a lecture d’une dépêche de Reuters ce matin a des relents de bonne nouvelle. On y apprend que, je cite, «La Chine affirme que l’utilisation de l’énergie a reculé de 1,33% en 2006», tout en expliquant qu’elle est loin de l’objectif d’une baisse de 4% que s’était fixé le pays.
Mais à y regarder de plus près, cette nouvelle est toute relative. Car c’est d’intensité énergétique que parle Reuters, citant le Bureau national des statistiques chinois. L’intensité énergétique mesure la quantité d’énergie nécessaire pour produire le PIB du pays. Elle a donc reculé de 1,33% l’an dernier. Mais comme dans le même temps la croissance a été spectaculaire, la consommation d’énergie a cru de 14,2% en un an!
Bref, la situation n’est pas près de s’arranger, et le boom de l’économie chinoise s’accompagne d’une pression accrue sur les ressources et d’une hausse des rejets de gaz à effet de serre, dont la Chine serait probablement le premier émetteur de la planète. D’ailleurs, une étude récente publiée dans les Annales de l’académie américaine des sciences montrait que les rejets de CO2 s’emballent: la hausse se fait à un rythme annuel supérieur à 3% depuis 2000, contre 1,1% dans les années quatre-vingt-dix. Mais le mode de vie des chinois reste nettement plus vertueux que le notre: chaque habitant y émet en moyenne une tonne de carbone par an, contre trois en France, et cinq aux Etats-Unis.