, le satellite européen d’observation des glaces de mer et continentales est en orbite (1). Cryosat-2 a été placé sur orbite hier, depuis le cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan). Objectif, mesurer les variations d’épaisseur des glaces terrestres, de la banquise, et des frontières entre les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique et l’océan. Et ce n’est pas rien puisque jusqu’à présent, seules les surfaces étaient correctement mesurées depuis l’espace. Pour accéder au volume —le paramètre le plus important— les scientifiques ne disposaient que de données parcellaires, ou peu précises. Cryosat-2 sera capable d’observer des variations de 7 à 15 millimètres d’épaisseur, jusqu’à des latitudes de 88°. Sa mission devrait durer de trois à cinq ans.
(1) Après l’échec et la perte de Cryosat en 2005, l’Agence spatiale européenne avait confié Cryosat-2 à un avatar de la guerre froide. Un ancien missile soviétique SS-18, baptisée à l’époque «Satan» par l’Otan, reconditionné en lanceur de satellites.?