Il était une fois une équipe de chercheurs qui étudiait les pucerons. Ces messieurs eurent l’idée de les faire prospérer sur deux variétés de maïs, l’une génétiquement modifiée (dite «BT», qui secréte une toxine insecticide) et l’autre pas. Et le puceron, insensible au BT, prospéra, inondant les feuilles du maïs de miellat. Par l’odeur alléchée, les guêpes parasites adorèrent ce maïs BT, mais pas leurs victimes. Mais finalement, le fermier sera content, puisque l’insecte décime les chenilles avides de feuilles de maïs. Le BT aurait donc un effet direct (la toxine) et indirect (le puceron qui nourrit la guêpe qui détruit les chenilles…). Une savante alliance de la science et de la nature, en quelque sorte.
Euh, enfin presque, parce que, trop nombreux, les pucerons sont justement ennemis du maïs, et donc de l’agriculteur: ils gênent la pollinisation… Mais qu’ils se rassurent: les chercheurs tentent de repérer dans d’autres plantes un gène capable de transformer le maïs en exterminateur de pucerons. Mais alors, il y aurait moins de guêpes, et plus de chenilles… Alors, on continue les OGM en plein champ ou pas?
Pour ceux qui ont le courage, vous pouvez lire les travaux anglo-suisses publiés dans l’excellente revue scientifique en langue anglaise PLoS Biology. L’image est signée T. Turlings (Université of Neuchâtel), coauteur de l’article. Ce dernier a aussi montré que le maïs est capable d’appeler chimiquement les guêpes parasites quand il est agressé par des chenilles. Alors, vraiment besoin des OGM?