lors, ces centrales, elles sont fiables ou pas? L’accident survenu au Japon dans la centrale nucléaire de Kashiwazaki a eu un effet secondaire bénéfique pour la sécurité des centrales françaises: il a braqué les projecteurs sur EDF, qui exploite tous les sites électronucléaires français, et sur la manière dont il gère la sécurité de ses réacteurs. Une manière de l’empêcher de s’endormir sur ses lauriers.
Mercredi, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le gendarme de l’atome français, a précisé le mal qui frappe certains réacteurs du parc hexagonal, une «anomalie pouvant avoir des conséquences pour la sûreté». Cette anomalie a été classé au rang 1 sur l’échelle internationale de sûreté. En gros, les générateurs de vapeur ont tendance à se boucher à l’usage, avec un taux de colmatage qui peut atteindre 80%, et, selon EDF, évolue d’environ 5% par an. A force, ce colmatage peut provoquer l’apparition d’une fissure, et provoquer une fuite menaçant la sûreté du réacteur. Le cas s’est produit en février 2006, fort heureusement puisqu’il a permis de mettre en évidence le défaut avant qu’un grave incident ne se produise. EDF a bien évidemment pris des mesures pour renverser la vapeur, si je peux me permettre ce jeu de mots: quand le réacteur est arrêté (pour révision), les ingénieurs injectent une solution chimique qui attaque les dépots. Mais l’ASN a demandé à EDF de revoir sa méthode de nettoyage qui provoque de la corrosion. Bref, il y a un souci dans plusieurs réacteurs, notamment à Cruas et Chinon, qui tient à la conception même des générateurs de vapeur. Et s’il a réaffirmé que ses centrales étaient sûres, l’industriel français n’a pas indiqué si cette anomalie était susceptible de se produire sur le futur EPR.
Il y a autre chose, plus gênant: même si elles ont un goût de réchauffé (elles datent de plusieurs années), les notes internes d’EDF que publient les écologistes de Sortir du nucléaire (encore une fuite…) montrent combien l’industriel rechigne à dépenser pour améliorer la sécurité antisismique de ses centrales. Certes, la situation tellurique française n’a rien à voir avec le Japon, qui est un véritable shaker. Mais quand on lit que l’industriel espère faire pression sur les autorités de sûreté pour économiser près de deux milliards de travaux, cela donne quelques frissons. Allez, monsieur EDF, un petit effort. Ce n’est pas en jouant la politique de l’économie que tu rassureras les français face à l’atome.
Ben oui et non! (Ca aide n’est ce pas?)
Commencons par le Japon et la surete de la centrale. Ca a secoue (J’aime beaucoup le terme shaker… j’ai passe pas mal de temps au Japon et c’est exactement ca. Pire le corps finit par developper une ultra-sensibilisation telle que j’ai eu des sensations desagreables dans un magazin IKEA a cause des vibrations du sol produites par un extracteur d’air!).
Je note que 10 personnes sont mortes et que 1000 ont ete blessees. Sans vouloir jeter la pierre trop loin, la centrale de son cote a ete secouee et a libere un peu d’eau pas bien radioactive (puisque quasi pure). Il me semble que la priorite serait de forcer les habitants a construire leur cahutes (j’ai pas d’autres mots pour ces constructions en bois) avec un minimum de charnieres pour leur permettre d’osciller. C’est hallucinant de penser que ce « shaker » a ete capable de batir des constructions en bois (temples, palais) qui tiennent et n’est pas capable d’en faire autant pour sa population (cf Kobe)., ou ses petites entreprises (rejets de produits chimiques dangereux) alors que c’est la 2eme puissance economique au monde.
En ce qui concerne EDF, il y a deux aspects:
1/ L’autorite de surete devient non credible en demandant des choses, parfois, qui ne sont plus sensees. Dans mon travail precedent, on nous a fait mettre « au dechets » des futs petroliers neufs qui n’avaient jamais sejourne dans des lieux radioactifs alors qu’on voulait les reutiliser (ils etaient stokes au sec!). A quoi bon? Resultat, lorsqu’une demande est faite qui pourrait se justifier, on ne sait plus faire la part des choses.
2/ EDF investit des milliards chaque annee dans la surete pour amener les installations a des niveaux remarquables. Vouloir faire plus est bien, toujours plus, je ne sais pas. Le cout est finalement supporte par l’ensemble de la population/industrie/etc. De nouveau, si on doit investir 2 milliards, sur ces sujets, c’est un peu comme si on mettait un mur en beton devant un block-haus pour eviter les collisions avec les voitures. On peut utiliser la somme a une securite plus utile. Ne serait-ce que cote chimie ou automobile par exemple.
A+
Sebastien
Profiter d’une fuite au Japon pour préconiser une baisse des mesures de sécurité en France, ça secoue en effet.
Bonjour Rosalie, Bonjour a toutes et tous,
En quoi une baisse?
Les investissements importants consentis font de la France le numero 1 en matiere de surete (nucleaire). La plupart des textes legislatifs, retranscrits en droit europeen et en recommandations mondiales, viennent de notre petit hexagone. C’est bien, mais pas de quoi faire cocorico pour autant!
En effet, ce qui me gene aux entournures, c’ezt de ne pas appliquer les memes regles pour tout (industrie chimique, du batiment, … transport,…)
Ca me secoue aussi de voir qu’on laisse ainsi des risques a la traine et qu’on force la dose sur d’autres. Essaie de t’attaquer a la pollution durable par une petite entreprise locale et tu auras toute la population sur le dos y compris si tu representes une DRIRE,… J’ai un copain qui s’est retrouve au tribunal sous accusation alors qu’il pronait l’arret d’une petite usine. Le maire et le prefet n’etaient pas de son avis. Il a finalement gagne grace a une connaissance fine de la loi, alors que l’accusation aurait du etre portee contre le pollueur. Inversement, s’il a aide a la protection de beaucoup, il a tue quelques familles (perte d’emploi). Dans ces conditions, seules les grandes compagnies sont soumises a controle, et parmi ces dernieres, les plus reglementees sont les entreprises d’etat. Ceci genere des distorsions qui conduiront a terme a une perte de controle du systeme de reglementation, ce qui est a mon sens l’oppose de l’effet recherche. Pourquoi? Parce que la tentation sera tres forte de se derober de ses responsabilites en laissant les taches reglementees a de petites entreprises moins soumises a controles…
A+
Sebastien
J’en profite pour mettre un lien vers un article de Tyler Hamilton (dont le blog est ici http://tyler.blogware.com/blog) qui montre tout les problèmes auquel le Canada doit faire face pour remplacer ses centrales nucléaires : avec la demande de matières premières qui explose, même trouver du béton devient un défi… alors pour les pièces en acier qui réponde au standard de l’industrie nucléaire il y a déjà une liste d’attente de 6 ans… A celà s’ajoute l’envolée des prix de tous les métaux (nickel, cuivre…), de l’uranium et des couts de transports, mais bon ça j’imagine que ça ne doit pas trop gêner l’industrie nucléaire, comme d’habitude il demanderont juste une rallonge de subventions de quelques milliards payées par le contribuable…
l’article : http://www.thestar.com/article/245277